Shaykh Muhammad Ibn Sâlih Al-‘Uthaymin
La louange est à Allah, Seigneur de l’univers, et que les éloges et le salut d’Allah soient sur le plus noble des
prophètes et messagers, notre prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et tous ses compagnons. Mes chers frères, que le salut, la miséricorde
et la bénédiction d’Allah soient sur vous, nous sommes aujourd’hui avec le noble Shaykh Muhammad ibn Sâlih Al-‘Uthaymîn, enseignant à la Faculté de Droit et des fondements religieux à l’université d’Al-Qasîm et
imam de la grande mosquée de ‘Unayzah à qui nous souhaitons la bienvenue.
Noble Shaykh, quelles sont les causes des doutes insufflés par le Diable dans la prière et dehors de celle-ci ?
Louange à Allah, Seigneur de l’univers, je fais l’éloge et je salue notre Prophète Muhammad (salallahu ‘alayhi wasalam), le sceau des prophètes, l’imam des pieux, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et ceux qui les suivent de la meilleure façon jusqu’au Jour de la Rétribution. Ceci dit : Ces doutes qui s’installent dans la poitrine sont une maladie grave qui attaque tout croyant, sauf ceux qu’Allah a voulu préserver. C’est pour cela qu’Allah a révélé une sourate à ce sujet : An-Nâs.
Ces doutes apparaissent pendant les adorations mais aussi en dehors. Ils apparaissent en premier lieu dans la croyance et l’unicité d’Allah. Le Diable insuffle, dans le cœur du serviteur, des doutes à ce sujet, au point que ce serviteur préfèrerait tomber du ciel et être démembré, être brûlé jusqu’à l’état de charbon plutôt que de dire ce qui est en lui. En général, cela n’arrive qu’aux vrais croyants, car le Diable veut altérer leur foi et certitude, et cela est même arrivé aux compagnons comme il est rapporté dans de nombreux hadiths authentiques. L’imam Muslim rapporte dans son Sahîh, d’après Abû Hurayrah, que des hommes sont venus interroger le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) et lui ont dit : « Ô messager d’Allah, parfois nous éprouvons des choses dont nous n’osons pas parler. » Il dit : « Alors même que vous l’éprouvez », ils dirent : « Oui », il répondit : « C’est cela la foi claire », c'est-à-dire la foi sincère. Autrement dit, il n’y a personne qui n’est une foi claire, sincère et n’éprouve aucun doute, sans qu’il ne soit atteint par ces insufflations du Diable qui veut le faire sortir de la foi. Al-Bukhârî et Muslim rapportent d’après Abû Hurayrah que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Le Diable vient à l’un d’entre vous et lui dit : qui a créé ceci ? Qui a créé cela ? Jusqu’à ce qu’il dise : qui a créé Allah ? Si le serviteur en arrive à ce point qu’il cherche protection auprès d’Allah et cesse d’y penser. ». Le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a donc indiqué deux remèdes :
Premier remède : chercher protection auprès d’Allah qui consiste à s’accrocher à Allah et à placer sa confiance en Lui afin d’être préservé de ce mal.
Deuxième remède : Cesser d’y penser, se détourner de cette réflexion et de ces insufflations diaboliques. Qu’il s’en détourne et poursuive ce qu’il faisait. Si tu interroges cet homme sur ces doutes et que tu lui dis : crois-tu cela ? Il dira : Ne plaise à Allah que je crois en cela ! Regarde, je prie, je jeûne, je donne l’aumône, j’accomplis le pèlerinage pour la seule Face d’Allah. Nous disons à cet homme : poursuis ton chemin et laisse ces doutes, n’y prête pas attention, cela te sera difficile au départ, mais patiente et cela disparaîtra avec l’aide d’Allah.
