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« On ne connaît pas la vérité par les hommes, mais connais donc la vérité, et après tu connaîtras ceux qui la suivent. »


20 - Les piliers et obligations de la prière

Publié par convertistoislam - l'islam pour tous sur 31 Août 2020, 22:31pm

Les obligations de la prière 


Les obligations de la prière (ou piliers) désignent les actes indispensables qui font partie intégrante de la prière et sans lesquels celle-ci ne sera pas valide.
Il sera nécessaire pour la personne qui prie derrière l’imam de les accomplir et l’imam n’en portera pas la charge (sauf pour la fatiha).
Ils sont du nombre de 14 (certains disent 15) :


1-L’intention, ce qui consiste à préciser en son for intérieur la prière que l’on désire d’accomplir.
النية قصد الشيء ومحلها القلب
Particulièrement pour les prières obligatoires, les sunnas telles que le witr-وتر, le fajr-فجر et l’aïd-العيد.
Pour les prières telles que doha-ضحى (prière surégatoire très méritoire que l’on fait le matin entre le moment où le soleil s’élève dans le ciel et le moment où il atteint son zénith) , rawatibs-رواتب (prières surerogatoires que le Prophète ﷺ avait l’habitude de faire journalièrement) et tahajod-تهجد  (prière surérogatoire accomplit en fin de nuit), il suffit de mettre l’intention d’accomplir une prière surérogatoire.
Il est permis de mettre l’intention d’accomplir la même prière que l’imam comme dans le cas où on ne sait pas si l’imam prie le jomoa ou dhor ou s’il prie la prière du voyageur ou résident. Il faudra compléter cependant pour le résident qui prie derrière un imam voyageur.
Certains comme Al-Mawaq (897h) sont d’avis qu’il est préférable pour la personne atteinte de suggestions sataniques (waswas-وسواس) de prononcer l’intention verbalement ; mais pour les autres il est préférable de ne pas la prononcer verbalement et de se contenter de l’action du cœur.

۞ Si une personne prononce verbalement une autre intention que celle qui est dans son cœur par inadvertance alors on tiendra compte de l’intention du cœur et non de ce qu’il a dit verbalement.
S’il le fait exprès alors sa prière s’annule car cela est considéré comme de la moquerie.

۞ Si une personne n’a pas l’intention à l’esprit lors de l’entrée en prière (1er takbir-تكبيرة الإحرام) alors cela est pardonné et n’annule pas la prière même s’il était en train de penser à une chose mondaine.
En revanche, s’il met l’intention (ferme) d’annuler (ou de revenir sur) son intention alors son intention s’annule.

۞ Il n’est pas obligatoire de préciser lors de l’intention si on accomplit une prière obligatoire en cours (ada-أداء) ou une prière de rattrapage (qada-قضاء), ni le nombre d’unités que l’on désire accomplir.
Il suffit pour une personne de mettre l’intention d’accomplir la prière obligatoire de dhor par exemple et il n’est pas obligatoire de préciser s’il la fera en voyageur en deux unités ou si c’est une prière qu’il rattrape de la veille si c’est le cas.

2- Le 1er takbir (takbiratou-lihram-تكبيرة الإحرام) qui consiste à dire Allahou akbar en début de prière conformément au hadith que rapporte Abou daoud -qu'Allah lui fasse miséricorde- (n°61), selon Ali -qu'Allah l'agrée-, le Prophète ﷺ a dit : 
« La clé de la prière est la purification, ce qui permet d’enter en prière est le tekbir et ce qui permet d’en sortir est le salam »
«
مِفتاحُ الصلاةِ الطُّهورُ وتحريمُها التَّكبيرُ وتحليلُها التَّسليمُ » 
On l’appelle ihram du mot haram car à partir de ce moment certains actes deviennent interdits comme les paroles mondaines.
Il est obligatoire de dire « Allahou akbar-اللهُ أكْبَر » pour entrer en prière que ce soit pour celui qui prie seul ou derrière l’imam.
Il faut absolument dire les deux mots à la suite, sans mettre d’autres mots entre les deux, ni silence prolongé.
Il n’est pas valide de le dire dans une autre langue que la langue arabe.
Si une personne n’a pas la capacité de le dire alors il sera excusé comme pour les autres obligations et piliers. Mais s’il peut le dire en partie et que ça a un sens alors il faudra le faire.
Il faut prendre garde de ne pas allonger la première lettre en disant « Aaallahou akbar-آللهُ أكْبَر » car cela changerait le sens et signifierait « Est-ce qu’Allah est le plus grand ? ».
De même, il ne faut pas allonger la fin en disant « Allahou akbaaar-اللهُ أكْبار » car le mot akbaar ainsi prolongé signifie « les tambours »

3- Se tenir debout (al-qiyam-القيام). Il n’est pas permis de prier la prière obligatoire assis ou courbé pour la personne qui peut se tenir debout.
De même, il n’est pas valide de s’appuyer sur un mur, un pilier ou autre.

