Et ils [Ahl us-Sunnah wal Jamâ’ah] commandent d’être doux et dévoués envers les parents.
Et cela à cause de l'ampleur de leurs droits.
Et Allâh n’a créé aucun droit qui suive les Siens et ceux du Messager, si ce n'est celui des parents, Il dit donc :
وَاعْبُدُواْ اللّهَ وَلاَ تُشْرِكُواْ بِهِ شَيْئًا وَبِالْوَالِدَيْنِ إِحْسَان
« Adorez Allâh et ne Lui associez personne, et soyez bons avec vos parents » (4 : 36)
Donc le droit du Messager est inclus dans le commandement de l’adoration d’Allâh, car l’adoration ne sera correctement établie qu'au moment où elle sera basée sur le droit du Messager
, à travers l’amour qu’on lui porte et la poursuite de sa voie. Voilà ce qui est inclus dans Son verset : « Adorez Allâh et ne Lui associez personne dans votre adoration ». Qui pourrait adorer Allâh sans suivre la voie et l’exemple du Messager ? Donc lorsque l’on adore Allâh en accord avec la législation du Messager, on aura rempli nos devoirs.
Alors, après cela, viennent les droits des parents. Les parents subissent des difficultés à cause de leurs enfants et plus particulièrement la mère. Allâh l’Exalté a dit :
وَوَصَّيْنَا الْإِنسَانَ بِوَالِدَيْهِ إِحْسَانًا حَمَلَتْهُ أُمُّهُ كُرْهًا وَوَضَعَتْهُ كُرْهًا
« Et on a enjoint l’homme à être respectueux et doux avec ses parents. Sa mère l’a porté avec difficulté et elle continue à le porter avec difficulté » (46 :
15)
Et dans une autre âyah :
وَوَصَّيْنَا الْإِنسَانَ بِوَالِدَيْهِ حَمَلَتْهُ أُمُّهُ وَهْنًا عَلَى وَهْنٍ
« Et on a enjoint l’homme à être respectueux et doux avec ses parents. Sa mère l’a porté subissant peine sur peine » (31 : 14)
Donc la mère rencontre des difficultés lors de sa grossesse, à la naissance et après la naissance, et le clémence et la bonté qu’elle a envers son enfant sont plus importantes que celles que le
père a pour lui. C’est pourquoi c’est elle qui mérite le plus notre compagnie et notre bon traîtement, et même plus que le père.
Un homme demanda : « Oh Messager d’Allâh, qui mérite le plus ma compagnie ? » Il dit « ta mère » Il dit « puis qui
d’autre ? » Il dit « Ta mère » Il dit « et qui ensuite ? » Il dit « Ta mère ». La quatrième fois il répondit «
Puis ton père ». (1)
Et le père aussi rencontre des difficultés face à ses enfants et il s’inquiète de ce qui les préoccupe, est content lorsque ses enfants sont heureux et il s’efforce d’obtenir tout ce qui pourrait
les réconforter et les mettre à l’aise et ce qui leur permettrait d’avoir une bonne vie. Il pourrait traverser des déserts et des contrées sauvages pour obtenir des
moyens de subsistance pour lui et ses enfants.
Donc le père et la mère ont des droits, et quoique vous fassiez en terme d’actions pour eux ne compensera pas tous leurs droits, et c’est pourquoi Allâh `azza wa Jal a dit :
وَقُل رَّبِّ ارْحَمْهُمَا كَمَا رَبَّيَانِي صَغِيرًا
« Et dis : Oh mon Seigneur, fais leur à tous deux miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit » (17 : 24)
Donc leurs droits datent de ce qu'ils ont fait pour toi auparavant, quand ils t’ont fait élevé alors que tu étais petit et incapable de te faire du bien ou du mal. Il est donc obligatoire d’être
reconnaissant envers eux.
Et par consensus, être dévoué envers ses parents est une obligation individuelle. C’est pour cette raison que le Prophète a rendu cela plus important que le Jihâd sur le sentier d'Allâh, tel qu’il est dit dans le hadîth d’Ibn Mas`ûd qui dit : « j’ai dit
« Oh Messager d’Allâh ! Quelle est action la plus aimée d’Allâh ? » Il dit « Accomplir la prière à son heure » Il dit « Et ensuite ? » Il dit « Être doux et dévoué envers ses parents » Je dis « et ensuite ? » Il dit « Le jihâd dans le sentier d’Allâh ». »
(2)
Les parents sont la mère et le père ; ainsi que le grand-père et la grand-mère à qui on doit montrer douceur, mais pas dans la même mesure que pour les parents. C’est parce que les grands-parents
n’ont pas subi les difficultés subies par les parents, accordant de l’attention et surveillant leurs enfants. Mais leur témoigner de la gentillesse est obligatoire pour garder les liens de
parenté et ils sont les relations qui le méritent le plus. Cependant, quant à al-Birr, c'est-à-dire montrer de la gentillesse et de la dévotion, cela ne s'applique qu'au père et à la mère.