Cherche protection auprès d’Allah, cesse d’y penser et détourne-toi de ces doutes comme te l’a ordonné le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam). C’est pourquoi nous disons à celui qui est éprouvé par cette maladie grave : détourne-toi de ces pensées après avoir cherché protection auprès d’Allah contre ce mal, et avec l’aide d’Allah cela disparaîtra. Car celui qui a donné ce remède est Muhammad, le messager d’Allah, l’homme le plus savant sur les maladies du cœur et leurs remèdes.
Le Diable se présente également à l’homme dans sa purification et lui insuffle ses doutes en premier lieu dans l’intention. Cet homme fait ses ablutions et le Diable lui dit : « Tu n’as pas eu l’intention (d’accomplir tes ablutions). » L’homme doué de raison sait que cela est une sottise et un égarement : pourquoi cet homme est-il venu à cet endroit, a-t-il ouvert le robinet et lavé les membres compris dans les ablutions, si ce n’est par une intention apparue dans son cœur et une volonté ferme. L’homme doué de raison rejette cela rien qu’en se l’imaginant, et ces doutes et insufflations diaboliques sont une erreur et une méprise.
On rapporte qu’un homme est venu voir un savant et lui a dit : « Maître, j’étais en état de grande impureté, je suis donc allé au Tigre (le fleuve) et j’ai pris un bain rituel afin de me purifier de cet état d’impureté, mais lorsque je suis sorti, j’ai pensé en moi-même que ne m’étais pas purifié. » Le savant lui dit : « Mon avis est que tu n’accomplisses pas la prière. » Il lui dit : « Pourquoi ? » Il répondit : « Car le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « La plume est levée pour trois personnes : le dormeur jusqu’à ce qu’il se réveille, l’enfant jusqu’à ce qu’il soit pubère et le fou jusqu’à ce qu’il retrouve la raison », et toi tu es fou, comment peux-tu prendre un bain dans ce fleuve pour te purifier et ensuite dire que tu ne t’es pas purifié ? » Ainsi, lorsque le serviteur doute dans ses ablutions : a-t-il eu l’intention de les accomplir ou non, qu’il continue, termine ses ablutions et ne tienne pas compte de ce doute.
Le Diable prend d’autres chemins : il insuffle au serviteur pendant les ablutions qu’il n’a pas mis d’eau dans sa bouche par exemple, alors qu’il en est à essuyer sa tête. Nous lui disons donc : n’y prête pas attention, termine tes ablutions et ne remets pas d’eau dans ta bouche, car ce n’est qu’un doute insufflé par le Diable. Ceci pour celui à qui cela arrive souvent. Le Diable peut aussi venir à la fin des ablutions et dire : « Tu n’as pas eu l’intention (d’accomplir tes ablutions), tu n’as pas lavé ton visage, tu n’as pas mis d’eau dans ta bouche », et d’autres choses encore. A ce moment, le serviteur doit chercher protection auprès d’Allah, cesser d’y penser et poursuivre ce qu’il faisait sans prêter attention à ces doutes.
Le Diable peut aussi l’amener à multiplier les lavages en lui disant qu’il ne s’est pas bien lavé, ainsi le serviteur lave ses membres plusieurs fois et c’est également très pénible. Il ne faut pas faire attention à cela, mais si le Diable te dit que tu n’as pas lavé ce membre ou pas complètement, il faut continuer et ne pas y prêter attention. Même si le serviteur pense qu’il lui sera terriblement difficile de se détourner de ces doutes et de continuer, ce n’est qu’ainsi qu’il s’en libèrera, avec l’aide d’Allah. Il faut donc patienter sur cette gêne et ne pas s’en soucier.
Le Diable tente aussi le prieur et sème le doute en lui. D’abord dans l’intention, le prieur se dit : « Je ne sais pas si j’ai eu l’intention de prier ou non. » Gloire à Allah ! Comment peux-tu ignorer cela alors que tu es venu sur le lieu de prière, n’est-ce pas là une intention ? C’est cela l’intention, et cela ne demande pas plus que l’accomplissement de l’acte pour celui qui est sain d’esprit et libre de ses choix.