 

۞ Si une personne arrive dans le rang pendant que l’imam est en inclinaison (roukou’-ركوع) et qui fait le tekbir en s’inclinant et pose ses mains sur ses genoux avant que l’imam ne se remette complètement debout ; alors la prière sera valide qu’il ait dit (ou commencé) le premier tekbir « Allahou akbar » en étant debout ou en s’inclinant ou même une fois incliné (tout de suite et sans attendre) ; à condition qu’il mette l’intention de faire le tekbir d’entrée en prière (takbiratou-lihram-تكبيرة الإحرام). Il est possible de mettre l’intention de faire le tekbir d’entrée et d’inclinaison en même temps mais cela n’est pas valide si on ne met que l’intention du tekbir d’inclinaison.
Remarque importante : Le fait que la prière soit valide pour la personne qui fait le tekbir d’entrée en s’inclinant n’implique pas que l’unité de prière soit valide.
Les juristes sont unanimes sur le fait que s’il commence à dire « Allahou akbar » en s’inclinant alors l’unité de prière ne sera pas comptée et il faudra la rattraper. Pareillement, s’il doute d’avoir commencé en s’inclinant.
Les avis des savants sont partagés si une personne commence le tekbir en étant debout et le termine pendant (ou après) l’inclinaison.

4- Réciter la fatiha. Conformément au hadith que rapporte Alboukhari (n°756) et Moslim (n°394) -qu'Allah leur fasse miséricorde-, selon Ibn Samit -qu'Allah l'agrée- ; le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit : 
« Il n’y a pas de prière pour celui qui ne récite pas la fatiha »

«  لا صَلاةَ لِمَن لم يقرَأْ بفاتِحَةِ الكِتابِ» 
Le minimum obligatoire requis est de bouger la langue aussi bien pour l’imam que pour la personne qui prie seule (pour celui qui prie derrière l’imam cela est préférable pour la plupart) et il n’est pas suffisant de la réciter dans sa tête. Il est préférable de murmurer légèrement pour se faire entendre.
Il est obligatoire de l’apprendre par cœur pour accomplir ses prières si cela est possible et que l’on trouve quelqu’un pour l’enseigner et même s’il faut le rémunérer pour cela.
Si une personne néglige son apprentissage alors qu’il en a la capacité, il devra rattraper toutes les prières qu’il a accomplies ainsi en priant seul pendant la période où il a négligé cela.
Si une personne est dans l’incapacité d’apprendre comme s’il est sourd ou muet, ou ne trouve personne pour lui enseigner, ou que le temps est insuffisant alors il devra prier obligatoirement derrière une personne qui sait la réciter correctement s’il trouve.
S’il accomplit sa prière seul, elle ne sera pas valide sauf s’il ne trouve personne de compétent pour diriger la prière devant lui.
۞ Il est recommandé de marquer une coupure même légère (en se taisant, ou en évoquant Allah, ou en lisant du Coran) entre le tekbir d’entrée et l’inclinaison.
 Il n’est pas obligatoire de faire des évocations (dikr-ذكر) à la place de la fatiha pour celui qui ne peut pas la réciter.
Si une personne ne peut pas faire le tekbir d’entrée alors il se contentera de mettre l’intention.
۞ Il est obligatoire de réciter la fatiha à chaque unité de prière selon l’avis connu (mashour-مشهور) et c’est l’avis qui est rapporté de Malik -qu'Allah lui fasse miséricorde- dans almodawwana.
Si par inadvertance, une personne oublie de réciter la fatiha ou une partie (même moins d’un verset) et qu’il n’est pas possible de rattraper cela (comme s’il a déjà entamé l’inclinaison) alors il se prosternera deux fois en guise d’expiation (soujoud sahw-سجود سهو) en fin de prière avant de saluer.
Il ne sera pas nécessaire de recommencer l’unité de prière en regard de la divergence dans l’école sur l’obligation de réciter la fatiha dans chaque unité de prière ou dans la plupart des unités.
Cependant, s’il est possible de réparer cet oubli comme s’il s’en rappelle avant de descendre en inclinaison alors il faudra absolument compléter la récitation de la fatiha et sinon la prière s’annulera.