Qu’est donc « al-Birr » ?
Al-Birr est d’essayer d’apporter autant de bien que l’on peut et de retenir et repousser le mal.
[On parle d’]amener le bien en terme de confort, servitude, essayer de les rendre heureux, par exemple en étant de bonne humeur, leur parlant gentiment et les traîtant bien et essayer de faire
tout ce qui peut leur faire plaisir.
C’est pourquoi l’opinion correcte est qu’il est obligatoire pour les enfants de servir à leurs père et mère, aussi longtemps que ça ne lèse pas le fils. Et si cela lui portait atteinte, il ne
serait alors pas obligatoire pour lui de les servir, sauf en cas de nécessité.
Et c’est pourquoi nous disons : en effet, l’obéissance envers eux est obligatoire si cela leur est bénéficiable et que cela ne porte pas atteinte au fils. En ce qui concerne ce qui lui porte
préjudice, que cela soit en terme de religion, comme lui ordonner d'abandonner quelque chose d'obligatoire ou de faire quelque chose d'interdit, il ne faut pas leur obéir en cela. Mais si ce
préjudice porte sur les affaires mondaines, alors il n'est pas obligatoire de leur obéir. En ce qui concerne l'argent, il lui est obligatoire de les traîter correctement en dépensant librement
pour eux, même d'importantes sommes, tant que cela ne lui porte pas atteinte et que cela ne nuise pas à ses propres besoins. De plus, le père est spécifiquement autorisé à prélever sur les
richesses de son fils comme il l’entend, tant que cela ne lui porte pas atteinte.
Lorsque l’on réfléchit à l’état des gens de notre époque, on constate que bon nombre d’entre eux ne traîtent pas leurs parents avec bonté mais leur désobéissent ouvertement plutôt et les traîtent
mal. Vous trouveriez plutôt les gens être bienfaisants envers leurs amis, s'asseyant inlassablement avec eux. Par contre, s’il devait rester avec son père ou sa mère pour juste une heure par
jour, vous le verriez agité comme s’il était assis sur des charbons ardents. Et ceci n’est pas un traitement aimable. Par contre, celui qui montre douceur est celui qui ouvre son coeur à sa mère
et à son père, les sert, leur est dévoué et montre la plus grande ardeur pour leur faire plaisir, et ce par tous les moyens qu’il possède.
Et comme on dit souvent, ‘Al-Birr est un investissement’. Car à vrai dire, si quelqu’un est bon [avec ses parents,] il recevra une grande récompense dans la prochaine vie, et il sera même
rémunéré pour cela dans cette vie. Ainsi, bien ou mal traîter ses parents est comme ‘un investissement’ comme on dit, ou un emprunt. Si vous avez été bons envers vos
parents, alors vos enfants seront bons avec vous, et si vous avez été désobéissants avec vos parents, alors vos enfants vous
désobéiront.
Et il y a beaucoup de témoignages de la part d’enfants qui ont bien traîté leurs parents et qui ont alors été bien traîtés par leurs enfants ; quant à la désobéissance, il y a aussi des
témoignages qui montrent que ceux qui ont des enfants désobéissants ont aussi été désobéissants envers leurs parents.
Ainsi, Ahl-us-Sunnah wal-Jamâ'ah ordonne d’être aimable et dévoué envers ses parents.
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Notes:
[Issu de Sharh ul-'Aqîdat-il-Wâsitiyyah par Shaykh ibn al-'Uthaimîn
rahimahullah p.673-676 ; édition Dâr-uth-Thurayyâ 1421 (2000)]
(1) Rapporté par Al-Bukhârî dans le Livre des Bonnes Manières, Chapitre : Qui mérite le plus la compagnie ; et dans Muslim dans le Livre du Traitement Bienfaisant et Garder le Liens
Familiaux.
(2) Rapporté par al-Bukhârî dans le Livre des Bonnes Manières, Chapitre : Le bon traîtement et conserver les liens de parenté et par Muslim dans le Livre de
l’Imân.
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