Le Diable se présente aussi au serviteur dans la prière lorsqu’il récite une sourate après sourate Al-Fâtihah, et il lui dit : « Tu n’as pas récité Al-Fâtihah, tu en as oublié une lettre, tu ne l’as pas bien prononcé », et d’autres choses semblables. Là encore, il doit continuer et ne pas y prêter attention.
Le Diable induit aussi le serviteur en erreur sur le nombre de raka’ât, il lui dit : tu n’as prié qu’une raka’ah, alors qu’il en a prié deux ; tu n’as prié que deux raka’ât, alors qu’il en a prié trois ; tu n’as prié que trois raka’ât, alors qu’il en a prié quatre. Ainsi, le serviteur peut en arriver à prier dix ou quinze raka’ât à cause de ces doutes. Le remède à cela est qu’il cherche protection auprès d’Allah contre le Diable, qu’il cesse d’y penser et s’en détourne, s’il fait cela ces doutes disparaîtront.
Le Diable insuffle aussi ses doutes lors du jeûne, et il te dit : « Tu n’as pas eu l’intention de jeûner », alors que le serviteur a pris son repas de fin de nuit et qu’il s’est levé en état de jeûne. Ou alors il lui dit : « Tu as rompu ton intention de jeûner » et d’autres chose encore. Là encore le serviteur doit se détourner de ces pensées, ne pas y prêter attention et chercher protection auprès d’Allah contre le Diable.
De même, lors des circumambulations autour de la Ka’bah ou des aller-retour entre As-Safâ et Al-Marwah, le Diable dit à l’homme : « Tu n’as fait que trois tours ou aller-retour… » Pour tout cela, l’homme doit faire ce que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a ordonné : chercher protection auprès d’Allah et cesser d’y penser.
Le Diable tente aussi l’homme dans sa famille et son mariage, il lui dit : « Tu as répudié ton épouse », et certains sont touchés par cette épreuve. (Ainsi, il est en proie à ce doute à tout moment), lorsqu’il ouvre la porte il dit : « J’ai répudié mon épouse », lorsqu’il ouvre le Coran pour réciter, il dit : « J’ai répudié mon épouse ». Et il y a d’autres épreuves encore qui ne disparaissent du cœur du serviteur que s’il fait ce que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a ordonné : chercher protection auprès d’Allah, cesser d’y penser et s’en détourner.
Il n’y a aucun doute que cela lui sera difficile, mais il doit patienter, espérer la récompense d’Allah et chercher protection auprès de Lui contre le Diable afin de se renforcer. Je rappelle qu’il y a des gens qui, devant la force de ces doutes et la gêne occasionnée, ont arrêté de prier, qu’Allah nous en préserve, et c’est ce que veut le Diable. Cet homme dit : « Il m’est difficile de me lever pour la prière, puis d’avoir l’intention, puis de prononcer le Takbîr, puis de lire Al-Fâtihah… » Nous lui disons : détourne-toi de ces doutes, endure, supporte même si tu en viens à pleurer, patiente et continue ce que tu faisais. Si tu fais ce qu’Allah et Son Prophète ont ordonné : chercher protection auprès d’Allah contre le Diable, cesser d’y penser et s’en détourner, Allah repoussera et éloignera de toi le Diable. C’est pour cela que je conseille à tous ceux qu’Allah a éprouvés par ces doutes de chercher protection auprès d’Allah, de cesser de penser à ces doutes et de continuer à vivre et à œuvrer. Je demande à Allah de les soigner de cette maladie grave et de leur faciliter les choses, Il est certes Omnipotent.
Shaykh, y a-t-il un lien entre ces doutes insufflés par le Diable et la sorcellerie ?
Oui. Il y a des ressemblances car ce sont deux maladies psychologiques, même si la sorcellerie peut parfois amener des maladies physiologiques. Mais la sorcellerie qui asservit la raison humaine ressemble à ces doutes insufflés par le Diable.
