La langue peut détruire une personne et la précipiter en enfer. Allah dit au sujet du paradis qui demanderont au sujet des gens de l'enfer :
(S. Al-Mudathir, V.42-47)
Al-Hâfidh Ibn Kathîr a dit au sujet de la phrase : "et nous nous associons à ceux qui tenaient des conversations futiles" : C'est à dire que nous parlions de sujet dont nous n'avions aucune connaissance Qatâdah a dit que ce verset signifiait : "A chaque fois qu'une personne s'égarait en parole futile, nous nous égarions avec elle."
On trouve dans le sahih d'Al-Bukhary d'après Abu Hurayra que le prophète (salAllahu 'alayhi wa salam) a dit :
[Rapporté par muslim par des termes sensiblement équivalents (4/2290)]
Voici quelques uns des péchés que la langue peut commettre :
Comme le fait d'invoquer tout autre qu'Allah concernant des problèmes que Seul Allah peut résoudre, jurer par autre qu'Allah, faire un serment pieux pou autre qu'Allah. Toutes ces oeuvres sont des actes de polythéisme dont la langue doit être préservée. Proférer des propos polythéistes est le pire des péchés de la langue.
La langue peut même aller jusqu'à prononcer des paroles de mécréance comme le fait d'insulter Allah et Son messager. C'est là un acte de mécréance. Allah dit son noble livre :
(S. at-Tawba, V.65-66)
Comme le fait de mentionner Allah en groupe [à voix haute et en coeur], ou le fait d’inviter les gens à innover dans la religion, comme les inciter à célébrer l’anniversaire du Prophète (salAllahu 'alayhi wa salam) ou à jeûner [tout] le mois de Rajab. Or l’innovation religieuse est interdite et c’est un égarement. Aucune innovation religieuse n’est bonne, car le prophète (salAllahu 'alayhi wa salam) a dit :
[Rapporté par Muslim d’après Jabir Ibn AbdAllah]
L’adjectif indéfini « toute » marque l’idée d’intégralité [et englobe donc toutes les innovations]
Aisha rapporte du Prophète (salAllahu 'alayhi wa salam) qu’il a dit :
[Rapporté par Bukhary & Muslim]
La définition de la médisance se trouve dans le hadith rapporté par Muslim (2589, 4/2001) […] d’après Abû Hureyrah, le prophète (salAllahu ‘alayhi wa salam) a dit :
Concernant le passage « tu l’auras alors calomnié », an-Nawawî a dit dans Sharh Muslim (16/142) : « […] Ce verbe est de la même famille que le mot « buhtân » ce qui signifie « le faux ».
Médire peu ou médire beaucoup est tout aussi interdit. On trouve dans les Sunans d'Abû Dawûd que Aisha dit un jour :
[Hadith authentique]
Al-Bukhary & Muslim rapporte d'après Abû Bakrah que le prophète #saw a dit :
At-Thirmidhy rapporte dans ses Sunans d'après Ibn Umar :
[as-Sahîh Al-Musnad ]
Abû Dâwûd raporte dans ses sunans d'après Anas Ibn Malik que le prophète #saw a dit :
[Hadith authentique]
Al-Hâfidh Ibn Kathir a dit dans son exégèse (4/215) : " Les savants sont unanimes concernant le caractère illicite de la médisance, aucune exception n'existe à ce sujet, sauf dans le cas où l'intérêt [de la médisance] l'emporte [sur les dommages qu'elle pourrait engendrer], comme c'est le cas dans la science de la critique [des rapporteursde hadith], ou lorsque l'on veut prodiguer un conseil. Ces exceptions sont illustrées par le hadith où un hypocrite sollicita une assise avec le prophète #saw. Le prophète #saw répondit "Faites le entrer... quel mauvais confrère !". Ou bien lorsque le prophète #saw dit Fâtimah bint Qays [qui venait de s'informer auprès de lui de] Mu'awiyah et Abu al-Jahm qui l'avaient demandée en mariage : "Mu'awiyah est tellement pauvre qui'l n'a pas un sou. Quant à Abû Al-Jahm, il se rend trop souvent coupable de violences conjugales."
Il en est de même pour toutes les situations exceptionnelles de ce genre. Mais la règle de base est que la médisance est absoluement interdite."
Les situations qui ne sont pas de la médisance ont été versifiées dans le poème suivant :
Dénigrer n'est pas médire dans six cas typiques :
Dénigrer une personne par son défaut physique,
Prévenir contre qui représente un danger,
Citer les péchés de qui les fait en public,
Citer les défauts pour qu'un moufti puisse juger,
Demander de l'aide pour qu'un méfait s'éradique.
Ces deux vers ont été cités dans Subul As-Salâm (1583) dans lequel on trouvera les arguments appuyant ces six circonstances pour qui voudrait approfondir la question.
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Notes
[1] : L’expression « et de son prophète » ne doit pas être ajoutée après la mort du Prophète (salAllahu ‘alayhi wa salam) et ce de manière absolue, c'est-à-dire que ce soit concernant les affaires religieuses ou mondaines. En effet, le Prophète (salAllahu ‘alayhi wa salam) jouit d’une vie intermédiaire (Barzakhiyyah) dans sa tombe, vie dont seul Allah connaît la nature. Dans les deuc recueils authentiques, on trouve qu’il sera dit au prophète (salAllahu ‘alayhi wa salam) concernant ceux qui ont délaissé sa voie : « Tu ne sais pas quelles innovations ils ont accompli après toi » [C’est donc une preuve que le prophète (salAllahu ‘alayhi wa salam) dans sa tombe ne sait pas ce qui se passe dans ce bas monde] et c’est cet avis qu’adoptait mon père qu’Allah lui fasse miséricorde.
Auteur : Umm 'Abdillah el Wadi'iyyah
Extrait de Conseils pour la femme musulmane, p. 42
http://al-bayan.fr/