Quant au comportement du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, avec ses
épouses, c’est ce que la plume demeure incapable de décrire.
Pour éviter l’embarras de trouver mes connaissances en matière de rhétorique et d’éloquence mises à l’épreuve, je me contenterai de citer les textes qui témoignent de sa bienveillance à leur égard et des moeurs éminentes dont il se parait en les traitant.
D’ailleurs, tel devrait certes être le comportement de celui qui dit le jour de 'Arafat :
« Craignez Allah à travers vos femmes car vous les avez prises selon un pacte
que vous avez conclu avec Allah et ce n’est qu’avec la permission d’Allah
que vous cohabitez avec elles » (Mouslim).
C’est également lui, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, qui dit :
« Soyez bienveillants à l’égard des femmes ! La femme a été créée à partir
d'une côte et la partie la plus tordue de la côte est sa partie supérieure. Si
vous cherchez à la redresser, vous la brisez et, si vous la laissez comme elle
est, elle ne cesse d'être tordue. Enjoignez-vous mutuellement la bienveillance
à l’égard des femmes. » (Boukhari et Mouslim).
Il a dit également, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam :
« La femme a été créée à partir d'une côte. Jamais elle ne deviendra droite
quoi que tu fasses. » (Mouslim).
A cet égard, Samra ibn Djandab, qu'Allah soit satisfait de lui, indiqua que le
Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, dit :
« La femme a été créée à partir d'une côte : si tu la redresses tu la brises.
Cajole-la alors, c’est ainsi que tu jouiras en vivant avec elle (bien qu’elle soit
tordue). » (Ibn Hibbân).
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, était fidèle envers ses épouses.
A ce sujet, Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, a dit : « Je n'ai jamais éprouvé de
jalousie vis-à-vis d’une femme comme j'en ai éprouvé vis-à-vis de Khadidja, bien que
cela eût fait trois qu’elle était décédée quand il, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam,
m’épousa. C’est qu’en effet, il ne cessait de parler d'elle. Son Seigneur, exalté soit-Il,
lui ordonna d’annoncer à Khadîdja la bonne nouvelle qu’elle aurait au Paradis une
demeure en perles creuses. Quand il égorgeait un agneau, il lui arrivait de (le couper
en morceaux pour) l’envoyer aux anciennes amies de Khadîdja. » (Boukhari et
Mouslim).
Aussi Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle a dit : « Je n'ai jamais éprouvé de jalousie
vis-à-vis des épouses du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, comme j'en ai
éprouvé vis-à-vis de Khadîdja alors que je ne l'avais jamais vue. C’est qu’en effet, le
Prophète parlait beaucoup d'elle. Quand il égorgeait un agneau, il lui arrivait de le
couper en morceaux pour les envoyer aux anciennes amies de Khadidja. Il m'est peut être arrivé de lui dire :
« On dirait qu'il n'existe au monde d'autres femmes que Khadîdja ! »
Et il disait :
« Elle était ceci, elle était cela, et c'est d'elle que j'ai eu des enfants. »
(Boukhari).
A cet égard, Masrûq, qu'Allah lui fasse miséricorde rapporta le hadith où, Aïcha,
qu'Allah soit satisfait d’elle, dit : « Lorsque le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa
Sallam, évoquait Khadîdja, il la louait en lui faisant les meilleurs éloges. Dévorée de
jalousie, je lui dis un jour :
- « Qu'as-tu à évoquer le souvenir d’une vieille femme, aux gencives
rouges (édentées) ? Allah, à la place, t'a donné maintenant une meilleure
épouse qu'elle ! ».
- « Allah, exalté soit-Il, ne m'a pas donné une meilleure épouse qu'elle.
Elle eut foi en mon Message lorsque les gens le démentirent. Elle crut
en moi lorsque tous les gens me traitèrent de menteur. Elle dépensa sa
richesse pour alléger le fardeau de mon chagrin lorsque les gens
m'abandonnèrent. Elle me donna, par la grâce d’Allah, la progéniture
qu'aucune autre épouse ne put me donner, répliqua-t-il. » (Ahmad).
Comme elle était immense, la fidélité de notre Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa
Sallam ! Il aurait pu prendre la parole de Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, à la
légère, il aurait même pu la négliger complètement. Or, c’est pour la défense de sa
première épouse qu’il opta, et ce en raison de la fidélité qui le caractérisait, qu’Allah
fasse son éloge et lui accorde le salut.