 

De même, si une personne oublie la fatiha (ou une partie) pendant la moitié des unités de prière comme deux unités sur quatre pour le dhor ou une sur deux pour le fajr alors il se prosternera en fin de prière avant le salam et il recommencera la prière par précaution même après le temps imparti selon l’avis connu de l’école.
۞ Si une personne délaisse la fatiha volontairement (même dans une unité) alors sa prière s’annulera, ainsi que pour la personne qui la délaisse par oubli et ensuite ne se prosterne pas à la fin de la prière jusqu’à sortir de son lieu de prière.

5- Être debout pour réciter la fatiha pour la prière obligatoire. Si une personne s’assied, se courbe ou appuie son corps sur quelque chose en la récitant alors la prière obligatoire s’annule.
Si une personne est incapable de se tenir debout alors sa prière sera valide. Cependant, s’il peut se tenir debout pendant une partie de la récitation (sans trop de difficultés) alors l’avis connu (mashour-مشهور) est qu’il faudra se tenir debout pendant cette partie.

6- Passer de la station debout (qiyam-قيام) à l’inclinaison (roukou-ركوع).  Il convient pour cela de poser la paume des mains sur les genoux et de garder la tête un peu plus haute que le postérieur. Baisser la tête n’est pas suffisant pour que l’inclinaison soit prise en compte.
Il est recommandé d’aplanir le dos.

7-Se redresser après l’inclinaison. Si une personne ne se redresse pas volontairement ou par ignorance alors sa prière s’annule. Si c’est par oubli alors il se redresse légèrement en se courbant (sans se mettre debout droit) pour revenir à l’inclinaison et ensuite se remet debout et droit et se prosternera en expiation après le salut final.

8-La prosternation qui consiste à poser le front même partiellement sur le sol. Il est recommandé que le nez touche le sol également. Si le nez ne touche pas le sol alors il recommencera la prosternation dans le temps imparti en regard de l’avis qui dit que cela est obligatoire.

9- S’asseoir entre les deux prosternations.


10-Le salut final (salam-سلام). Cela consiste à dire « as-salam aleykom-السَّلامُ عَلَيْكُم » en arabe 
Il n’est pas valide de le dire dans une autre langue, ni de dire « salam aleykom-سَلام عَلَيْكُم » ou « as-salam aleyka-السَّلام عَلَيْك » ou encore d’inverser et dire « aleykom as-salam-عَلَيْكُم السَّلام ».
Il est permis de rajouter « wa rahmatoullah wa barakatouh-وَرَحْمَةُ اللهِ وَبَرَكاتُه ».
Si une personne est dans l’incapacité de dire le salam (comme le muet) alors il sort de la prière en mettant l’intention.

11-Être assis pour effectuer le salut final.

12-La sérénité (tomanina-طُمَأْنينَة) qui consiste à rester immobile au moins un court instant à chaque pilier. Bien que Addardir considère que l’avis connu de l’école est que la sérénité est une Sunna et non un pilier contrairement à Ibn lHajib -qu'Allah leur fasse miséricorde-.

13-Se tenir droit (i’tidal-اعتدال) lors du premier tekbir, après l’inclinaison et lors des assises après la prosternation, et lors du salut final.

14-Accomplir les piliers dans l’ordre (at-tartib-الترتيب) en commençant par l’intention, puis le premier tekbir, puis la fatiha, puis l’inclinaison, puis se redresser, puis la prosternation, puis le salut final.


Remarque : Trois piliers sont des paroles (le 1er  tekbir, la fatiha et le salut final) et le reste sont des actions.

___________________

Question : 

As salamoualeykoum ustaz
Dans le hadith que vous mentionnez:
« La terre entière est un lieu de prière, hormis le cimetière et le Hammam. »
Quelle est la définition de Hammam...? Points d'eau ? 
On ne peut bien entendu pas prier dans des toilettes. Mais dans une salle de bain sans toilette ? 
Et qu'en Est-il d'un logement très restreint où il y a un lavabo dans la pièce de vie. Ex: chambre d'étudiant. 
BarakALLAH oufik

Réponse : 

Alaykom salam wa rahmatollah wa barakatoh 

Rien ne montre clairement que la prière n’est pas valide dans les toilettes bien que l’on évitera cela si on a le choix par respect pour le nom d’Allah et la sacralisation du rite mais si la prière est effectuée dans les toilettes sur un endroit propre et sans souillure alors elle est valide chez l’ensemble des juristes 

Le Hammam est un endroit où les gens se lavent et c’est pourquoi il est susceptible d’y trouver des souillures surtout à l’époque où il n’y avait pas de canalisation et d’eau courante et c’est pour cela que le hadith en question invitait à ne pas prier à ces endroits 
Cependant si l’endroit où l’on se tient est propre et sans souillure alors la prière reste valide

 

Complement : 

Le statut de l'évocation d'Allah aux toilettes. 

