Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

« On ne connaît pas la vérité par les hommes, mais connais donc la vérité, et après tu connaîtras ceux qui la suivent. »


[Épître] Les défauts de l'âme et sa guérison

Publié par convertistoislam - l'islam pour tous sur 3 Décembre 2020, 10:25am

[Épître] Les défauts de l'âme et sa guérison

 

Les défauts de l'âme et sa guérison

« ‘Uyûbual-Nafs wa Mudawâtuhâ »


"Exposé des vices de l'âme et les moyens de la guérir"


Par l’Imâm Abdel Rahmân as-Sulamî1

 



Louange à Allâh premièrement et dernièrement et que la grâce et la paix soient infiniment et durablement sur Muhammad intérieurement et extérieurement.
 


Louange à Allâh qui a fait connaître aux gens de Son élite les défauts de leur âme, les a honorés par la connaissance de sa traîtresse. Il a fait d’eux les gens dotés de vigilance et d’attention face aux états spirituels qui envahissent leurs âmes. Il leur a accordés la réussite pour remédier à leurs défauts et soigner les foyers de leurs maux par des remèdes qui échappent à tout le monde sauf à ceux qui sont attentifs parce qu’ils connaissent le mal de leurs âmes et ne cessent de chercher le remède approprié. Ainsi, Allâh a rendu pour eux aisé ce qui est difficile par Sa grâce et la bonne réussite qu’Il octroie.



Soit, l’un de mes professeurs, m’a demandé de composer pour lui quelques chapitres sur les défauts de l’âme qui peuvent éclairer sur sa réalité foncière. J’ai donc répondu favorablement à sa demande en composant ces chapitres dont j’espère qu’Allâh ne les prive pas de Ses bénédictions. Je l’ai fait après avoir consulté[1] Allâh à ce sujet. Allâh me suffit et Il est le Meilleur soutien. Et que la grâce et la paix soient infiniment sur Muhammad et sur les membres de sa Famille !

 

 


Les catégories d’âmes
 

Sache que l’âme est de trois sortes : une âme instigatrice du mal (ammâra), une âme qui ne cesse de faire des reproches (lawwâma) et une âme apaisée (Mutma’inna).



S’agissant de l’âme apaisée, c’est celle qui a eu la certitude qu’Allâh est son Seigneur, qui est rassurée par la Promesse d’Allâh, qui a cru à la Parole d’Allâh et qui a enduré Son commandement. Il s’agit de l’âme croyante à qui Allâh illumine la face et lui remet son livret dans sa main droite. Ainsi elle se montre apaisée et contente du Décret d’Allâh et de Son Arrêt dans le bien et le mal, dans ce qui est bénéfique et ce qui est dommageable. C’est l’âme au sujet de laquelle Allâh a dit : « Retourne vers ton Seigneur satisfaite et agréée. » (Coran) c'est-à-dire satisfaite d’Allâh et agréée par Lui en raison de son œuvre bonne et de sa reconnaissance de la promesse d’Allâh.


S’agissant de l’âme qui ne cesse de se blâmer, c’est celle qui se fait des reproches à propos du bien et du mal et qui manque de patience dans les moments de joie et de peine. Elle regrette souvent ce qui s’est passé et se fait des reproches en se disant : Si seulement je l’avais fait ou si seulement je ne l’avais pas fait. Il s’agit de l’âme perverse et pernicieuse. Car il n’y a pas une seule âme, qu’elle soit bonne ou perverse, qui ne se fasse pas des reproches. Si elle fait du bien elle se dit : si seulement j’avais fait encore davantage, et si elle fait du mal elle se dit : si seulement je ne l’avais pas fait. Donc c’est l’âme qui se fera des reproches dans la vie future pour ce qu’elle avait négligé dans le bas monde.


Et c’est l’âme par laquelle Allâh a juré en disant :


« Je jure par l’âme qui ne cesse de blâmer » (Sourate 75, verset 2).



Pour ce qui est de l’âme instigatrice du mal, c’est celle qu’Allâh a évoqué dans le récit relatif à Yûssuf (Joseph) -‘aleyhi sallâm- en disant par sa bouche :

«
L’âme est instigatrice du mal » (Sourate 12, verset 53).

 


Allâh a dit également :

«
Tandis qu’il blâmait son âme contre la passion » (Sourate 51, verset 40).


Allâh a dit aussi :

«
N’as-tu pas vu celui qui prend sa passion pour une divinité ? » (Sourate 45, verset 23),



Et ainsi de suite parmi les versets qui vont dans le même sens. Tout ceci prouve la nocivité de l’âme et son désir insignifiant de faire le bien. Ibn Abî ‘Amrû nous a rapporté d’après Abdul Jabbâr ibn Sîrîn, d’après Ahmad ibn al-Hussein ibn Abban, d’après Abû ‘Âsim, d’après Sh‘ba et Sufyân, d’après Kuhayl, d’après Abû Salam, d’après Abû Hurayra -qu’Allâh l’agrée- que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Les épreuves, la passion et le désir sont pétris dans la constitution originelle du fils d’Adam -‘aleyhi sallâm ».



Allâh a dit également :

 

« Combattez pour Dieu comme Il mérite que l’on combatte pour Lui ». (Sourate 22, verset 78)

C'est-à-dire combattez l’âme et empêchez-la de succomber aux passions.




1.

Parmi les défauts de l’âme il y a le fait qu’elle s’imagine qu’elle se maintient devant la porte du salut du fidèle qui frappe à la porte, grâce à toutes sortes d’œuvres pies, sous forme de Dhikr (Mention de Dieu) et d’actes d’obéissance. Certes la porte est bien ouverte mais le fidèle l’a refermée devant la reconversion de son âme à cause de la multitude de ses actes de désobéissance. Ceci conformément à ce que m’a apporté al-Hussein, d’après Yahyâ, d’après Ja‘far ibn Muhammad, d’après Masrûq qui disait : « En passant près de Salâh al-Mariy qui répétait dans sa séance de dikhr : « celui qui frappe à la porte est sur le point de voir la porte s’ouvrir pour lui », la sainte Rabi‘a al ‘Adawiyya lui dit : « La porte est bien ouverte, Ô paresseux ! Mais c’est toi qui la fuies ! Comment peux-tu parvenir à une destination lorsque tu rates sa direction dès les premiers pas ? »


Autrement dit, comment le serviteur peut-il échapper aux défauts de l’âme lorsque c’est lui qui lui a laissée la bride de ses désirs ?


Ou comment celui qui ne s’interdit pas de succomber aux péchés peut-il échapper à l’emprise de la passion ?


J’ai entendu Muhammad Ibn Ishâq al-Thaqafî rapporter la sentence suivante d’un sage que lui a transmise Ibn Abî al-Dunya : «
N’ambitionne pas d’être vigilant alors que tu portes en toi un défaut et n’ambitionne pas de te sauver alors que tu as un péché à ta charge ! »


Il faut dire que le remède de cet état réside dans ce que prescrit Sari al-Saqatî, à savoir le fait de suivre le chemin de la guidance, d’avoir une nourriture licite et de parfaire la piété et la crainte révérencielle.



2.

Parmi ses autres défauts il y a le fait que lorsque l’âme pleure, elle se réjouit et se détend. Or son remède approprié consiste à garder le chagrin tout en pleurant pour que les pleurs ne débouchent pas sur la détente et le relâchement. Autrement dit il convient de pleurer dans le chagrin et de ne pas pleurer de chagrin. En effet celui qui pleure de chagrin se libère de ses lamentations et des ses pleurs tandis que pour celui qui pleure dans le chagrin ses lamentations ne font qu’intensifier sa tristesse et son chagrin.


3.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle découvre le dommage chez celui qui ne possède pas le pouvoir de le provoquer et espère l’utilité auprès de celui qui n’a pas le moyen de l’accorder et qu’elle se soucie beaucoup de ses subsistances bien qu’Allâh se charge de les lui assurer. Or son remède consiste à revenir à l’authenticité de la foi en ce qu’Allâh a annoncé dans Son livre en disant :


 


« Si Allâh te frappe d’un malheur, nul autre que Lui ne l’écartera de toi. S’Il voue un bien pour toi, nul ne détournera de toi Sa faveur »

(Sourate 10, verset 107) ;



«
Il n’y a pas de bête sur la terre dont la subsistance n’incombe pas à Allah qui connaît son gîte et son repaire »

 

(Sourate 11, verset 6).