Lorsqu’une fois, il envoya aux anciennes amies de Khadîdja des morceaux d’un
agneau qu’il avait égorgé et que Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, lui dit quelque
chose qui suscita sa colère, il lui dit, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam : « Certes,
Khadîdja m’a accordé son amour. » (Mouslim).
Telle est la fidélité, une qualité qui suscite l’admiration de l’homme autant que le fait
la subtilité d’un tel langage, traduisant cette éminente qualité en quelques mots . Tel
est le comble de la noblesse de caractère dans laquelle l’humanité puise les sources
de sa survie. Lorsque la vie se trouve dénuée de fidélité, la mort acquiert alors plus de
mérite. Où que vous cherchiez, trouverez-vous une personne plus éminente et plus
magnanime que la personne fidèle ?!
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, s'enquérait des besoins de ses épouses
et allait les voir chaque jour.
D’après Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle : « Lorsque le Messager d’Allah, Salla
Allahou 'Alaihi wa Sallam, partait l’après-midi, il entrait chez chacune de ses
femmes, s’approchait de chacune d’elles (pour la cajoler) sans jamai s entamer de
relations intimes avec elle ; et c’est une fois arrivé chez celle dont c’était le jour
attitré qu’il passait alors la nuit. » (Boukhari et Abou Dawoud).
Notre Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, cajolait ses épouses.
A cet égard, Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, raconta : « Je sortis une fois avec le
Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, dans l’une de ses expéditions. J’étais alors
jeune et légère. Il dit alors aux gens d’avancer et ils avancèrent (nous laissant seuls à
l’arrière) ; ensuite il me dit :
« Viens ! Faisons la course ! ».
Nous courûmes et je le devançai. Il se tut alors. Plus tard, alors que j’avais pris de
l’âge et du poids, et que j’avais aussi complètement oublié cette anecdocte, je partis
encore une fois avec lui en voyage. Il ordonna aux gens de partir devant et ils
avancèrent (nous laissant seuls à l’arrière), puis il me dit :
« Viens ! Faisons la course ! ».
Nous courûmes et, cette fois, c’est lui qui me devança. Il se mit alors à rire en disant :
« C’est ma revanche pour la dernière fois. » (Ahmed).
C’est lui, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, qui a dit :
« Tout divertissement est vain, sauf le fait de manier sa lance, d’entraîner
son cheval et de cajoler sa femme, ceux qui font cela seront certes
récompensés » (Ahmed, Abou Dawoud, al-Nasâ`î et Ibn Mâdja)
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, plaisantait avec ses épouses.
Un jour, il se mit à rivaliser avec Aïcha, pour plaisanter, afin de la devancer en
sortant par la porte.
D’après Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle : « Un jour, le Messager d’Allah, Salla
Allahou 'Alaihi wa Sallam, retourna d’un cortège funèbre à al-Baqî' alors que,
souffrant d’un mal à la tête, je gémissais en disant :
« Oh ! Quel mal de tête ! ».
« C'est à moi plutôt de dire : Quel mal de tête ! », répliqua-t-il, puis il ajouta :
« Quel désavantage trouveras-tu si tu meurs avant moi, et que je me charge
de ta toilette mortuaire et de ton enveloppement dans ton linceul, que
j’accomplisse ensuite la prière funéraire en ta faveur et que je t’enterre ? ».
« Par Allah ! je pense que, le cas échéant, après avoir accompli tout ceci, tu
rentrerais le soir dans ma demeure pour y passer la nuit avec l’une de tes
femmes ! », répliquai-je.
Le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, sourit ; mais, ensuite,
recommença cette douleur cuisante qui s’emparait de lui et suite à laque lle il
mourut. » (Boukhari et al-Nasâ`î).
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, aidait ses épouses à accomplir les
tâches ménagères.
A cet égard, Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, fut interrogée sur ce que faisait le
Prophète à la maison. Elle dit :
« II servait sa famille et, quand venait l'heure de la prière, il se rendait à la
mosquée. » (Boukhari).
En réponse à une question pareille, elle répondit, qu'Allah soit satisfait d’elle :
« Il raccommodait ses vêtements, réparait ses souliers et participait avec elles
aux tâches ménagères, comme le font les hommes chez eux. » (Ahmed).
