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« On ne connaît pas la vérité par les hommes, mais connais donc la vérité, et après tu connaîtras ceux qui la suivent. »


01 - Comment un être doté de raison peut-il encore croire en Dieu à notre époque?

Publié par convertistoislam - l'islam pour tous sur 21 Février 2016, 14:03pm

01 - Comment un être doté de raison peut-il encore croire en Dieu à notre époque?

C’est assez « amusant » de voir combien les médias font bien leur travail de désinformation. Ainsi, à force d’entendre certaines choses depuis notre plus tendre enfance, même les sentiments enfouis au plus profond de nous peuvent finir par nous sembler étrangers. Démonstration.

___

 

Avant de partir étudier la langue arabe au Caire en 2009, je me suis rendu à la préfecture de la Seine Saint-Denis (93) afin de m’y faire délivrer un permis international. Je prends mon ticket, m’assoie et attends patiemment mon tour qui met du temps à arriver. Quelques instants plus tard, mon numéro s’affiche ainsi que celui du guichet où je dois présenter mon dossier. Une fois devant, je salue l’employé qui s’y trouve et m’assoie après qu’il m’y ait gentiment invité.

- Qu’est-ce qui vous amène monsieur ?

- Je souhaite faire un permis international.

- Vous avez tous les papiers avec vous ?

- Oui. Je me suis renseigné auprès de l’un de vos collègues au téléphone avant de venir

- S’il vous plaît...

 

Je tends l’ensemble des documents à mon interlocuteur qui, lorsqu’il tombe sur ma carte d’identité, prend un air perplexe. Il fait plusieurs « va-et-vient » du regard entre celle-ci et mon visage, observe ma barbe, hésite quelques secondes, puis finit par me demander :

- Je peux me permettre de vous poser une question ?

- Je vous en prie.

- Vous êtes de quelle origine ?

- Mon père vient des Antilles et ma mère était française, de "souche".

 

J’avais cru reconnaître par ses traits et sa couleur qu’il venait des Comores, j’ai donc naturellement ajouté :

 

- Et vous, vous êtes Comorien ?

- Ah non, pas du tout ! Dit-il. Je suis de la Guadeloupe.

- En effet, ce n’est pas à côté !

- Vous… (il hésite) Vous êtes… Comment dire… Musulman ?

- Oui, tout à fait.

- Mais… vous êtes français à la base !? Je veux dire (il cherche ses mots…)

- Est-ce que je suis un converti ? C’est ça ?

- Oui voilà, c’est ça ! Enfin, si ca ne vous dérange pas d’en parler.

- Non, non, aucun problème. On peut en parler. Alors oui, effectivement, j’ai embrassé l’Islam il y a bientôt dix ans maintenant.

- Et, comment ca s’est passé ?

- C’est un peu long à expliquer. Pour faire court, disons déjà que depuis enfant, j’ai toujours cru en l’existence d’un Créateur. Ca me semblait logique, dans l’ordre des choses, quelque chose d’évident. A vrai dire, avec le recul, je me dis même que c’est celui qui prétend ne pas croire en Dieu qui devrait apporter les preuves de ses allégations et non pas le croyant. Car finalement, c’est ne pas croire en l’existence d’un Créateur qui est contraire à la raison humaine.

 

- Pardon ?

- Ce que je viens de dire n’est pas clair à quel niveau ?

- C’est très clair, simplement excusez moi de vous dire que ce n’est pas un discours courant.

- J’entends bien. Cependant, cela n’en reste pas moins une évidence que chacun d’entre nous porte en lui. Ne pas croire en un Créateur est contraire à la raison humaine. Et cela ne fait aucun doute !

Mon interlocuteur s’accoude à son bureau, prend un air très sérieux et me demande presque solennellement :

- Ca ne te dérange pas si on se tutoie ?

- Pas du tout, aucun problème.

- Je peux te demander d’expliquer ce que tu affirmes ?

 

C’est une situation peu commune de se retrouver à la préfecture en train d’expliquer sa religion. D’autant plus que ce n’est pas moi qui ai engagé la conversation sur le sujet et que la file d’attente pour passer au guichet où je me trouve est loin d’être négligeable. Je demande poliment :

- As-tu le temps pour ce genre de discussion ici ? Sinon, si tu préfères, on peut essayer de se voir plus tard pour parler de tout ca.

 

- Non, vas-y ! Je m’occupe de ton dossier et je t’écoute en même temps.

- D’accord… Imagines que tu habites dans un petit pavillon. Ta chambre est au premier étage et sa fenêtre donne sur un jardin.

- Oui ????!