On a demandé à al-Ahnaf ibn Qays : « Par quoi es-tu devenu le chef de ton peuple alors que tu n’es pas le plus âgé ? »



Il a répondu : «
Je n’ai pas fait preuve de manquement pour ce qui est de mes obligations et je n’ai pas fait preuve d’affectation pour ce qui me suffit. »

 



Allâh a dit également :

« Adore- Le donc et confie-toi à Lui »

(Sourate 11, verset 123).


Cet état se réalise pour le serviteur lorsqu’il regarde la faiblesse des créatures et leur incapacité et constate que celui qui est dans l’indigence est incapable de satisfaire le besoin d’autrui et que celui qui est frappé d’incapacité ne peut assurer les moyens d’autrui. Ainsi ce serviteur échappe au péché et revient totalement vers Son seigneur.


 

4.

Parmi ses autres défauts il y a le fait que l’âme se relâche par rapport à l’observance de droits qu’elle assumait dans le passé. Mais le défaut le plus grave consiste chez le serviteur à ne pas se soucier de ses négligences et de son relâchement. Il y a cependant un défaut plus grave en ce sens qu’il ne voit plus son relâchement et ses manquements. Enfin il y a un défaut qui est encore plus grave : c’est lorsque le serviteur croit qu’il épargne ses bonnes œuvres à côté de son relâchement et de ses négligences. Or ceci relève du manque de son action de grâce aux moments favorables pour observer ces droits. Ainsi comme son action de grâce devient rare il est transféré de la station de l’abondance vers celle de la négligence. Et comme Dieu a voilé ses négligences il a apprécié ses forfaits et ses turpitudes.



Allâh a dit :

«
Qu’adviendra-t-il de celui pour qui la laideur de son action aura été revêtue d’apparences trompeuses et qui la considérera comme un bien ? »

(Sourate 35, verset 8).




Il a dit également :


« Dis : vous vous ferai-je connaître ceux dont les actes sont les plus inutiles ? Et ceux dont l’effort se perd dans la vie de ce monde alors qu’ils pensent avoir bien agi ? »


(Sourate 18, verset 103-104).



Il a dit aussi :

«
Nous avons embelli aux yeux de chaque communauté ses propres actions. Ceux qui en font partie retournent ensuite vers leur Seigneur ; Il leur fera alors connaître ce qu’ils faisaient »


(Sourate 6, verset 108).

 


Il a dit encore :


« Mais ils se sont divisés en sectes : chaque fraction s’est réjoui de ce qu’elle détenait »
 

(Sourate 23, verset 53).


Il a dit enfin :


«
Nous conduisons par des chemins détournés qu’ils ignorent, ceux qui traitent Nos signes de mensonges »


(Sourate 7, verset 182).


Le salut devant tout cela consiste pour le serviteur à se réfugier auprès d’Allâh, à s’attacher à Son invocation, à méditer Son Livre, à explorer son sens, à respecter le côté sacré des musulmans et à demander aux saints d’invoquer Allâh en sa faveur pour qu’Il le ramène à son état initial. Peut-être qu’Allâh le comblera en lui accordant le moyen de Le servir et de Lui obéir.

 

 

 


4.

Parmi ses autres défauts il y a le fait que le serviteur obéit à Allâh mais ne retrouve aucun plaisir dans son obéissance en raison de la duplicité qui se mêle à son obéissance et de son manque de sincérité à cet égard ou de la négligence d’un aspect de la Sunna. Le remède en la matière en la matière consiste à exiger de l’âme de faire preuve de sincérité, de s’attacher à la Sunna dans les actes et d’améliorer les fondements des choses pour le serviteur pour que leur finalité lui soit assurée.

 

 



5.

Parmi ses autres défauts il y a fait que le serviteur espère pour lui-même le bien dans la participation aux témoignages du bien. Pourtant, s’il le réalise bien, les gens habitués aux témoignages du bien seraient désespérés de la malédiction de sa participation. Il faudrait qu’il soit comme cet ancien pieu qui a dit lorsqu’on lui a demandé : Comment vois-tu les gens au moment du grand rassemblement final ?

Je vois des gens qui, si je n’avais pas été au milieu d’eux, j’espère qu’Allâh leur pardonnerait. Voilà comment devrait être l’opinion que les gens vigilants se font d’eux-mêmes. Le remède approprié en la matière consiste en ceci : le serviteur doit savoir que même si Allâh lui a pardonné ses péchés, Il l’a déjà vu commettre les fautes et les forfaits. Ainsi, il sera honteux et il aura une mauvaise opinion de lui-même. Telle était l’attitude exemplaire d’al-Fudhayl ibn ‘iyadh qui disait : « Malheur à moi à Ton égard même si Tu as pardonné ! Ceci parce qu’il réalisait qu’Allâh savait tout de lui et qu’Il le voyait. »

 

 

 


6.

Parmi ses autres défauts il y a le fait que tu ne la revivifies que si tu la mortifies et tu l’uses. C’est-à-dire que tu ne lui redonnes vie pour la vie future que si tu l’anéantis par rapport à la vie d’ici-bas. Yahyâ ibn Mu‘adh al Râzi disait : « Pour celui qui se rapproche d’Allâh en usant son âme, Allâh la préserve pour lui.- Ceci consiste à lui interdire ses plaisirs et à l’obliger à supporter ce qu’elle n’aime pas. »


Le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : «
Le paradis est entouré de désagréments et l’enfer est entouré de plaisirs ». Le remède en la matière consiste à veiller, à avoir faim et soif, à s’engager dans ce qui répugne au tempérament de l’âme et à lui interdire les plaisirs.


J’ai entendu Muhammad ibn Ibrâhim ibn al-Fadhl dire : « J’ai entendu Muhammad ibn al-Rumi répéter que Yahyâ ibn Mu‘âdh al-Râzî disait : «
la faim est une nourriture par laquelle Dieu donne la force aux corps des justes. ». »

 



7.

Parmi ses autres défauts il y a le fait que l’âme ne s’habitue jamais à la vérité et que l’obéissance constitue le contraire de sa nature et de son tempérament. Dans la plupart des cas ceci provient de l’attachement au désir et aux plaisirs. Aussi, tant que le serviteur ne l’immole pas avec les couteaux de la mortification, il ne pourra pas vivre spirituellement. Allâh a dit à un groupe de gens israélites :



«
Revenez à votre Créateur et tuez vos âmes (charnelles) »

(Sourate 2, verset 54).


Le remède en la matière consiste à sortir complètement l’âme pour aller vers son Seigneur. Voilà pourquoi Dieu a ordonné à son Ami Ibrâhîm d’immoler son fils :


«
Après que tous deux se furent soumis, et qu’Abraham eut jeté son fils, le front à terre »


(Sourate 37, verset 103)



On lui dit :

«
Ô Abraham ! Tu as cru en ce songe et tu l’as réalisé ».

(Sourate 37, verset 104-105).




Puis Dieu a racheté son fils par un sacrifice solennel. Al-Junayd disait : «
Allah a interdit le Paradis à celui qui garderait d’autres attaches en dehors de Lui. » Donc le remède approprié consiste à quitter complètement l’âme pour aller vers son Seigneur.



J’ai entendu Muhammad ibn Abdullâh al-Râzî dire : J’ai entendu Abul Qâsîm al- Misrî qui répétait ceci à Bagdad : « On l’a interrogé ; pour aller vers Dieu quel est le principe sur lequel on fonde sa quête ? »


 


Il a répondu : « Sur l’engagement de ne jamais revenir à ce qu’on a quitté et de préserver son âme contre la tentation de jeter un regard sur ce dont on s’est affranchi. »



On lui a dit : « Ceci est le statut de celui qui s’est affranchi à partir de l’existence, quel serait le statut de celui qui s’est affranchi à partir du néant ? »


 


Il a répondu : « Le fait de retrouver de la douceur dans ce qui est ultérieur à la récompense, et l’amertume ressentie dans ce qui est antérieur. »

 



8.