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, faisait preuve de patience lorsque ses
épouses lui portaient préjudice.
D’après Djâbir ibn 'Abdillah, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père : « Abû Bakr,
qu'Allah soit satisfait de lui, avança pour prendre la permission d'entrer chez le
Messager d'Allah, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, alors que les gens étaient assis à
sa porte sans que personne d’entre eux ne fût autorisé à entrer. Or, on le lui permit et
il entra. Ensuite, 'Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, arriva et demanda la permission
d'entrer et on le lui permit également. Il trouva le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa
Sallam, assis, entouré de ses épouses, et gardant le silence ».
Djâbir poursuivit : « 'Umar se dit alors :
« Je vais essayer d’amuser le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, peut
être qu’il rira ».
Il lui dit donc :
« Ô, Messager d'Allah ! Si tu avais vu mon épouse, elle m’a demandé sa part à
l'entretien financier de la famille, je lui ai donné alors, en retour, un coup au
cou ! ».
Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, se mit alors à rire jusqu'à découvrir ses
molaires et dit :
« Elles m'entourent justement pour réclamer leur part à l'entretien de la
famille ».
Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, se leva donc pour frapper Aïcha alors que
'Umar se dirigea vers Hafsa pour lui tordre le cou, et chacun d'eux gronda sa fille en
disant :
« Vous demandez au Messager d’Allah, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, ce
qu'il ne possède pas ?! ».
Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, interdit à ses deux Compagnons d'agir
de la sorte alors que ses épouses s’écrièrent :
« Par Allah ! On ne demandera plus dorénavant au Messager d'Allah ce qu'il ne
possède pas ! ».
Ensuite, le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, les abandonna un
mois ou vingt-neuf jours, suite auxquels le verset suivant lui fut révélé :
• « Ô Prophète ! Dis à tes épouses : « Si c’est la vie présente que vous désirez
et sa parure, alors venez ! Je vous donnerai [les moyens] d’en jouir et vous
libérerai [par un divorce] sans préjudice ».
• « Mais si c’est Allah que vous voulez et Son messager ainsi que la
Demeure dernière, Allah a préparé pour les bienfaisantes parmi vous une
énorme récompense. » (Coran 33/28-29).
Le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, commença par Aïcha, qu'Allah soit
satisfait d'elle, et lui dit :
« Ô, Aïcha ! Je vais t'entretenir d'une affaire, mais je ne veux pas que tu me
répondes à la va-vite sans avoir consulté tes parents ».
Elle lui demanda :
« Quelle est cette affaire, ô, Messager d’Allah ? ».
Il lui récita alors le verset. Elle lui dit alors :
« Est-ce à ton sujet que je consulterais mes parents ? A quoi bon puisque je
choisirai, certes, Allah et Son Messager; et je te serais reconnaissante de ne
mentionner à aucune de tes épouses ce que j'ai choisi ».
Or, il lui répondit :
« Si l'une d'elles m'interroge sur ce que tu as choisi, je le lui dirai. Allah ne
m'a pas envoyé comme réprimandeur opiniâtre, mais Il m'a envoyé comme
un enseignant qui facilite les choses. » (Mouslim).
Si vous méditez sur cette histoire, vous verrez comment le Prophète, Salla Allahou
'Alaihi wa Sallam, malgré la peine que lui causa leur requête, s’arma de patience,
voire interdit à Abû Bakr et à 'Umar, qu'Allah soit satisfait d’eux, de battre leur fille.
De plus, lorsque Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, lui demanda de n’informer
aucune de ses épouses du choix qu’elle avait fait, il refusa, car il était soucieux de les
guider toutes vers ce qui était dans leur intérêt.
Je me suis demandé à maintes reprises comment un cœur pouvait faire preuve de tant
de clémence ?! Par Allah ! Plus l’on médite sur de telles histoires, plus l’on se trouve
incité à espérer de plus en plus la miséricorde d’Allah, exalté soit-Il. C’est que si la
clémence de celui qu’Allah a créé est si grande, quelle peut être alors la miséricorde
d’Allah, exalté soit-Il, envers Ses serviteurs ?!
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, était flexible, doux et tolérant avec ses
épouses.