Shaykh, qu’Allah vous préserve, l’homme qui commet des actes interdits en raison de ces doutes est-il excusé ?
Si ils prennent le dessus sur lui, il est excusé, car Allah dit : « Seigneur ! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter » (Sourate Al-Baqarah, v.286) Mais s’il peut le supporter et s’en débarrasser en suivant l’ordre du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam), en cherchant protection auprès d’Allah et en s’en détournant, alors il n’est pas excusé.
Shaykh, qu’Allah vous préserve, vous avez rappelé le remède efficace contre ces doutes, et j’aimerais vous soumettre le cas d’un homme qui en est atteint et qui recommence plusieurs fois sa prière. Quelqu’un lui a dit : « Laisse la prière un moment » (afin de te soigner), cela est-il bon ?
Non, ce n’est pas bon, car il lui a ordonné de se soigner par une maladie plus grave encore, l’abandon de la prière, et cela montre l’ignorance de celui qui prononcé cette parole. Le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) est le plus savant des hommes sur les maladies du cœur est leurs remèdes, et il n’a pas indiqué cela. A-t-il dit à celui qui était atteint de doutes dans sa foi : « Renie puis revient à l’islam », aucun homme censé ne peut dire cela, et a fortiori un croyant. Je conseille à celui qui a prononcé cette parole de se repentir à Allah pour cette fatwa qu’il a donné sans science, mais au contraire par grande ignorance. Je lui conseille de se repentir avant qu’il ne soit enterré et interrogé, et je conseille également à celui qui l’a interrogé de se repentir, d’accomplir la prière, de chercher protection auprès d’Allah contre le Diable lorsqu’il est sujet à ces doutes, et de s’en écarter. C’est le seul remède que nous a enseigné le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam).
Pourquoi ces doutes sont-ils très répandus chez les femmes ?
Généralement, à cause de leur faiblesse et de leur amour pour l’obéissance et le bien. C’est l’amour du bien et la volonté d’accomplir parfaitement les adorations, associés à une faiblesse dans la défense qui font qu’elles sont plus sujettes à ces doutes. Mais cela atteint également beaucoup de jeunes garçons investis dans leur religion. La cause est la même : la force de l’amour pour le bien et la faiblesse de la défense. On a rapporté à Ibn ‘Abbâs ou Ibn Mas’ûd que les juifs disaient : « Nous ne sommes pas atteints par les chuchotements du Diable dans la prière, nos cœurs sont concentrés. » Il répondit : « Ils ont dit vrai, que ferait le Diable avec un cœur en ruine. » C’est-à-dire que les cœurs des juifs sont en ruine et que leurs adorations sont vaines, c’est pour cela que le Diable ne les tente pas car il ne veut pas plus d’eux.
Mais le Diable vient vers la citadelle gardée, remplie (de foi), afin de la détruire et la réduire à l’état de ruines, il essaie d’insuffler le doute dans le cœur du croyant sincère, dans le cœur de celui qui se tourne vers Allah afin de lui obstruer le chemin. Ainsi, que celui qui est sujet à ces doutes se réjouisse, car il n’est mis à l’épreuve qu’en raison de la force de sa foi, et le Diable ne veut qu’affaiblir cette force. C’est pourquoi le croyant doit utiliser le remède décrit par le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam), sinon le Diable le détruira totalement.
Shaykh, pourriez-vous décrire la manière dont se manifestent ces doutes ?