Parmi ses autres défauts, il y a le fait qu’elle s’habitue aux mauvaises idées qui traversent l’esprit (al-Khawâtir), ce qui l’expose à l’empire des fautes et des forfaits. Le remède en la matière consiste à renvoyer dès leur début les idées qui traversent l’esprit (al-Khawâtiri) pour qu’elles ne s’enracinent pas. Ceci grâce au Dhikr (Mention d’Allâh) permanent, à l’attachement, à la crainte et à la connaissance qu’Allâh sait tout ce que renferme ton intérieur comme les créatures savent ce que manifeste ton extérieur. Ainsi tu réprouves de la honte à améliorer pour les créatures l’objet de leur regard sans améliorer l’objet du regard du Créateur. Car le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Allâh ne regarde pas vos formes et vos œuvres mais regarde vos cœurs ».



De même j’ai entendu Abû Bakr al-Râzî dire : « j’ai entendu Abul Hassan al-Alawî, le compagnon d’Ibrâhîm al- Khawâs dire : j’ai entendu d’Ibrâhîm al-Khawâs dire : «
Le commencement du péché réside dans l’idée qui traverse l’esprit (al-Khatra), si celui qui s’y expose ne parvient pas à lui opposer la répugnance et la lutte.



Elle devient de l’opposition et de la résistance, s’il ne parvient pas à lui opposer le refus ;


elle devient une obsession et une phobie, s’il ne parvient pas à lui opposer la lutte spirituelle,


elle déclenche un torrent de désirs et de plaisirs qui s’empare de l’intelligence, du savoir et de la connaissance. ». » En effet on rapporte dans les Traditions que le désir et le plaisir dominent la science, l’intelligence et la clairvoyance.

 




9.

Parmi ses autres défauts, il y a le fait que l’âme s’occupe des défauts d’autrui et s’aveugle devant ses propres défauts. Le remède en la matière consiste pour le serviteur à voir ses propres défauts, à en être conscient et à connaître les ruses et les machinations de son âme. Pour y remédier, il doit multiplier les pérégrinations, les retraites, la fréquentation des saints et la soumission à leurs recommandations. S’il n’œuvre pas pour soigner les défauts de son âme, qu’il garde au moins silence à propos de ceux des gens en les excusant et en cachant les leurs dans l’espoir qu’Allâh améliore de ce fait ses propres carences. Car le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Pour celui qui cache les nudités de son frère en Islam, Dieu préserve ses propres nudités ».


Le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit également : «
A celui qui prospecte les nudités de son frère en Islam, Allâh inspecte ses propres nudités et le met à nu même au fond de sa maison ».



De même j’ai entendu Muhammad Ibn ‘Abdullâh ibn Shadhan qui disait : « J’ai entendu Yazdan al- Muda’ini qui disait : «
J’ai vu des gens qui avaient leurs défauts mais ils ont fermé les yeux sur les défauts d’autrui. Aussi, Allâh a préservé leurs propres défauts et ils ont pu ainsi s’en débarrasser. Et j’ai vu des gens qui étaient sans défauts. Comme ils se sont occupés des défauts d’autrui ils ont acquis leurs propres défauts. ». »

 

 


10.

Parmi ses propres défauts il y a l’insouciance, le relâchement, l’obstination, l’ajournement de la repentance, l’espoir démesuré et le repoussement du terme final. Le remède approprié réside en ceci :



J’ai entendu al-Hussein ibn Yahyâ dire : « J’ai entendu Ja‘far al-Khuldi dire : On a interrogé al-Junayd : « Quel est le moyen pour se consacrer à Allâh ? »



Il a répondu : « Par une repentance qui détruit l’obstination,


une crainte qui dissipe l’ajournement de la repentance (al-taswîf),


un espoir qui réduit la fausse espérance sur le sentier des œuvres,


une mention d’Allâh dans les différents moments et par un mépris de l’âme du fait de sa proximité du terme final et de son éloignement par rapport au faux espoir. »



On lui a demandé : « Par quel moyen le serviteur atteint-il cela ? »



Il a répondu : «
Par un cœur solitaire qui est rempli d’affirmation de l’unicité divine (tawhîd) qui est complètement dépouillée. ». »


11.


Parmi ses autres défauts il y a le fait de la voir et d’avoir pitié d’elle. Le remède en la matière consiste pour le serviteur à voir la faveur d’Allâh à son égard dans tous les moments et les instants pour que cela le débarrasse de la vision et de la considération de l’âme.


J’ai entendu Abû Bakr al-Râzi dire : « J’ai entendu al-Wâsiti qui disait : « Rien n’est plus méprisable pour Allâh comme la vision et la considération de l’âme et de ses actes. ». »



 

12.


Parmi ses autres défauts il y a son occupation à embellir l’extérieur, à affecter le recueillement sans se recueillir vraiment et à se lancer dans l’adoration sans présence. Le remède approprié consiste pour le serviteur à s’occuper de la préservation de l’intériorité pour que ses lumières intérieures embellissent les actes de son extérieur. Il devient ainsi embelli sans ornement apparent, respecté sans suite et aimé sans être entouré de clan. Voilà pourquoi le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « A celui qui améliore son intérieur Dieu améliore son extérieur ».

 




13.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle réclame une compensation pour ses œuvres. Le remède approprié consiste pour le serviteur à voir ses manquements dans son œuvre et le peu de sincérité qu’il montre car l’homme sagace dans son œuvre est celui qui se détourne de la recherche des compensations par convenance spirituelle dans la mesure où il sait pertinemment qu’Allâh lui a alloué une part, que ce qu’Il lui a alloué lui parviendra dans ce bas monde et dans la vie future, et que pour ce qui s’impose à lui, il ne peut s’en acquitter qu’au moyen de la sincérité.


 

 


14.

Parmi ses autres défauts il y a le manque du plaisir que procurent les actes d’obéissance. Ceci en raison de la maladie du cœur et de la traîtrise de l’âme. Le remède approprié consiste à consommer du licite, à pratiquer le Dhikr (mention d’Allâh) en permanence, à servir les saints et à s’en approcher, et à implorer Allâh à ce sujet afin que Allâh Comble le cœur du serviteur par la bonne santé en chassant les ténèbres du mal. Ainsi, le serviteur parvient à retrouver le plaisir que procurent les actes d’obéissance.

15.

Parmi ses autres défauts il y a la paresse qui est générée par la satiété. En effet lorsque l’âme se rassasie elle prend de la force et de la vigueur. Lorsqu’elle prend de la force elle prend sa part et lorsqu’elle prend sa part elle domine le cœur en accédant à sa part. Le remède approprié pour elle réside dans l’action de l’affamer. Car en supportant la faim l’âme se prive de sa part. Lorsqu’elle se prive de sa part elle faiblit. Lorsqu’elle faiblit elle est dominée par le cœur et lorsqu’elle est dominée par le cœur il l’oblige à assumer l’obéissance et la débarrasse de la paresse. Voilà pourquoi le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Jamais le fils d’Adam n’a remplit un récipient de mal comme son ventre. Il suffit pourtant pour le fils d’Adam de toucher à quelques bouchées pour se maintenir. S’il ne peut faire autrement qu’il réserve un tiers à la nourriture, un tiers à la boisson et un tiers au souffle ».


 



16.

Parmi ses autres défauts il y a la recherche de la primauté et de la maîtrise au moyen du savoir, de l’orgueil et de la fierté de l’avoir, ainsi que de la vantardise de le posséder devant les autres. Le remède approprié pour l’âme consiste chez le serviteur à voir et à considérer le bienfait d’Allâh en sa faveur en faisant de lui un réceptacle pour Ses dispositions ainsi que le manque d’action de grâce dont il fait preuve pour le bienfait de la science et de la sagesse qu’Allâh, lui accorde, à s’attacher à la modestie et à l’abaissement de l’aile, à avoir de la compassion pour les créatures et à leur prodiguer le bon conseil.


En effet on rapporte que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : «
Celui qui recherche le savoir pour se mesurer fièrement avec les savants ou pour engager des disputes et des querelles avec les imbéciles ou pour s’attirer la considération des gens, qu’il s’installe dans son siège en Enfer ! ».



Voilà pourquoi quelqu’un parmi les anciens pieux disait : « Que la crainte d’Allâh soit plus intense chez celui qui augmente sa science car Allâh a dit :

 


« Parmi les serviteurs de Dieu, les savants sont seuls à Le redouter ».

(Sourate 35, verset 28). »


De même à un homme qui s’est adressé à lui en ces termes : « Ô savant ! Sha‘bi lui a dit : Le savant est celui qui craint Allâh. »

 



17.