Lorsque Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, désira accomplir une 'Umra après le
Hadj, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, le lui permit. Djâbir, qu'Allah soit
satisfait de lui, dit à ce sujet : « Lorsqu’elle (Aïcha) désirait une chose, il la lui
autorisait. En effet, il ordonna à 'Abd al-Rahmân ibn Abî Bakr de la prendre (en
croupe) et de lui faire accomplir la 'Umra à partir de Tan'îm. » (Mouslim).
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, n’était pas agressif avec ses épouses.
D’après Anas, qu'Allah soit satisfait de lui : « Alors que le Prophète, Salla Allahou
Alaihi wa Sallam, était chez l'une de ses épouses, une autre de ses épouses lui envoya
une assiette de nourriture. C'est alors que l'épouse chez qui le Prophète, Salla Allahou
Alaihi wa Sallam, se trouvait frappa la main du serviteur (qui portait l'assiette) ; celleci tomba et se brisa en deux. Le Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, rassembla
les deux morceaux de l'assiette cassée et se mit à y remettre la nourriture qui s'y
trouvait, en disant :
« Elle est jalouse, votre mère ! Elle est jalouse, votre mère ! ».
Et, s’adressant aux invités, il leur dit :
« Mangez-en ! ».
Ensuite, il retint le serviteur, jusqu'à ce que l’autre épouse (chez qui il se trouvait)
apportât son assiette à elle. Il envoya alors celle qui était en bon état à l'épouse dont
l'assiette avait été cassée et laissa l'autre chez celle qui l'avait brisée . » (Boukhari).
A cet égard, Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, raconta : « Usâma trébucha une fois
sur le seuil de la porte, et se blessa le visage. Le Messager d’Allah, Salla Allahou
'Alaihi wa Sallam, me dit alors :
« Essuie-lui le visage ! ».
Aïcha poursuivit : « Or, ceci me dégoûta. (Ayant remarqué mon dégoût), le Messager
d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, se mit alors à sucer lui-même le sang qui
coulait puis à le cracher loin du visage du blessé. » (Ibn Mâdja).
D’un tel incident, l’on remarque qu’il toléra le dégoût de sa femme et ne le lui
reprocha pas.
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, ne battait jamais ses épouses.
Selon Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle : « Le Messager d’Allah, Salla Allahou
'Alaihi wa Sallam, n'a jamais frappé qui que ce fût de sa main, ni une femme, ni un
serviteur, à moins que ce ne fût lors d’un combat pour la cause d’Allah . » (Mouslim).
A cet égard, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, a dit :
« N'a-t-il pas honte celui d'entre vous qui frappe sa femme tel qu'il frappe
son étalon ou son esclave, alors qu il se permettra peut -être ensuite de
l’embrasser ! » (Mouslim).
Lorsque le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, autorisa aux époux de frapper
leurs épouses, nombreuses furent celles qui vinrent le chercher dans ses demeures
afin de se plaindre auprès de lui de leurs époux. A ce sujet, le Prophète, Salla Allahou
'Alaihi wa Sallam, dit :
« Voilà donc qu'un grand nombre de femmes sont venues chez les femmes de
Muhammad, se plaignant de leurs maris. Ces derniers ne sont certainement
pas les meilleurs parmi vous. » (Abou Dawoud).
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, faisait preuve d’équité à l’égard de ses
épouses.
A ce sujet, Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, dit : « Lorsque le Messager d’Allah,
Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, procédait à un partage entre nous, il le faisait
équitablement, en disant :
« Ô, Allah ! Tel est mon partage au niveau de ce que je peux contrôler ; ne
me reproche pas ce que tu possèdes et que je ne peux pas contrôler. » (Abou
Dawoud, Tirmidhî, al-Nasâ`î et Ibn Mâdja).
Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, dit également à ce sujet : « Le Messager d’Allah,
Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, ne favorisait aucune d’entre nous par rapport aux
autres quant à son séjour chez nous. » (Abou Dawoud).
Sa justice se manifestait clairement lorsque, à chacun de ses voyages, il tirait au sort
laquelle de ses femmes partirait avec lui. (Boukhari et Mouslim).
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, les guidait, leur commandait le bien et
leur interdisait le blâmable.