Cela se manifeste avant tout par des doutes dans la certitude qui peuvent parfois conduire à l’apostasie et au rejet, devant l’intensité de ces doutes, il peut en arriver à renier, à mentir et à dire : quel est ce mal ? D’autres encore, comme cet ignorant qui a dit à cet autre d’arrêter la prière, laisse les ablutions, afin de retrouver la certitude, et cela est très grave. Cela se manifeste aussi dans le divorce, ces doutes du Diable provoquent des angoisses et l’homme se dit : « Si je divorce je serais en paix », ce qui est une erreur, ce n’est pas correct. Aussi, dans les ablutions, lorsque l’homme doute qu’il ait eu un vent ou non, il se dit : « Je vais le faire, ainsi je serais sûr », ce qui est une erreur. Le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a ordonné à celui qui doutait à ce sujet de ne pas sortir de la prière tant qu’il n’avait pas entendu ou senti quelque chose, et il n’a pas dit que celui qui doutait devait le faire afin d’être sûr. Les manifestations de ces doutes sont très nombreuses, elles sont source d’angoisse, de fatigue, elles peuvent amener au divorce, bien que l’avis le plus authentique sur cette question est que celui qui est atteint de ces insufflations diaboliques au point qu’il en arrive à divorcer, son divorce n’est pas valide, car le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Pas de divorce lorsqu’on ne sait pas ce que l’on dit », de même pour celui qui est ensorcelé, son divorce n’est pas valide car il ne sait pas ce qu’il dit, de même pour celui qui est très en colère, qui ne sait plus ce qu’il dit et ne se contrôle plus, son divorce n’est pas valide.
Shaykh, si un homme habite une maison et qu’il est atteint de nombreuses maladies et épreuves qui l’ont conduit, lui et sa famille, à devenir superstitieux vis-à-vis de cette maison, leur est-il permis de l’abandonner ?
Il se peut que certaines habitations, moyens de transport ou épouses soient source de mauvais présage. Par Sa sagesse, Allah fait subir à leurs propriétaires des épreuves ou leur enlève des bienfaits, et d’autres choses encore. Si c’est le cas, il n’y a aucun mal à vendre cette maison et à déménager, il se peut qu’Allah mette le bien dans cet autre endroit, et on rapporte que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Le mauvais présage est en trois choses : la maison, la femme et la monture ». Certaines montures peuvent porter en elles un mauvais présage, et si l’homme s’en aperçoit, qu’il sache que cela arrive par le décret d’Allah, et c’est par Sa Sagesse qu’il l’a décrété, afin que l’homme s’en éloigne. Et Allah est plus savant.
Celui qui est atteint de troubles de la motricité permanents, d’après les médecins, et dont la maladie provoque de nombreux problèmes comme l’insolence envers les parents, la rupture des liens de parenté, l’angoisse, la timidité, la peur…Est-il exempté des obligations religieuses ? Commet-il un péché par ces actes ? Et que lui conseillez-vous ?
Il n’est pas exempté des obligations religieuses tant qu’il garde la raison, mais s’il perd la raison et ne peut se contrôler, à ce moment il est excusé. Je lui conseille de multiplier les invocations, le rappel d’Allah, de demander pardon et de chercher secours auprès d’Allah contre le Diable lorsque ses membres deviennent incontrôlables, peut-être qu’Allah le guérira de cette maladie.
Shaykh, je ressens quelque chose qui me perturbe dans ma religion, sans savoir comment j’en arrive à prononcer de telles paroles, ce qui fait que j’éprouve énormément de regrets lorsque je dis ces choses. Comment me sortir de ce problème ?
Le problème que tu présentes ne sont que des doutes que le Diable insuffle dans ton cœur, et il se peut que ta langue prononce ces choses sans que tu le veuilles, c’est pour cela que tu sens que tu es forcé de le dire alors que tu le détestes fortement. Le remède à ton mal consiste en ce que tu te détournes de ces doutes, que tu cherches l’aide d’Allah afin de les laisser, que tu cherches protection auprès de Lui contre leur mal, et que tu te rappelles constamment d’Allah et lise le Coran. Si tu fais cela, ce que tu ressens disparaîtra, car lorsque les compagnons sont venus se plaindre au Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) de ce qu’ils ressentaient, il leur a demandé de chercher protection auprès d’Allah contre le Diable, et de cesser de penser à ces doutes. Si tu fais cela, tu n’éprouveras aucun mal, et nous demandons à Allah qu’Il nous préserve, et c’est Allah qui accorde le succès.
Shaykh, l’homme est-il jugé pour les doutes insufflés par le Diable qu’il peut parfois ressentir ?
L’homme n’est pas jugé pour les doutes qu’il peut éprouver en lui, car ils viennent du Diable. Et le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) nous a informés que cela était une preuve de foi claire. Lorsque cela arrive, il doit chercher protection auprès d’Allah contre le Diable et ne pas s’y attarder, et il ne doit pas chercher plus loin car cela peut lui causer du tort. L’homme doit être fort, ferme dans sa foi et ne pas être ébranlé par ces doutes. Et Allah est plus savant.
Une femme demande : je n’ai rien fait qui mette Allah en colère, je préserve les droits d’Allah, je prie, je jeûne, mais ce qui me fait souffrir c’est que depuis que je suis arrivée à la Mecque, le Diable est avec moi à tout moment, même dans ma prière. Il me dit que je suis parmi les gens de l’Enfer, que tout ce que je fais ne sert à rien, il m’embrouille dans ma récitation dans la prière, et lorsque j’ouvre le Coran et que je lis un verset qui évoque le châtiment, j’ai l’impression que c’est moi qui suis châtiée. Indiquez-moi quelle est la voie authentique (pour sortir de cela), qu’Allah vous récompense par un bien.
Allah dit : « Le Diable est pour vous un ennemi. Prenez-le donc pour ennemi. Il ne fait qu’appeler ses partisans afin qu’ils soient des gens de la Fournaise » (Sourate Fâtir, v.6) Le Diable a insufflé ses doutes à Adam et son épouse Eve et il les a fait sortir du paradis, et il ne cesse d’insuffler ses doutes aux enfants d’Adam afin de les faire sortir de la lumière vers les ténèbres, de les détourner du chemin droit vers le chemin de la perte. Le remède aux doutes que tu ressens est que tu cherches protection auprès d’Allah contre le Diable et que tu n’y prêtes jamais attention, si tu fais cela, Allah enlèvera le mal dont tu souffres. Nombreux sont les gens à qui cela arrive, en raison de la force de leur foi, le Diable multiplie ses efforts afin d’affaiblir et réduire à néant cette foi. Et si la foi est faible, le Diable n’y prête pas attention, car cet homme est perdu.
C’est pour cela qu’on a rapporté à Ibn ‘Abbâs ou Ibn Mas’ûd que les juifs disaient : « Nous ne sommes pas atteints par les chuchotements du Diable dans la prière », c'est-à-dire qu’ils n’étaient pas déconcentrés. Il répondit : « Ils ont dit vrai, que ferait le Diable avec un cœur en ruine. » C’est-à-dire que les cœurs des juifs sont en ruine et que le Diable ne prête attention qu’aux cœurs qui sont emplis de la lumière d’Allah, de la science authentique, afin d’éteindre cette lumière. Ce que tu ressens n’est que la force de la foi, et le Diable veut la détruire en toi. Nous demandons à Allah qu’Il te préserve, patiente, détourne-toi de ces soutes et cherche protection auprès d’Allah contre le Diable.
Cette autre femme demande : Je jeûne, je prie, je lis le Coran, je crois en Allah et Son messager, et au jour dernier, mais parfois je suis atteinte de doutes liés à la mécréance et je crains cela. Parfois j’éprouve des doutes, mais je ne laisse rien des obligations religieuses et je ne commets rien d’interdit. Ces doutes font-ils de moi une mécréante ? Apportez-moi une réponse, qu’Allah vous récompense par un bien.
