BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm
Le Prophète a dit : « Allâh a créé la maladie et son remède et a créé pour chaque maladie son remède. Soignez-vous donc. (Mais) ne vous soignez pas avec ce qui est illicite" [Rapporté par Abû Dâwoud]
Le Prophète, questionné au sujet du médicament dans lequel on a mis de l’alcool et a dit à propos de l’alcool : « C’est une maladie, ce n’est pas un remède » [Rapporté par Muslim]
Al-Qâdhî Abî Muhammad ‘Abdel-Wahhâb (rahimahullâh) dit qu’il n’est pas permis de consommer de l’alcool afin de s’abreuver comme pour ce qui est de se soigner, ce qui différe de l’avis de Abû Hanîfa et de ath-Thawrî [Kitâb « Al-Ichrâf ‘ala noukati massâ-îl al-Khilâf » du Qâdhî Abî Muhammad, 4/393].
Ainsi, les jurisconsultes divergent sur le fait de considérer le besoin de se soigner comme une permission de consommer les nourritures ou les boissons impures ou illicites, en tant que nécéssité pour ne pas mourir de faim. Les Malékites et les Hanbalites interdisent l’utilisation de remède pour la guérison contenant une chose illicite dont l’alcool. Et le dogme de l’Imâm Abû Hanîfa le permet dans ce sens selon un dire présent dans « al-Moukhtâr », et un des avis de l’Imâm ach-Châfi’î va dans ce sens [Al-Fiqh al-islâmî wa Adillatuh, 7/5498-5499 et Bouhoûth wa Fatâwa Islâmiyyah fî qadhâyâ mou’âssirah, 3/35-36]. Sur le hadîth où le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) dit : « C’est une maladie, ce n’est pas un remède. » ‘Abdullâh Ibn Mass’oûd (radhiallâh ‘anhu) a dit : « Certes Allâh ne vous accorde pas la guérison avec ce qu’Il vous a interdit. » L’Imâm ach-Chawkânî (rahimahullâh) a dit sur ce hadîth que l’alcool n’est pas un remède, comme cela est interdit dans l’utilisation d’un remède ou comme boisson. [Kitâb « Nayl al-Awtâr min Asrâr Mountaqa al-Akhbâr » de l’Imâm ach-Chawkânî, 15/265-266]
Les savants de Lajnah ad-Dâ-ima ont expliqué que le traitement médical est quelque chose qui est prescrit dans la religion, mais cela doit être dans ce qui a été légiféré par Allâh – Djalla wa ‘Ala - et par Son Messager (sallallahu ‘alayhi wa sallam), car c’est dans cette façon de faire que se trouve la guérison. Mais dans ce qui a été interdit par Allâh, il n’y a pas de guérison.
Ce qui indique qu’il est interdit de traiter la maladie avec ce qui est illicite de manière générale et avec de l’alcool en particulier, est ce qui a été rapporté par al-Bukhârî dans son Sahîh selon Ibn Mass’oûd (radhiallâhu ‘anhu ) qui dit : « Certes Allâh ne vous accorde pas la guérison dans ce qu’Il vous a interdit. » At-Tabarânî le rapporte d’après des gens qu’ils considèrent comme sûrs. Il a également été rapporté par Ahmad et Ibn Hibbân dans son Sahîh, et par al-Bazâr, Abû Ya’lâ et at-Tabarânî, que les hommes de Abû Ya’lâ sont avérés – et aussi d’après Oum Salamah (radhiallâhu ‘anhu).
Abû Dâwoud rapporte dans ses Sounans que Abû Dardâ (radhiallâh ‘anhu) a dit : Le Messager d’Allâh (sallallahu ‘alayhi wa sallam) a dit : « Allâh a fait descendre la maladie et la guérison, et il a fait pour chaque maladie un remède. Ainsi, traitez la maladie, mais ne la traitez pas avec ce qui est illicite. » Dans le Sahîh Muslim, il est rapporté d’après Târiq Ibn Suwayd al-Djou’fî qui a interrogé le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) à propos de l’alcool que le Prophète lui a interdit, ou il lui a dit de ne pas le faire. Il dit : « Mais je l’utilise en tant que remède ? » Il lui dit : « Ce n’est pas un remède, c’est une maladie. »
Il est important de souligner que lorsqu’Allâh enjoint quelque chose, c’est soit parce qu’elle est nécessairement bonne ou que son bienfait l’emporte sur son mal. Et quand Il interdit une chose, c’est soit parce qu’elle est nécessairement mauvaise ou parce que son mal l’emporte sur son bien. Certes Allâh – Djalla wa ‘Ala – est Sage et Omniscient. Si la personne malade imagine que sa maladie ne peut être guérie que par la consommation de l’alcool, c’est une erreur. Il existe de nombreux types de médecine et des voies de recours spirituel et naturel. En outre, le médicament ne guérit pas la maladie, la guérison vient plutôt d’Allâh – Djalla wa ‘Ala – lors de l’utilisation du médicament. Ainsi, l’utilisation des moyens prévus est une chose sur laquelle on s’appuie en tant que circonstance et moyen, mais cela doit être fait avec une remise confiante en Allâh – Djalla wa ‘Ala. Et ce qui est légiféré - sur ce principe - c’est de croire que cela peut être bénéfique comme son contraire, et c’est ce qui est souhaité. Et croire que la guérison ne repose que sur cela [c’est-à-dire, le médicament], c’est du polythéisme. [Fatâwa Al-Lajnah Ad-Dâ-ima lil-Bouhouth Al-’Ilmiyyah wal-Iftâ, 22/87-88]