Les écoles juridiques s'accordent à dire qu'il est reprouvable [déconseillé] de parler, communiquer, échanger alors qu'une personne [fait ses besoins] est au toilette sauf cas de force majeur.

Mais qu'en est il de l'évocation d'Allah. 

A) Le salām
B) Le dhikr

A) Le salām

Il est répréhensible de passer ou rendre le salām. 

En effet il est rapporté dans Muslim qu'un homme passa le salām alors que le prophète صلى الله عليه وسلم faisait ses besoins; raison pour laquelle il ne lui a pas répondu. 

Ceci alors même que répondre au salām est initialement obligatoire. 

ذكر العلامة ميارة [...القاضي عياض]: ولا يسلم عليه ولا يرد

[ثم قال رحمه الله] رد السلام واجب إلا على: [ذكر الحالات  منها] أو في قضاء حاجة الانسان

الدر الثمين ص191

وعَنْ ابْنِ عُمَرَ رضي الله عنهما أَنَّ رَجُلًا مَرَّ وَرَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ يَبُولُ ، فَسَلَّمَ ، فَلَمْ يَرُدَّ عَلَيْهِ . رواه مسلم

On peut également citer des arguments de raisons : 
1- rendre le salām est un échange or l'échange est répréhensible. 
2-rendre le salām est opposé avec l'impératif de se cacher de la vue, de l'ouïe... d'autrui lors des besoins.

B) Le dhikr (spécificité du madhab par rapport au 3autres)

L'avis de Mālik est que cela est permis.

الْقَاضِي: ذَهَبَ بَعْضُهُمْ إلَى جَوَازِ ذِكْرِ اللَّهِ فِي الْكَنِيفِ وَهُوَ قَوْلُ مَالِكٍ وَالنَّخَعِيِّ وَعَبْدِ اللَّهِ بْنِ عَمْرِو بْنِ الْعَاصِ.

Ibn Al Qāsim dira même : " si quelqu'un éternu alors qu'il est entrain d'uriner qu'il dise "al hamdullilah"

وَقَالَ ابْنُ الْقَاسِمِ: إذَا عَطَسَ وَهُوَ يَبُولُ فَلْيَحْمَدْ اللَّهَ. ابْنُ رُشْدٍ: الدَّلِيلُ لِابْنِ الْقَاسِمِ مِنْ جِهَةِ الْأَثَرِ «أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ - صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ - كَانَ إذَا دَخَلَ الْخَلَاءَ اسْتَعَاذَ» 

Parmi les arguments: 

-le fait que le prophète صلى الله عليه وسلم évoquait Allah dans toute situation comme dans le hadith de Āicha. Or pour interdire cela dans un endroit il faut une preuve irréfutable. 
-Aussi, le fait que le prophète صلى الله عليه وسلم cherchait refuge auprès d'Allah lorsqu'il rentrait aux "toilettes".
-le fait que l'évocation d'Allāh s'élève vers les cieux et n'est donc pas attaché à la bassesse de l'endroit.

وَعَنْ عَائِشَةَ «كَانَ رَسُولُ اللَّهِ - صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ - يَذْكُرُ اللَّهَ عَلَى كُلِّ أَحْيَانِهِ» ، وَمِنْ طَرِيقِ النَّظَرِ أَنَّ ذِكْرَ اللَّهِ يَصْعَدُ إلَى السَّمَاءِ فَلَا يَتَعَلَّقُ بِهِ مِنْ دَنَاءَةِ الْمَوْضِعِ شَيْءٌ فَلَا يَنْبَغِي أَنْ يَمْتَنِعَ مِنْ ذِكْرِ اللَّهِ عَلَى كُلِّ حَالٍ إلَا بِنَصٍّ لَيْسَ فِيهِ احْتِمَالٌ

التاج والإكليل ص392 ج1

والله أعلم

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