Ces doutes que tu ressens n’apparaissent que lorsque le Diable voit chez l’homme un amour et une volonté de faire le bien, il veut l’en éloigner en lui insufflant des doutes qui feront de cet homme un mécréant. Mais le croyant rejette et réprouve ces doutes, il cherche protection auprès d’Allah et ils disparaissent avec l’aide d’Allah. Des compagnons se sont plaints des mêmes maux au Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) et il leur répondit : « C’est cela la foi claire », c'est-à-dire la foi sincère, car le Diable ne vient pas détruire un cœur déjà en ruine, mais il va vers le cœur rempli de foi afin de l’ébranler. C’est pour cela qu’on a rapporté à Ibn ‘Abbâs ou Ibn Mas’ûd que les juifs disaient : « Nous ne sommes pas atteints par les chuchotements du Diable dans la prière ». Il répondit : « Ils ont dit vrai, que ferait le Diable avec un cœur en ruine. » Alors patiente, espère en la récompense d’Allah, cesse de penser à cela, et dès que tu en ressens quelque chose, cherche protection auprès d’Allah contre le Diable. Et avec l’aide d’Allah, ce que tu ressens disparaîtra.
Shaykh, on parle beaucoup ces derniers temps des angoisses et des problèmes psychologiques qui frappent les gens avec le temps. Quels sont les remèdes contre ces angoisses et peurs qui atteignent les musulmans ? Est-il légiféré que l’homme se soigne lui-même par le Coran ?
Premièrement, il nous faut savoir que les angoisses et les peurs qui atteignent l’homme font partie des choses qui lui permettent d’expier ses péchés, s’il patiente et espère en la récompense d’Allah, il est récompensé pour cela. Malgré tout, il n’y a aucun mal à réciter les invocations rapportées du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) afin d’éloigner l’angoisse et les peurs, comme ce qui est rapporté par Ibn Mas’ûd avec une chaîne de transmission authentique : « Ô Allah, je suis Ton serviteur, fils de Ton serviteur, fils de Ta servante, mon sort est entre Tes mains, ce que Tu m’as décrété s’accomplit en toute justice, je te demande par tous Tes noms que Tu t’es donné, que Tu as révélé dans Ton livre, que Tu as enseigné à une de Tes créatures, ou que Tu as gardé dans la science de l’Invisible auprès de Toi, que tu fasse du Coran le printemps de mon cœur, la lumière de ma poitrine, le soulagement de mes regrets et le remède à mes angoisses et mes peurs ». Cela fait partie des remèdes contre les angoisses et les peurs. Aussi la Parole d’Allah : « Il n’y a de divinité digne d’adoration que Toi, gloire à Toi, j’étais parmi les injustes » (Sourate Al-Anbiyâ’, v.87) C’est l’invocation de Yûnus et Allah dit : « Nous l’avons exaucé et l’avons sauvé de ses peurs, c’est ainsi que Nous sauvons les croyants » (Sourate Al-Anbiyâ’, v.88). Il n’y a aucun mal à se soigner seul par la lecture du Coran, le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) le faisait en lisant les sourates protectrices (sourate La Pureté, l’Aube et les Gens) en soufflant sur ses mains et en les passant sur son visage et l’ensemble de son corps.
Comment le musulman peut-il dissiper les doutes insufflés par le Diable qui peuvent causer un grand tort à la religion (du musulman) ?
Les doutes touchent parfois la purification ou la prière et ils viennent du Diable qui veut corrompre la raison du musulman. Celui-ci doit alors chercher protection contre le Diable et se fonder sur la base qui est la pureté, et il doit s’éloigner de ce qui lui insuffle le Diable qui lui dit : « Tu n’as pas prononcé ceci, tu n’as pas lavé tel membre », etc. D’autres fois, les doutes touchent la croyance : l’Invisible, les attributs d’Allah, la résurrection, la prophétie, et cela est plus grave. Le remède est qu’il s’en détourne et parle de choses qui vont renforcer sa foi. Il doit s’écarter de la réflexion sur le comment des qualités ou de l’essence divine, et de toutes les choses de l’Invisible afin de renforcer sa foi, et Allah est Celui qui accorde le succès.