Parmi ses autres défauts il y a le bavardage. Ceci provient de deux choses :


Soit la recherche de la primauté par laquelle le serviteur veut que les gens voient sa science et son éloquence,


Soit du manque de la science qui le pousse à compenser par le bavardage inutile.



Le remède approprié consiste en ceci : Le serviteur doit réaliser parfaitement qu’il est tenu par ce qu’il dit, que cela est enregistré contre lui et qu’il en est responsable parce qu’Allâh dit :


«
Vous traitez de mensonge le Jugement, alors que les gardiens veillent sur vous : de nobles scribes qui savent ce que vous faites ».

(Sourate 82, verset 9-12).



Allâh dit également :


«
L’homme ne profère aucune parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l’inscrire ».

(Sourate 50, verset 18).



De même l’Envoyé d’Allâh -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : «
Que celui qui croit en Allâh et au Dernier jour dise du bien ou garde le silence ».


Le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit également : «
Les épreuves sont liées à la parole ».


Il -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit aussi : «
Qu’est-ce qui fait tomber les gens en enfer sur le nez sinon la moisson de leurs langues ? ».


Il -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit encore : «
Les propos du fils d’Adam sont contre lui, non en sa faveur, sauf s’il s’agit d’une recommandation du bien ou d’une interdiction du mal et d’une mention d’Allâh ».

Ceci trouve d’ailleurs son illustration dans la Parole d’Allâh :


«
La plupart de leurs entretiens ne comportent rien de bon, sauf la parole de celui qui ordonne une aumône ou un bien notoire ou une réconciliation entre les hommes ».


(Sourate 4, verset 114).

 

 


18.

Parmi ses autres défauts il y à le fait que lorsqu’elle est satisfaite et contente elle loue celui qui la satisfait et la contente d’un éloge qui dépasse la mesure. Le remède approprié consiste à exercer l’âme pour qu’elle n’outrepasse pas la mesure en louant celui dont elle est contente et en dénigrant celui contre lequel elle se courrouce. Car cela provient généralement de la négligence des ordres et des interdits. D’autant plus qu’Allâh dit :

« Ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connaissance. Il sera sûrement demandé compte de tout : de l’ouïe, de la vue et du cœur ».

(Sourate 17, verset 36),


Et que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-, a dit : «
Jeter du sable aux visages des flatteurs ».

 

 


19.

Parmi ses autres défauts il y à le fait qu’elle consulte Allâh à propos des ses actes. Ensuite elle se courrouce lorsqu’Allâh choisit pour elle. Le remède approprié consiste en ceci :


Le serviteur doit savoir qu’il ne sait des choses que leurs aspects extérieurs et que Dieu connaît leurs réalités intérieures et que le bon choix d’Allâh pour lui est meilleur que son propre choix. Car jamais un serviteur ne choisit un état sans qu’il ne renferme une épreuve. Il saura ainsi qu’il est régi et que ce n’est pas lui qui régit, que son courroux contre ce qui est décrété ne change rien au décret divin. Il imposera ainsi à son âme la voie du contentement devant le décret divin et connaîtra le repos.


Le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : «
Chacun a une subsistance qui lui parvient. A celui qui se contente de sa subsistance elle sera bénie pour lui et le comblera. Quant à celui qui ne s’en contente pas, elle ne sera pas bénie pour lui et ne le comblera pas ».


L’un des Prophètes, Dâwûd (David) -‘aleyhi sallâm- ou quelqu’un d’autre a dit : « Mon Dieu ! Qui est le pire de Tes serviteurs ? »


Allâh -Subhânahu wa ta‘âlâ- répondit : «
Celui qui Me consulte lorsque Je choisis pour lui il M’accuse et ne se contente pas de Mon jugement ».


 

 


20.

Parmi ses autres défauts il y a la multiplication des souhaits. Or les souhaits constituent une objection contre Allâh à propos de Ses décrets et de Ses arrêts. Le remède approprié consiste en ceci : Le serviteur doit se rendre compte qu’il ne connaît pas les conséquences du souhait : est-ce qu’il le conduit au bien ou au mal ?


À ce qui le contente ou à ce qui le courrouce ?


Ainsi, lorsqu’il réalise l’ambiguïté des conséquences de son souhait il se débarrasse de cette manie et revient au contentement et au consentement et retrouve le repos. Voilà pourquoi le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « **manque texte** Lorsque ce qu’il souhaite*** car chacun de vous ne sait pas ce qui sera inscrit en sa faveur à cause de son souhait ».


C’est la raison pour laquelle le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : «
Qu’aucun de vous ne souhaite la mort à cause d’un mal qui l’a frappé. Qu’il dise plutôt : Ô mon Dieu ! Fais-moi vivre tant que la vie est meilleur pour moi et fais-moi mourir tant que la mort est meilleure pour moi ! ».

 


21.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle aime verser dans les affaires du bas monde et dans la discussion avec les gens. Le remède approprié pour elle consiste à s’occuper en permanence de la mention d’Allâh (dhikr) dans tous ses moments pour que cela détourne le serviteur de l’évocation du bas monde et de ses adeptes et l’empêche de verser dans ce qui les occupe. Il saura ainsi que cela relève de ce qui ne le concerne pas et il l’abandonne parce que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Le bon islam de l’individu consiste à ne pas s’occuper de ce qui ne le concerne pas ».


 


22.
Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle manifeste son obéissance et son amour pour que les gens le sachent et le voient et qu’elle s’en embellit à leurs yeux. Le remède approprié pour elle consiste en ceci : le serviteur doit savoir qu’il ne revient pas aux créatures de lui nuire ou de lui être bénéfiques. Il doit plutôt redoubler d’effort pour réclamer la sincérité à son âme dans ses œuvres pour pouvoir se débarrasser de cette tare parce qu’Allâh a dit :


«
On leur avait seulement ordonné d’adorer Dieu comme de vrais croyants qui Lui rendent un culte pur ».


(Sourate 98, verset 5).


De même le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- rapporte que son Seigneur a dit : «
Pour celui qui accomplit une œuvre dans laquelle il M’associe à autrui, Je m’en innocente et cette œuvre sera dédiée à l’associé ».


 


23.


Parmi ses autres défauts il y a la convoitise. Son remède approprié c’est que le serviteur sache que sa convoitise le plonge dans le bas monde, lui fait oublier la douceur de l’adoration et le rend un serviteur des serviteurs alors qu’Allâh l’a créé libre et affranchi de leur servitude.

En effet le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a cherché refuge auprès d’Allâh contre la convoitise en disant : «
Je cherche refuge auprès de Toi contre une convoitise qui affecte la nature (de l’homme) et contre une convoitise sans but ».



Il s’agit de la convoitise qui imprègne le cœur du serviteur et l’amène à apprécier le bas monde et renoncer à la vie future. On rapporte que l’un des anciens pieux a dit : la convoitise c’est la pauvreté. Le riche qui convoite est un pauvre et le pauvre continent est un riche. Et c’est la convoitise qui mène l’homme à sa perte.


Allâh dit dans le Hadith Qudsi : «
Je n’ai confié une créature à une autre qu’en raison de ce qu’elle espère en elle. Et si personne n’espère en aucun autre en dehors de Moi, je ne confierai jamais une créature à une autre ».

 


Le poète dit :


Tu convoites Layla et tu sais pourtant


Que se sont les convoitises qui mènent les hommes à leur perte.


Il dit aussi :

 


J’ai obéi à mes convoitises qui m’ont asservi


Et si j’avais le contentement je serais libre.

 

 


 

24.


Parmi ses autres défauts il y a sa cupidité à entretenir le bas monde et à amasser ses biens. Son remède approprié consiste en ceci : Le serviteur doit savoir que le bas monde n’est pas une demeure pour un séjour éternel et que c’est la vie future qui est la demeure du séjour éternel. Or l’homme raisonnable est celui qui œuvre pour la demeure de son séjour éternel non pour les étapes de son voyage. Car les étapes finiront par être ravalées tandis que le séjour dans le lieu de fixation définitive demeure. Ainsi, le serviteur œuvre pour sa destination finale.


Allâh a dit :


«
Sachez que la vie dans ce monde n’est que divertissement, vaine parure, lutte et vanité entre vous, rivalité dans l’abondance des richesses et des enfants »

(Sourate 57, verset 20).