A cet égard, Umm Salama, qu'Allah soit satisfait d’elle, dit que le Prophète, Salla
Allahou 'Alaihi wa Sallam, s'étant réveillé une nuit, s'écria :
« Louanges à Allah ! Combien de tentations fera-t-Il descendre cette nuit ?
Combien de dons fera-t-Il descendre cette nuit ? Qui réveillera celles qui
occupent ces chambres ? Combien de femmes bien vêtues en ce monde
seront nues dans l’Au-delà ?! » (Boukhari).
A travers ce hadith, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, désigne ce bas
monde, où les serviteurs d’Allah seront à la fois exposés aux tentations et comblés de
dons provenant de leur Créateur, ce qui les poussera par conséquent à y rivaliser les
uns avec les autres. Quant aux femmes « qui occupent ces chambres », ce sont les
épouses du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, qu’il réveillait afin
d’accomplir la prière nocturne.
Quant à Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, elle a rapporté ceci : « Je dis au Prophète
:
« Je ne te citerai de Safiyya (sa co-épouse) que ce défaut (et elle fit signe de la
main qu'elle était petite de taille) ».
Il me dit :
« Tu viens de proférer une parole qui, une fois mélangée à la mer, serait
suffisante pour altérer son goût et son odeur ».
A cet égard, Ibn 'Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, dit, d’après
Djuwayriyya, qu'Allah soit satisfait d’elle : « Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa
Sallam, fit la prière de l'aube puis sortit de bonne heure alors qu'elle était dans son
oratoire. Ensuite, il rentra quand le soleil était bien au-dessus de l'horizon, sans
qu'elle n'ait bougé de sa place. Il lui dit :
« Tu es toujours dans l'état où je t'ai quittée ? ».
« Oui », dit-elle.
Il lui dit alors :
« Après t’avoir quittée, j’ai répété trois fois de suite quatre paroles qui, une
fois pesées, seraient plus lourdes que tout ce que tu as dit depuis ce matin :
« Subhân Allah wa bihamdih, 'adada khalqih, wa rida nafsih, wa
zinata 'archih, wa midâda kalimâtih »
(Gloire et pureté ainsi que louange à Allah autant de fois (que
l'univers compte de) Ses créatures ; autant de fois pour Le satisfaire ;
autant de fois égales au poids de Son Trône et au volume de l’encre de
Ses paroles). » (Mouslim).
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, protégeait ses épouses et éprouvait une
saine jalousie à leur égard.
Selon Sahl ibn Sa'd, qu'Allah soit satisfait de lui, un homme regarda (en cachette) à
travers une fente qui se trouvait dans la porte du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa
Sallam, qui se frottait alors la tête avec un bâton (sous forme d'un peigne en bois).
L’ayant aperçu, il le lui reprocha en disant :
« Si j’avais su que tu me regardais, je t'aurais enfoncé ce bâton dans l'œil.
L'autorisation n'a été imposée que dans le but de ne plus regarder (à
l’improviste dans la maison d'autrui). » (Boukhari et Mouslim).
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, consultait ses épouses.
Une fois achevée la rédaction du traité de Houdaybiya, le Messager d'Allah, Salla
Allahou ‘Alaihi wa Sallam, dit à ses Compagnons, qu'Allah soit satisfait d'eux :
« Levez-vous ! Egorgez les bêtes de sacrifice ! Puis rasez-vous les cheveux
(pour vous désacraliser) ! ».
Or, aucun des Compagnons ne se leva. Ayant répété son ordre trois fois sans que
personne ne se levât, le Messager d’Allah, tellement touché, entra alors chez son
épouse Umm Salama, et lui raconta comment les gens réagirent à son ordre. Elle lui
dit alors :
« Que dirais-tu, ô, Messager d'Allah, de ce que je te propose là ? Je te suggère
de sortir, sans parler à personne, jusqu'à ce que tu entreprennes ton sacrifice et
que tu appelles ton coiffeur pour qu'il te rase les cheveux ».
Il sortit alors, ne s'adressa à personne jusqu'à ce qu'il accomplît tout ceci : il entreprit
son sacrifice, appela son coiffeur pour se faire raser les cheveux. Voyant ce que le
Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, fit, la consternation des Compagnons se
dissipa et ils se précipitèrent pour faire le sacrifice et pour se faire raser les uns par les
autres (Boukhari).
En somme, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, était la personne qui faisait
preuve des meilleures mœurs avec ses épouses.
Et pourquoi n’en serait-il pas ainsi, n’est-ce pas lui, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam,
qui a dit : « Le croyant qui a la foi la plus parfaite est celui qui a le meilleur
comportement, et le meilleur d’entre vous est celui qui est le plus prévenant
envers ses épouses » (Tirmidhî).
Parmi les situations qui étayent cette réalité, notons, entre autres :
Lorsque Safiyya, qu'Allah soit satisfait d’elle, voulut une fois enfourcher son
chameau, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, s’assit à côté de la monture
en mettant un genou à terre, pour que Safiyya mette son pied sur l'autre et puisse
monter sur le dos du chameau. (Boukhari).
Il avait également l’habitude d’appeler Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, par des
diminutifs, en disant : « Ô, 'Aïch ! », pour adoucir son nom. (Boukhari et Mouslim).
Lorsqu’elle était encore jeune, il laissait les fillettes de son âge venir jouer avec elle.
(Ibn Mâdja).
Notre mère, Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, raconta que le Prophète, Salla
Allahou 'Alaihi wa Sallam, de retour de la bataille de Tabouk ou de Khaybar, entra
chez elle, et trouva dans la cour de sa demeure une étoffe qu’elle avait fixée. Un vent
souffla et dévoila des poupées que l’étoffe couvrait. Il lui demanda alors :
- « Qu’est ce que c’est, ô Aïcha ? ».
- « Ce sont mes filles », répliqua-t-elle.
Voyant parmi les poupées un petit cheval ailé en tissu raccommodé, il lui dit :
- « Mais qu’est-ce c’est ce que je vois là parmi elles ? ».
- « C’est un cheval ».
- « Et qu’est-ce qu’il a sur le dos ? ».
- « Ce sont deux ailes ».
- « Un cheval à des ailes ?! ».
- « N’as-tu jamais entendu parler des chevaux ailés de Sulaymân ?! ».
Aïcha poursuivit : « Là, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, se mit à rire
jusqu’à découvrir ses molaires. » (Abou Dawoud).
A cet égard, Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, dit : « Le Messager d’Allah, Salla
Allahou 'Alaihi wa Sallam, s'appuyait sur mon giron alors que j'avais mes menstrues;
et récitait le Coran. » (Boukhari et Mouslim).
Elle dit de même, qu'Allah soit satisfait d’elle : « Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi
wa Sallam, me couvrait de sa robe alors que je regardais les Abyssins jouer (avec
leurs javelots) dans la mosquée, et patientait jusqu’à ce que l’ennui me gagne. Soyez
donc tolérants quant aux caprices de la jeune fille, qui s’intéresse plus au
divertissement. » (Boukhari et Mouslim).
D’après Churayh, qu'Allah lui fasse miséricorde : « J’interrogeai un jour Aïcha,
qu'Allah soit satisfait d’elle :
- « Est-il permis à la femme de manger avec son mari alors qu’elle est en
période de menstrues ? ».
Elle dit :
- « Oui. Le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, m’appelait
pour manger avec lui alors que j’étais en période de menstrues. Il prenait
en main un os encore couvert de viande et me conjurait de le prendre. Je
mangeais la viande qu’il y avait, puis il le reprenait et mettait sa bouche
à l’endroit où j’avais mordu, sur l’os. Puis il demandait de l’eau à boire,
et me conjurait de boire avant lui à la coupe. Je la prenais et en buvais,
puis je la reposais ; alors, il la prenait et en buvait, posant ses lèvres à
l’endroit où j’avais bu, sur la coupe. » (al-Nasâ`i).
Une fois, Aïcha, entra chez Zaynab (sa co-épouse), qu'Allah soit satisfait d’elles, en
étant très en colère. Zaynab dit alors au Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam :
- « Il suffit que la fillette d’Abû Bakr vienne secouer ses petits bras pour
qu’elle t’impressionne, tu ne peux pas résister à son amour ».
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, dit alors àAïcha :
- « Vas-y ! Venge-toi ! ».
Aïcha dit alors : « Je me mis alors à lui lancer des piques jusqu'à ce qu'elle fût réduite
au silence. Là, je vis le visage du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam,
s’épanouir. » (Ahmed et Ibn Mâdja).