Il lève la tête vers moi ainsi que l’un de ses sourcils. L’air embarrassé. Il ne dit rien de désobligeant, mais je sens bien que mon introduction lui semble légèrement – et c’est le moins que l’on puisse dire – « hors-sujet ».

- Avant d’aller te coucher, tu jettes un œil par la fenêtre comme à ton habitude. Le jardin est vide, calme, rien à signaler. Ok ?

- Ok.

- Quelques heures plus tard, à ton réveil, tu t’aperçois que la fenêtre est complètement murée. Impossible pour toi de voir ce qui se passe à l’extérieur. Quelle est ta réaction ?

- Je me dis « Qu’est-ce que c’est que ça ? »

- Non, tu sais très bien ce que c’est. C’est un mur…-

- Ben… Alors, je me dis : « Qui a fait ca ? »

- Est-ce qu’il te vient à l’esprit une seconde que ce mur se soit fait tout seul ?

- Non !

- Penses-tu que les blocs de ciments qui jonchent le bord de ta fenêtre aient atterri ici par le fruit du hasard ? Au gré du vent, de la pluie, du sable et des cailloux qui les constituent ?

- Non, évidemment !

- Acceptes-tu l’idée que ces parpaings soient juste « là », sortis du néant ; qu’il n’y ait pas de question à se poser quant à leur origine, leur place et qu’ils y sont parce qu’ils y sont et que c’est comme ça !?

- Ils n’y étaient pas la veille, ils viennent bien de quelque part ! Ils ne sont tout de même pas tombés du ciel !

- Merci. Permets-moi de te poser une autre petite question avant de conclure, je sais que nous n’avons pas trop de temps…

- Oui vas-y, je t’écoute.

- Penses-tu qu’il soit plus difficile de murer une fenêtre ou de créer un être humain ?

- Il sourit tellement la réponse lui semble évidente.

- Réponds s’il te plaît, je veux juste m’assurer que nous sommes bien d’accord.

- Nous ne sommes pas en mesure de créer un être humain. Or, nous construisons des murs tous les jours. La réponse est plus qu’évidente !

- Oui, en effet. Mais alors pourquoi acceptes-tu concernant la création de l’être humain ce qu’il te semble stupide d’accepter au sujet d’un simple mur ?

- C’est-à-dire ?

- Tu n’acceptes pas l’idée qu’un mur sorte du néant, ni qu’il soit le fruit du hasard ou présent sans raison. Comment peux-tu accepter cela pour l’homme après avoir reconnu qu’il est beaucoup plus sophistiqué ?

Mon interlocuteur s’est levé en direction de la photocopieuse, a dupliqué des documents puis à pris quelques instant avant de revenir vers moi. Arrivé à mon niveau, j’ai constaté que son visage n’avait plus l’air enjoué que j’avais remarqué au début de notre discussion. Il me dit :

- Tu sais quoi ?

- Non.

- Je n’avais jamais pensé à ça de cette façon. C’est la première fois que je vois la question sous cet angle !

- Tu comprends maintenant pourquoi je t’ai affirmé plus tôt que croire en un Créateur n’a rien d’opposé à la raison et que c’est, bien au contraire, le fruit d’une raison saine ?

- Oui, tout à fait…

 

J’ai laissé mon numéro de téléphone à mon interlocuteur ainsi que quelques adresses de sites internet qui pourraient lui apporter, si tel était son désir, des informations plus précises au sujet de notre discussion. Il m’a remis mon permis de conduire en me souhaitant « bon voyage », je lui ai souhaité « bon courage », puis nous nous sommes quittés sur une poignée de main chaleureuse.

 

___

 

On nous rabâche à longueur de journée et depuis notre plus tendre enfance que la religion est l’ennemie jurée de la science, de la raison et de la réflexion. On laisse penser à qui veut bien l’entendre, et aux autres, que « croire en Dieu » serait un concept d’une autre époque et que l’humanité a aujourd’hui dépassé ce genre d’absurdités qui ne conviendraient qu’aux civilisations « arriérées ». Or, et c’est bien là le comble, quiconque se laisse le temps de réfléchir à la question s’aperçoit qu’il penche naturellement vers le contraire de ce qui semble « communément admis ». Cette propagande redondante, habillée de slogans publicitaires foudroyants d’individualisme, d’invitations à suivre ses passions, de belles mélodies et autres « divertissements » salutaires au bien être des téléspectateurs-consommateurs aurait-elle pour finalité de ne pas nous laisser le temps de réfléchir ?

Ce serait trop bête.

 

 

Non ?

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26 Mouharram de l'Année hégirienne 1435

Twitter : @abou_Ahmad2013

 

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