C’est aussi parce qu’Allâh dit :

«
Vous préférez la vie dans ce monde alors que la vie dernière est meilleure ».


(Sourate 87, verset 17).



Allâh dit également :

«
La vie de ce monde n’est que jeu et divertissement. La demeure de la vie future est sûrement meilleure pour ceux qui craignent Allâh »

(Sourate 6, verset 32).



 

25.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle apprécie les choses qu’elle accomplit et qu’elle déprécie les actes de celui auquel elle s’oppose. Le remède approprié consiste à accuser l’âme parce qu’elle est instigatrice du mal et à avoir une bonne opinion des créatures en raison de l’incertitude à propos de l’issue finale.




26.


Parmi ses autres défauts il y a le fait d’avoir pitié d’elle et le fait de l’entretenir. Le remède approprié consiste à se détourner d’elle et à ne s’occuper que très peu d’elle. En effet j’ai entendu mon grand-père qui disait : Pour celui qui honore trop son âme sa foi devient méprisable.

 



27.

Parmi ses autres défauts il y a le fait de se venger pour elle, de disputer pour elle et de s’emporter pour elle. Le remède approprié consiste à lui vouer de l’hostilité et à la détester, à aimer la revanche pour la foi et à montrer sa colère lorsque les interdits religieux sont violés. Car on rapporte que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-, ne s’est jamais vengé pour lui-même sauf si les interdits d’Allâh sont violés. En effet dans ce cas il se vengeait pour Allah.


 

 


28.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle s’occupe de l’amélioration de l’extérieur pour que les gens le constatent et le voient et qu’elle se montre insouciante quant à l’amélioration de l’intérieur qui représente l’objet du regard d’Allâh. Or cela mérite plus qu’on l’améliore. Son remède approprié consiste pour le serviteur à avoir la certitude que les gens ne l’honorent qu’en fonction de ce qu’Allâh a mis dans leurs cœurs, et à savoir que son intérieur constitue l’objet du regard d’Allâh et qu’il mérite d’être amélioré plus que l’extérieur qui constitue l’objet du regard des gens.


Allâh a dit :

«
Dieu vous observe »

(Sourate 4, verset 1).


De même le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : «
Allâh ne regarde ni vos formes (vos silhouettes), ni vos œuvres mais regarde (sonde) vos cœurs (vos intentions) ».

 

 



29.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle se soucie des subsistances alors qu’Allâh les lui a garantie et qu’à l’inverse elle se soucie peu d’une œuvre qu’Allâh lui a imposée et que personne ne peut l’assumer à sa place. Son remède approprié consiste en ceci : Le serviteur doit savoir que Dieu qui l’a créée lui a assuré la garantie de lui offrir les subsistances.


Il a dit à ce sujet :

«
C’est Dieu qui vous a créées. Il vous a ensuite accordé vos moyens de subsistances »


(Sourate 30, verset 40).


Ainsi, de même qu’on ne doute pas de la création, de même on ne doit pas douter à propos des subsistances.


J’ai entendu Muhammad ibn Abdullâh rapporter le propos suivant de Hâtim al Assam : « Il ne se passe pas un jour sans que Satan me susurre : Que manges-tu aujourd’hui, que mets-tu et où habites-tu ?


Je lui réponds chaque fois :
Je mange la mort, je mets le linceul et j’habite la tombe. »


 

 


30.

Parmi ses autres défauts il y a le nombre élevé des péchés et des forfaits au point que le cœur s’endurcit. Son remède approprié réside dans la multiplication des demandes de pardon, la repentance à chaque souffle, l’observance régulière du jeûne, les prières nocturnes, le respect des gens de bien, la fréquentation des saints et la participation aux séances de Dhikr. En effet un homme s’est plaint au Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-, de l’endurcissement de son cœur.

 

Il -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- lui dit : « Rapproche-le séances du dhikr et multiplie les demandes de pardon. Car moi-même je demande chaque jour soixante- dix fois pardon à Allâh ».


Il a dit également : «
Lorsque le serviteur commet un péché un point noir s’imprime dans son cœur. S’il se repent et demande pardon ce point s’efface. S’il pèche une deuxième fois un autre point noir s’imprime dans son cœur. Ceci jusqu’à ce que le cœur devienne incapable de reconnaître un bien et de réprouver un mal ».


Ensuite le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- récita le verset suivant :

«
Non ! Leurs cœurs ont été endurcis par ce qu’ils ont accompli »


(Sourate 83, verset 14).

 




31.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle aime discourir devant les gens et verser dans les subtilités de la science pour s’attirer et piéger les cœurs des ignorantins et pour accaparer l’attention des gens. Son remède approprié consiste pour le serviteur à agir selon les exhortations qu’il fait aux autres et à exhorter les gens par ses actes non par ses paroles conformément à ce qu’Allâh a révélé à ‘Issâ (Jésus) fils de Marie : « Si tu veux exhorter les gens commence par exhorter ton âme. Si tu retiens la leçon tu peux exhorter les autres, autrement, tu dois avoir honte devant Moi ».



De même le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : «
J’ai passé au cours de la nuit de mon ascension près de gens à qui on brisait les lèvres avec des tenailles. J’ai demandé : Qui sont ces gens Ô mon frère Gabriel ! Il m’a dit : Ce sont les prêcheurs de ta communauté. Ils ordonnaient le bien au gens en s’oubliant eux-mêmes bien qu’ils récitaient Le Livre d’Allâh ».



 


32.

Parmi ses autres défauts il y a son allégresse, sa joie et sa recherche du repos qui sont des conséquences de l’insouciance. Son remède approprié réside pour le serviteur dans la vigilance devant ce qui se présente à lui. Il doit aussi être conscient de ses manquements à propos des commandements qui s’imposent à lui et de ses forfaits à propos de ce qui lui est interdit en sachant bien que cette demeure est une prison pour lui et qu’il n’a aucune joie et aucun repos en prison. Car le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Le bas monde est une prison pour le croyant et un paradis pour le mécréants ». Aussi, sa vie doit-elle être dans ce bas monde celle des prisonniers non celle des oisifs.

 


On rapporte que Dâwûd al-Ta’i disait : « La mention de l’un des deux séjours éternels a arraché les veines des cœurs des hommes qui possèdent la connaissance spirituelle (al-‘ârifûn) ».


De même à un homme qui lui demandait : « pourquoi es-tu soucieux ? »


Bishr al-Hâfî lui a dit : «
Parce que je suis recherché. »


 

 

 


33.


Parmi ses autres défauts il y à le fait qu’elle ne suit que son désir et ne se conforme qu’à sa satisfaction et qu’elle ne commet que ce qu’elle veut. Son remède approprié réside dans ce qu’Allâh lui a ordonné dans Sa parole :


«
Quand à celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur et qui aura préservé son âme des passions, le Paradis sera son refuge »

(Sourate 79, verset 40-41) ;


«
Je ne m’innocente pas. L’âme est instigatrice du mal »

(Sourate 12, verset 53).



De même on rapporte que Mudhar al-Qari a dit : «
Sculpter les montagnes avec les ongles est plus aisé que s’opposer au désir lorsqu’il s’empare de l’âme ».

 

 



34.

Parmi ses autres défauts il y a son inclination à cohabiter avec les acolytes et les complices et à fréquenter les frères. Son remède approprié consiste en ceci : le serviteur doit savoir que le compagnon le quittera et que la cohabitation s’arrêtera, conformément à ce qu’on a rapporté sur le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- à qui l’Archange Gabriel (Jibrîl) a dit : « Tu peux vivre autant que tu voudras – tu finiras par le quitter. Fais ce que tu voudrais – tu finiras par en répondre. Et sache que la noblesse du croyant réside dans ses prières nocturnes et que sa gloire réside dans le fait de se passer des gens ».


De même Abul Qâssim al-Hakîm disait : «
L’amitié constitue une animosité sauf quand tu te montres fidèle. L’accumulation de l’argent constitue une source de regret sauf là où tu te montres compatissant. La fréquentation constitue une aliénation sauf là ou tu montres ta bonté. »


 



35.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle se familiarise avec son obéissance et qu’elle ne voit que son appréciation. Son remède approprié consiste en ceci : Le serviteur doit savoir que ses actes même s’ils sont purs et sincères sont frappés de déficience et que ses actes sont toujours déficients. Il doit savoir aussi que son œuvre ne devient vraiment pure et sincère que si elle se débarrasse de la vision de l’appréciation de ses actes.