Parfois le Diable m’insuffle ses doutes et il me dit : qui a créé ceci ? Jusqu’à me dire et qui a créé Allah… que dois-je faire contre ces doutes ?
Ces doutes ne doivent avoir aucun effet sur toi, le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) nous a informés que le Diable vient à l’homme et lui dit : « Qui a créé ceci, qui a créé cela… jusqu’à lui dire qui a créé Allah… Et le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) nous a enseignés le remède efficace qui est de chercher protection auprès d’Allah contre le Diable et de cesser cette réflexion. Donc lorsque cela t’arrive, dis : « Je cherche protection auprès d’Allah contre le Diable maudit », et cesse d’y penser, détourne-toi en complètement et cela disparaîtra avec l’aide d’Allah.
Le croyant peut-il être atteint de maladie psychologique ? Et quel en est le remède dans le Loi d’Allah ? Sachant que la médecine moderne soigne ces maladies uniquement par des médicaments nouveaux.
Nul doute que l’homme est atteint par ces maladies psychologiques, comme les angoisses pour le futur ou des regrets pour le passé, et c’est maladies ont un impact sur le corps plus important que les maladies somatiques. Et il est connu que les remèdes religieux, la Ruqya, est plus efficace que les médicaments. Parmi les remèdes contre ces maladies, le hadith authentique rapporté par Ibn Mas’ûd : « Il n’y a pas un croyant qui soit atteint de soucis, d’angoisses, ou de regrets et qui ne dise : Ô Allah, je suis Ton serviteur, fils de Ton serviteur, fils de Ta servante, mon sort est entre Tes mains, ce que Tu m’as décrété s’accomplit en toute justice, je te demande par tous Tes noms que Tu t’es donné, que Tu as révélé dans Ton livre, que Tu as enseigné à une de Tes créatures, ou que Tu as gardé dans la science de l’Invisible auprès de Toi, que tu fasses du Coran le printemps de mon cœur, la lumière de ma poitrine, le soulagement de mes regrets et le remède à mes angoisses et mes peurs ; sans qu’Allah ne l’en soulage. » Il peut aussi dire : « Il n’y a de divinité digne d’adoration que Toi, gloire à Toi, j’étais parmi les injustes » Et celui qui désire en savoir d’avantage, qu’il revienne aux livres d’invocations des savants comme Al-Wâbil As-Sayyib d’Ibn Al-Qayyim, Al-Kalam At-Tayyib de Shaykh Al-Islâm ibn Taymyyah, Al-Adhkâr de l’imam An-Nawawî ou Zâd Al-Macâd d’Ibn Al-Qayyim.
Mais avec la baisse de la foi, les gens acceptent moins les remèdes religieux, et aujourd’hui les gens s’appuient plus sur les médicaments que sur les remèdes religieux. Et lorsque la foi était forte, les remèdes religieux avaient un grand effet, et aucun d’entre nous n’ignore l’histoire de ce groupe de compagnons que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a envoyé en expédition, ils sont arrivés au village d’une tribu arabe, mais ceux-ci n’ont pas voulu les accueillir. Allah a voulu que leur chef soit piqué par un scorpion, et les gens de cette tribu se sont dit : « Allez voir ces gens (qui sont arrivés) peut être trouverez-vous un guérisseur parmi eux. » Les compagnons ont dit : « Nous ne soignerons votre chef que si vous nous donnez tant et tant de têtes de bétail. » Ils acceptèrent et un des compagnons a alors été réciter sur celui qui avait été piqué. Il ne lut que sourate Al-Fâtihah et l’homme se leva comme s’il se réveillait d’une sieste. Voici quel fut l’effet de la lecture de sourate Al-Fatihah sur cet homme, car elle provenait d’un cœur plein de foi, et le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) lui dit après leur retour : « Comment savais-tu quelle était un remède ? »
Mais à notre époque, la religion et la foi ont diminué,