D’après Aïcha, qu'Allah soit satisfait de lui : « Pendant qu’il jeûnait, le Prophète,
Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, embrassait et caressait ses femmes, mais il était plus
maître qu’aucun de vous de sa verge. » (Boukhari et Mouslim).
Les Musulmans connaissaient la prédilection qu’avait le Messager d’Allah, Salla
Allahou 'Alaihi wa Sallam, pour Aïcha. Aussi, lorsque l'un d'eux avait un cadeau à lui
offrir, et pour gagner sa satisfaction, il attendait que le Prophète fût dans
l'appartement de Aïcha et alors, il envoyait le porteur du cadeau le trouver chez elle.
Les femmes du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, mandèrent Umm Salama
et lui dirent :
« Parle au Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, et demande-lui
de dire aux gens que quiconque désire lui offrir un cadeau, qu’il le lui offre à la
demeure de l’épouse chez qui il se trouve ».
Umm Salama lui rapporta leur message, mais il ne répliqua pas. Lorsqu’elles
l’interrogèrent sur sa réaction, elle leur dit :
« Il ne m’a rien dit ».
« Parle-lui une autre fois », lui demandèrent-elle.
Elle traita le même sujet avec lui lorsqu’il était chez elle, mais il ne répliqua toujours
pas. Lorsqu’elles l’interrogèrent sur sa réaction cette fois, elle leur dit de même :
« Il ne m’a rien dit ».
« Insiste sur ce sujet jusqu’à ce qu’il te réponde », lui demandèrent-elles.
Une fois arrivé chez elle, elle lui parla du même sujet. Là, il lui dit :
« Ne me fais pas tort en en faisant à Aïcha ! Elle est la seule avec laquelle il
m’arrivait de partager ma couverture au moment où je recevais la
Révélation ».
« Je me repens auprès d’Allah, ô, Messager d’Allah, de t’avoir fait le moindre
tort », s’exclama-t-elle.
Ensuite, ses épouses mandèrent sa fille, Fâtima, qu'Allah soit satisfait d’elle, pour
qu’elle lui en parle. Elle lui en parla et telle fut sa réplique :
« Ma chère fille, n'aimes-tu donc pas ce que j'aime moi-même ? ».
« Si », répliqua-t-elle.
Elle retourna alors chez elles et leur rapporta sa réplique. Elles lui demandèrent :
« Retourne encore une fois chez lui ».
Or, cette fois, Fâtima refusa d’intervenir.
Elles dépêchèrent donc auprès de lui, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, Zaynab bint
Djahch, qu'Allah soit satisfait d’elle. Celle-ci entra alors et lui dit sur un ton agressif :
« Tes femmes te demandent, en te conjurant par Allah, d'être impartial et de ne
pas favoriser la fille de Ibn Abî Quhâfah (Abû Bakr) ».
Elle parla à haute voix et, s’adressant à Aïcha qui était alors assise, elle dit du mal
d’elle. Là, le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, regarda Aïcha, lui
permettant ainsi de parler à son tour. Aïcha prit alors la parole et répliqua à Zaynab
jusqu'à ce qu'elle l'eût réduite au silence. A ce moment, le Prophète, Salla Allahou
'Alaihi wa Sallam, regarda Aïcha et dit en souriant :
« Elle est bien la fille de Abû Bakr. » (Boukhari).
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, appela une fois Abû Bakr pour se
plaindre auprès de lui de Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’eux. Alors qu’ils étaient chez
lui, Aïcha, afin de se défendre, dit :
« Ne dis-tu pas que que tu es un Prophète, agis donc de la sorte ! ».
Là, Abû Bakr se leva et abattit sa main, en une gifle retentissante, sur la joue de sa
fille !
Désolé, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, lui dit :
« Oh non, Abû Bakr ! Ce n’est pas pour cela que nous t’avons appelé ! ».
('Abd al-Râziq).
Avant de passer à un autre sujet, j’aimerais poser cette question à mon cher lecteur :
si l’on faisait preuve d’un tel comportement dans nos foyers, les problèmes
conjugaux existeraient-ils ?
Qu’Allah fasse l’éloge du Prophète, Muhammad, de sa famille et de l’ensemble de
ses Compagnons, et qu’Il leur accorde le salut.