 

 

 


36.

Parmi ses autres défauts il y a le fait que la satisfaction invétérée des désirs meurtrit l’âme car lorsque l’âme s’y adonne elle devient insensible et morte par rapport aux œuvres d’obéissance et de conformité. Son remède approprié consiste à lui interdire tout ce qu’elle veut, à lui imposer ce qui lui répugne et à s’opposer à ce qu’elle réclame. Car c’est cela qui tue les désirs.


On a demandé ceci à Abû Hafs : « Comment parvient-on à l’amélioration de l’âme ? »


Il a répondu : « En s’opposant à elle car elle est la source de tous les fléaux. »

 

 

 


37.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle se rassure devant les machinations, les ruses et les insufflations de Satan. Son remède approprié consiste à améliorer l’adoration dans le respect de ses conditions et implorer Allâh.

Car Allâh qui a dit :

«
Tu n’as aucun pouvoir sur Mes serviteurs ».

(Sourate 15, verset 42).

 


 


38.


Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle s’emploie à s’orner par les marques de la piété et de la bonté sans réclamer la sincérité du cœur dans ce qu’elle revêt. Son remède approprié consiste à délaisser le recueillement extérieur au-delà de ce qu’exige le recueillement intérieur qui se manifeste à travers le cœur et le secret intime du serviteur parce que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Celui qui se pavane avec ce qu’il n’a pas reçu est semblable à celui qui porte de faux vêtements ».
 

 

 



39.

Parmi ses autres défauts il y a le fait que le serviteur fait preuve de peu de considération pour ce qu’il constate comme répit qu’Allâh lui accorde à propos de ses péchés. Son remède approprié consiste en ceci : il doit observer en permanence le recueillement et savoir que ce répit n’est pas de la négligence et qu’Allâh l’interrogera à ce sujet et le sanctionnera à moins qu’Il ne le prenne en miséricorde. Car les gens du recueillement retiennent les enseignements. En effet Allâh a dit :

«
Il y a là un enseignement pour celui qui redoute Dieu »


(Sourate 79, verset 226).


 

 



40.


Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle aime répandre les défauts et les tares des frères et des compagnons. Son remède approprié consiste pour le serviteur à ce qu’il ramène cela à lui-même afin qu’il aime pour les autres ce qu’il aime pour lui-même. En effet on rapporte que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Le musulman est celui qui accepte pour son frère ce qu’il accepte pour lui-même ».


L’envoyé d’Allâh -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit également : «
Pour celui qui préserve la nudité de son frère dans la Foi, Allâh préserve sa nudité ».

 

41.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle délaisse l’exigence de faire plus pour ce qui est de ses actes et de ses paroles et qu’elle se montre satisfaite à ce sujet. Son remède approprié consiste à s’attacher à l’exigence d’accomplir plus quant à ses actes et paroles en se conformant à l’attitude des anciens pieux. En effet ‘Ali -qu’Allâh l’agrée- disait : « Celui qui ne progresse pas régresse ».

 

 

 


42.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle méprise les musulmans et se montre hautaine et orgueilleuse à leur égard. Son remède approprié consiste à revenir à la modestie et à croire au respect des musulmans car Allâh dit à son Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- :


«
Pardonne-leur ! Demande pardon pour eux ; consulte-les sur toute chose »

(Sourate 3, verset 159).



Et sache que c’est l’orgueil qui a ramené la malédiction à Iblis lorsqu’il a dit :

«
Je suis meilleur que lui (Adam). Tu m’as crée de feu et Tu l’as créé d’argile »


(Sourate 7, verset 12).


De même le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a regardé la Ka‘ba puis il a dit : «
Combien tu es grande et combien est immense ton caractère sacré. Pourtant le croyant est plus sacré que toi auprès d’Allâh. En effet Allâh a interdit une chose chez toi et Il a interdit trois choses chez le croyant : Son sang, ses biens et son honneur ».

 

 

 


43.

Parmi ses autres défauts il y a la paresse et le fait de traîner devant les ordres. Son remède approprié consiste pour le serviteur en ceci : Il doit savoir qu’il est soumis au commandement d’Allâh pour que la joie qui en découle l’incite à redoubler d’effort et de vigueur dans l’accomplissement des ordres. C’est ainsi que j’ai entendu mon grand-père répéter : « Quelqu’un disait : La négligence du commandement relève de la méconnaissance de Celui qui le donne. »

 

 

 


44.

Parmi ses autres défauts, il y a le fait qu’elle revêt l’habit des saints tout en œuvrant comme les débauchés et les corrompus. Son remède approprié consiste à délaisser l’extérieur jusqu’à ce que le serviteur restaure l’intérieur. Car il faut, lorsqu’il revêt l’habit d’un groupe de gens, s’efforcer de se conformer sinon totalement au moins partiellement à leurs caractères et à leurs actes.



Ceci parce qu’il est rapporté dans une Tradition : « Il suffit comme mal pour l’individu que les gens constatent qu’il craint Allâh alors que son cœur est pervers ».


De même Abû Uthmân disait : «
Le recueillement de l’extérieur accompagné la de perversion du cœur ne génère que de l’ostentation. »

 

 

 



45.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle perd son temps à s’occuper de ce qui ne la regarde pas parmi les affaires du bas monde et à s’y engager avec ceux qui sont habitués. Son remède approprié consiste pour le serviteur en ceci : Il doit savoir que son temps est la chose la plus précieuse dont il dispose. Qu’il l’emploie donc dans ce qui est le plus précieux à savoir la mention d’Allâh, l’attachement régulier à Son obéissance et le fait de réclamer la sincérité à son âme car il est rapporté que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Le bon islam de l’individu consiste à délaisser ce qui ne le regarde pas. Car celui qui délaisse ce qui ne le regarde pas s’occupe uniquement de ce qui le regarde ».


De même al-Hussein ibn Mansour al-Hallâj disait : «
Occupe-toi de ton âme. Car si tu ne t’occupes pas d’elle, elle t’occupe ».

 

 

 



46.


Parmi ses autres défauts il y a la colère et l’emportement. Son remède approprié consiste à forcer l’âme à agréer les arrêts divins. Car la colère est une braise qui provient de Satan. Un homme est venu voir le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-.

Il lui dit : « Fais- moi des recommandations. »


L’Envoyé d’Allâh -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- lui dit à trois reprises : «
Ne t’emporte pas ! »


Ceci parce que l’emportement risque de conduire le serviteur jusqu’à sa perte s’il n’est pas accompagné de la part d’Allâh d’admonestation et d’interdiction.

 

 



47.

Parmi ses autres défauts il y a le mensonge. Son remède approprié consiste à imposer la véracité à l’âme et à cesser de s’occuper du contentement des créatures et de leur courroux. Car ce qui pousse le menteur à mentir c’est le contentement des gens, le fait de leur faire plaisir et de soigner la réputation auprès d’eux. En effet on rapporte que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « La véracité conduit au bien et le bien conduit au Paradis. Le mensonge conduit à la perversion et la perversion conduit en Enfer ».

 

 



48.


Parmi ses autres défauts il y a l’avarice et la cupidité. Ce sont deux mauvaises qualités qui résultent de l’amour et de l’attachement au bas monde. Son remède approprié consiste en ceci : Tu dois savoir que le bas monde est insignifiant, qu’il est périssable, que ses biens licites impliquent des comptes et que ses « biens » illicites réclament du châtiment, conformément à ce que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit :


«
L’amour du bas monde est à l’origine de toutes les fautes ».


Tu dois savoir aussi qu’Allâh nous a informés que le bas monde avec ses biens est un leurre. Aussi n’en sois pas avide et avare. Emploie-toi plutôt à les offrir et à n’en retenir que la part nécessaire pour préserver tes moments, car le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-, a dit : «
Dépense (dans le bien) Ô Bilal ! Ne crains pas la pénurie de la part du Maître du Trône ».

 

 



49.

Parmi ses autres défauts il y a l’ampleur de ses souhaits. Son remède approprié consiste à toujours considérer que le terme de la vie est proche. Le serviteur doit savoir qu’un ancien pieux disait : Allâh aime qu’on ne se rassure dans aucun cas ; aussi prends garde à Lui dans tous les cas.


 

 


50.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle se leurre et se dupe par les faux compliments. Son remède approprié consiste en ceci : Le serviteur ne doit pas être dupé par les propos des gens à côté de ce qu’il sait sur lui-même car la réalité des choses finit par l’atteindre lui et non pas eux et leur compliment en sa faveur contredit ce qu’Allâh sait de lui. En plus ce qu’il sait sur lui-même ne peut le sauver du déshonneur des conséquences s’il persiste dans sa duperie.

 

 



51.

Parmi ses autres défauts il y a la cupidité. Son remède approprié consiste en ceci : Le serviteur doit savoir que sa cupidité ne lui rapporte pas plus que ce que Dieu lui a alloué comme subsistances. En effet Ibn Mas‘ûd -qu’Allâh l’agrée- rapporte que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Allâh dit à l’Ange : Inscris ses subsistances, son œuvre, le terme de sa vie et le fait qu’il sera heureux ou malheureux ». Du reste Allâh a dit :


«
La parole, chez Moi, ne change pas. Je ne suis pas injuste envers Mes serviteurs »


(Sourate 50, verset 29).


 

 


52.


Parmi ses autres défauts il y a l’envie. Son remède approprié consiste pour le serviteur en ceci : Il doit savoir que l’envieux est l’ennemi des bienfaits d’Allâh.


Le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : «
Ne vous enviez pas et ne vous détestez pas. Soyez des frères, ô serviteurs d’Allâh ! »


Sache également que l’envie génère le manque de compassion pour les musulmans.

 

 


53.


Parmi ses autres défauts, il y a l’obstination à commettre les péchés tout en souhaitant le pardon et en espérant la miséricorde. Son remède approprié consiste pour le serviteur en ceci : Il doit savoir qu’Allâh s’est imposé la miséricorde pour celui qui ne s’obstine pas et ne persiste pas dans son péché.


En effet, Il a dit :

«
Pour ceux qui, après avoir accompli une mauvaise action ou s’être fait du tort à eux-mêmes, se souviennent de Dieu et lui demandent pardon pour leurs péchés ».


(Sourate 3, verset 135).


De même Abû Hafs disait : «
L’obstination à commettre des péchés relève de la négligence du Pouvoir d’Allâh. »

 

 

Le serviteur doit savoir également qu’Allâh s’est imposé la miséricorde pour ceux qui font le bien :



«
La miséricorde de Dieu est proche de ceux qui font le bien »


(Sourate 7, verset 56)



Et Il s’est imposé le pardon pour les repentants :

«
Demandez pardon à votre Seigneur, puis revenez, repentants, vers Lui. Mon Seigneur est miséricordieux et aimant »


(Sourate 9, verset 90).


 

 


54.


Parmi ses autres défauts, il y a le fait qu’elle ne répond pas à l’obéissance de plein gré. Son remède approprié consiste à lui imposer les exercices spirituels en l’affamant, en l’assoiffant et en l’isolant au moyen des pérégrinations, et à lui faire supporter des désagréments.


J’ai entendu Mansour ibn Abdullâh répéter : « J’ai entendu mon oncle al-Bastâmî répéter : j’ai entendu mon père répéter ceci : Un homme a demandé à Abû Yazîd : « Qu’elle est la chose la plus difficile que tu aies affrontée pour Allâh ? »


Il a dit : « On ne peut pas la décrire. »


L’homme lui demanda : « Qu’elle est la chose la plus facile que tu aies rencontrée pour Allâh ? »


Il a dit : « On ne peut pas la qualifier. »


L’homme lui demanda : « Qu’elle est la chose la plus difficile que ton âme ait rencontrée pour Allâh ? »


Il a dit : « On ne peut pas la décrire. »


L’homme lui demanda : « Qu’elle est la chose la plus facile que ton âme ait supportée de ta part sur le chemin d’Allâh ? »


Il a dit : « Quant à cela, c’est que : je l’ai appelée à quelques actes d’obéissance. Comme elle ne m’a pas répondu de plein gré, je lui ai interdit l’eau pendant une année. ». »


 

 



55.

 

Parmi ses autres défauts, il y a le fait qu’elle s’attache beaucoup à amasser les biens et à les interdire aux autres. Son remède approprié consiste en ceci : Tu dois savoir que le serviteur n’est jamais assuré quant à la fin de sa vie et au rapprochement de son terme. Aussi le serviteur est tenu d’amasser en fonction de sa certitude au sujet de la durée de sa vie et d’interdire en fonction de sa vie. C’est-à-dire que, pour celui qui n’est pas assuré pour un seul de ses souffles, amasser les biens est un leurre et en priver les autres malgré les mauvaises conséquences qu’il encourt c’est de l’ignorance. Surtout, lorsqu’on sait que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Lequel de vous estime que les biens de son héritier lui sont plus chers que ses propres biens ?




Les gens présents ont dit : Pour chacun de nous ses propres biens sont plus chers que ceux de son héritier.




Il leur dit :
Tes biens sont ceux que tu as avancé pour ta vie future et les biens de ton héritier sont ceux que tu as laissés derrière toi ». »

 



56.


Parmi ses autres défauts, il y a la compagnie des désobéissants et des réfractaires par rapport à la vérité. Son remède approprié consiste à revenir à la compagnie des obéissants et de ceux qui se conforment à la vérité.


Le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : «
Celui qui ressemble à un groupe de gens fait partie d’eux ».


Il a dit également : «
Celui qui renforce un groupe de gens par son adhésion fait partie d’eux ».


De même, un ancien pieux a dit : «
La compagnie des malfaiteurs génère la mauvaise opinion et la suspicion à l’égard des gens de bien ».


Quelqu’un d’autre disait : «
Lorsque les cœurs s’éloignent d’Allâh ils méprisent ceux qui observent le droit d’Allâh ».

 



57.


Parmi ses autres défauts, il y a l’insouciance. Son remède approprié consiste en ceci pour le serviteur : Il doit savoir qu’on ne le néglige pas un instant. Allâh a dit :


«
Dieu n’est pas inattentif à ce que vous faites »


(Sourate 2, verset 74).




Il doit savoir également qu’il rendra des comptes pour chaque idée qui traverse son esprit (Khatra) et pour chaque intention. Ainsi, celui qui réalise tout cela surveille tous ses moments et ses états et peut de la sorte se débarrasser de l’insouciance.


 

 


58.

Parmi ses autres défauts, il y a l’abandon du travail et du gagne-pain et sa négligence pour montrer aux créatures qu’il assume le tawakkul (le fait de s’en remettre à Allâh en tout). Ensuite, le serviteur se met à lorgner les subsistances et à se courroucer lorsqu’il s’en prive. Son remède approprié consiste pour le serviteur à s’en tenir au travail et au gagne-pain en raison de ce que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Le meilleur bien que l’homme consomme est celui qu’il gagne de ses propres mains ».






Il doit également faire en sorte que son gagne-pain soit manifeste et que son tawakkul soit intérieur pour qu’il travaille avec les créatures extérieurement et qu’il assume le tawakkul envers Allâh intérieurement car cela relève des degrés des hommes spirituels et de la voie des hommes sincères.

 

 

 


59.

Parmi ses autres défauts, il y a le fait qu’elle fuit ce qu’exige d’elle le sens manifeste de la science pour ce qui est des prétentions et des états. Son remède approprié consiste à s’attacher à la science. Car Allâh a dit :



«
Portez vos différents devant Allah et devant le Prophète »


(Sourate 4, verset 59).



Il a dit également :

«
Ô vous qui croyez ! Obéissez à Dieu ! Obéissez au Prophète et à ceux d’entre vous qui détiennent l’autorité ».


(Sourate 4, verset 59)




De même le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit aussi : «
La recherche de la science est une obligation pour chaque musulman et pour chaque musulmane ».

 

 


60.


Parmi ses autres défauts, il y a le fait qu’elle surestime ce qu’elle donne et offre et le rappelle souvent au bénéficiaire. Son remède approprié consiste en ceci : Il doit savoir qu’il est tenu de faire parvenir leurs subsistances aux bénéficiaires, que le Pourvoyeur et Le Donateur en vérité c’est Allâh et qu’il n’est qu’un intermédiaire entre les serviteurs et Dieu. Or, il n’y a aucun enorgueillement à avoir, à faire parvenir un droit à celui qui le mérite.

 

 


61.

Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle montre de la pauvreté malgré bien qu’elle ait ce qui lui suffit. Son remède approprié consiste à montrer la suffisance et manifester le contentement malgré le manque. J’ai entendu mon grand-père dire : Les gens entraient dans le soufisme (2) et devenaient pauvres tout en montrant aux créatures qu’ils sont riches. A notre époque ils entrent pauvres dans le soufisme et deviennent riches. Puis ils montrent aux gens leur pauvreté.

 

 


62.

Parmi ses autres défauts il y a le fait que le serviteur voit et considère ses faveurs pour ses pairs et ses complices. Son remède approprié consiste en ceci : il doit bien se connaître car personne d’autre ne le connaît mieux que lui-même. Il doit aussi avoir une bonne opinion de ses pairs et de ses complices pour que cela l’oblige à mépriser son âme et voir et considérer le mérite et les faveurs de ses frères et de ses pairs. Mais cela ne se réalise pour lui que s’il regarde favorablement les créatures en considérant leur côté positif et ne regarde que l’insuffisance chez lui-même.






J’ai entendu Abû Abdullâh al-Sajri dire : «
Tu as du mérite tant que tu ne vois pas ton propre mérite. Si tu vois ton propre mérite tu n’as plus de mérite. »

 

 




63.

Parmi ses autres défauts il y a le fait que le serviteur pousse l’âme vers ce qui lui amène la réjouissance. Son remède approprié consiste en ceci : Le serviteur doit savoir qu’Allâh déteste ceux qui se réjouissent.

Allâh a dit :

«
Allah n’aiment pas ceux qui se réjouissent »

(Sourate 28, verset 76).



Il faut savoir que l’une des particularités du Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-, c’est qu’il était triste en permanence et qu’il ne cessait de réfléchir.


Il disait, d’ailleurs : «
Allâh aime tout cœur attristé ».


De son côté Mâlik ibn Dinar disait : «
Lorsqu’il ne renferme pas de la tristesse le cœur tombe en ruine comme la maison lorsqu’elle est inhabitée ».

 

 



64.


Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle se trouve en situation d’action de grâce (al-shukr) alors qu’elle croit être dans la station spirituelle de la patience et de la constance (maqâm al- sabr). Son remède approprié consiste pour le serviteur à voir les bienfaits de Dieu – qu’Il soit exalté – en sa faveur dans tous ses états.


J’ai entendu Sa‘îd ibn Abdullâh dire : « J’ai entendu mon oncle dire : J’ai entendu Abû Uthmân qui disait : «
toutes les créatures sont avec Allâh dans la station spirituelle de l’action de grâce alors qu’elles doivent être avec Lui dans la station spirituelle de la patience. ». »

 

 

 


65.

Parmi ses autres défauts il y a le recours aux dispenses (al-rukhas) au moyen des interprétations. Son remède approprié consiste à éviter les choses douteuses car elles conduisent à ce qui est clairement illicite et interdit par les Textes. Ne vois-tu pas que le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit : « Le licite est clair et l’illicite est clair. Entre eux il y a des choses douteuses. Pour celui qui les évite ce sera meilleur et plus sain pour sa foi et sa réputation et celui qui succombe tombe dans l’illicite. Comme le berger qui fait paître son troupeau près d’un champ interdit : il risque de violer ce champ. Sachez que chaque roi a son jardin inviolable et le jardin inviolable d’Allâh ce sont Ses interdits ».

 

 



 

66.


Parmi ses autres défauts il y a le fait que le serviteur ferme les yeux lorsque son âme trébuche ou commet une petite faute. Son remède approprié consiste à rattraper ce trébuchement par une rectitude et une repentance rapides et immédiates pour éviter que son âme ne s’habitue à ce trébuchement et ce genre de fautes.



Ainsi, j’ai entendu ‘Abdullâh ibn Muhammad al-Râzî dire : « J’ai entendu Abû Uthmân qui disait : « Le malheur de la plupart des aspirants provient du fait qu’ils ferment les yeux sur un trébuchement ou une faute qui leur arrivent. Ainsi négliger de soigner cela par le remède approprié au bon moment jusqu’à ce que l’âme s’y habitue conduit le serviteur à se priver du degré de la résolution. »

 

 

67.


Parmi ses autres défauts il y a le fait qu’elle se dupe et se leurre par les prodiges (al- karâmat). Son remède approprié consiste pour le serviteur en ceci : Il doit savoir que la plupart des prodiges sont des leurres et des pièges.
 


D’autant plus qu’Allâh dit :

«
Nous conduisons par des chemins détournés qu’ils ignorent, ceux qui traitent Nos signes de mensonge »

(Sourate 7, verset 182).


De même, un ancien pieux disait : «
Les prodiges et les aides constituent le moyen le plus subtil par lequel les saints sont dupés et leurrés ».


 

 


68.

Parmi ses autres défauts il y a le fait que le serviteur aime fréquenter les riches, incliner vers eux, se tourner vers eux et les honorer. Son remède approprié réside dans la fréquentation des pauvres. Le serviteur doit savoir aussi qu’il ne lui arrivera, du côté des riches, que la part qu’Allâh lui a réservée. Ceci le pousse à cesser de convoiter leurs biens et l’amène à ne plus s’attacher à eux et à ne plus incliner vers eux. Il doit savoir également qu’Allâh a fait des reproches à Son Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- à propos de la fréquentation des riches et du détournement par rapport aux pauvres :


«
Quant à celui qui est riche, tu l’abordes avec empressement ; peu t’importes s’il ne se purifie pas. Mais de celui qui vient à toi, rempli de zèle et de crainte, toi, tu te désintéresses ! »


(Sourate 80, verset 5-10).



Le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-, a dit après cet épisode (aux pauvres) : « Il convient de vivre comme vous et de mourir comme vous ».
 


Il -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit également aux pauvres : « Mon Seigneur m’a ordonné de rester en votre compagnie ».

 


Il -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit aussi : « Ô mon Allâh ! Fais-moi vivre en homme nécessiteux (miskîne). Fais-moi mourir en homme nécessiteux et ressuscite-moi en compagnie des nécessiteux ! »



De même le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a dit à ‘Ali -qu’Allâh l’agrée- ou à quelqu’un d’autre : «
Tu dois aimer les nécessiteux et te rapprocher d’eux ».


 

 



Conclusion



J’ai indiqué dans ces chapitres quelques défauts de l’âme pour que l’homme raisonnable soit éclairé à ce sujet et afin que celui qui bénéficie de l’assistance et du soutien d’Allâh puisse s’en débarrasser tout en reconnaissant qu’on ne peut évoquer exhaustivement tous ses défauts. Du reste comment peut-on le faire ?


Quand on sait que l’âme est déficiente dans toutes ses propriétés et qu’elle ne manque pas de défauts, ou plutôt comment peut-on recenser les défauts de ce qui est entièrement rempli de tares lorsqu’on sait qu’Allâh l’a qualifiée par l’expression : « Instigatrice du mal » ?


Néanmoins il se peut que le serviteur parvienne à soigner ne serait-ce que quelques-uns de ses défauts grâce à ces remèdes appropriés et l’a débarrassé ainsi de quelques-unes de ses tares.


Qu’Allâh nous accorde la réussite pour poursuivre dans le bon sens ! Puisse-t-Il nous éviter les sentiers de l’insouciance et des désirs ! Nous mettre sous Son égide, Sa protection, Sa garde et Sa providence car Il est le Donateur et Le Tout-Puissant ! Par Sa Grâce et Sa Faveur ! Et que la grâce et la paix soient sur Muhammad, le prophète et sur sa famille pure !



[1] Le meilleur moyen c’est « salâtu-l-istikhâra » la prière de consultation.

 

________________

 

1. C'était un soufi orthodoxe, c'est à dire, sur la voie des pieux prédécesseurs, d'ailleurs celui qui peut retourner à sa biographie verra qu'a son époque, il a critiqué durement leurs innovations !

2. encore une fois, le soufisme mentionné n'était pas les hérésies de toutes sortes d'aujourd'hui, mais ils étaient mentionnés ainsi pour leur ascétisme entre autre. D'ailleurs en cherchant dans les livres des salafs, on trouve des éloges sur un certain type de soufisme.  voir ici : http://www.convertistoislam.fr/2016/10/l-epitre-sur-les-soufis-et-les-pauvres-en-allah.html

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :