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LE PELERINAGE D'ABI BAKR
Au mois de Thul Qa'da ou de Thul Hijja de l'an 9, le prophète envoya Abou Bakr comme commandeur du pélerinage.
Des versets de la sourate
Le Repentir vinrent également annuler les pactes déjà conclus. Abou Bakr fit une déclaration publique, annonçant que désormais, aucun associateur n'accomplirait le pélerinage et que personne ne pourrait plus faire la circumambulation nu. C'était une déclaration de la fin du paganisme.
OBSERVATIONS SUR LES GHAZWA
On conclut de ces expéditions que le prophète était le plus grand général du monde, qu’il sut imposer la sécurité et élargir la sphère de l’islam. Il créa par la suite un groupe de généraux qui rencontrèrent les persans et les romains sur les champs de bataille après sa mort. Il fit de la guerre alors synonyme de pillage, d’abus de femmes, de dépravation, une guerre sainte, purifiée de tout mal et aux nobles intentions. A la suite de la conquête de la Mecque et plus encore après l’expédition de Tabouk, les gens entrèrent en masse dans l’islam. Il y eut également de nombreuses délégations de différents tribus venues se convertir, ces délégations eurent lieu pour la plupart après la conquête de la Mecque, mais certaines eurent lieu avant cela. Parmi ces délégations, citons celles de Abdil-Kays, de la tribu Dous, de Sada, de Othra, Bali, Thaqif, Hamadan, Bani Fizara, Najran (qui ne se convertit pas mais bénéficia d’un pacte leur permettant de conserver leur religion), Bani Hanifa, Toujib …
De ces délégations, on peut retenir quelques histoires célèbres. On note la visite du grand poète qui satirisait le prophète , Kaab ibn Zouhair ibn Abi Salma, venu repentant, se convertissant à l’islam en l’an 8 et qui par la suite composa des vers en la faveur des muhajirins et des ansars. On retient aussi l’histoire de Musaylima le menteur, de la tribu de Bani Hanifa, qui attesta que Mohammed était bien prophète mais qui se prétendait lui aussi prophète et prétendait partager son pouvoir avec le prophète. Il fut tué en l’an 12, du temps de Abou Bakr dans la guerre de Yamama. Il y eut un deuxième faux prophète nommé al Aswad al Ansi au Yémen qui eut la tête tranchée par Fairouz un jour et demi avant le décès du prophète. On note enfin Amir et Abad de Bani Amir ibn Saasaaa qui complotèrent pour tuer le prophète, mais qui furent empêchés par Allah. Malgré la fulgurante propagation de l’islam, il restait néanmoins des bédouins brutaux qui s’étaient faussement convertis à l’islam et qu’Allah mentionne dans le Coran :
9.97.يمٌ حَكِيمٌالأَعْرَابُ أَشَدُّ كُفْراً وَنِفَاقاً وَأَجْدَرُ أَلاَّ يَعْلَمُواْ حُدُودَ مَا أَنزَلَ اللّهُ عَلَى رَسُولِهِ وَاللّهُ عَلِ Les Bédouins sont plus endurcis dans leur impiété et dans leur hypocrisie, et les plus enclins à méconnaître les préceptes qu'Allah a révélés à Son messager. Et Allah est Omniscient et Sage.
وَمِنَ الأَعْرَابِ مَن يَتَّخِذُ مَا يُنفِقُ مَغْرَماً وَيَتَرَبَّصُ بِكُمُ الدَّوَائِرَ عَلَيْهِمْ دَآئِرَةُ السَّوْءِ وَاللّهُسَمِيعٌ عَلِيمٌ 9.98. Parmi les Bédouins, certains prennent leur dépense (en aumône ou à la guerre) comme une charge onéreuse, et attendent pour vous un revers de fortune. Que le malheur retombe sur eux ! Allah est Audient et Omniscient. D'autres parmi eux étaient sincères : مِنُ بِاللّهِ وَالْيَوْمِ الآخِرِ وَيَتَّخِذُ مَا يُنفِقُ قُرُبَاتٍ عِندَ اللّهِ وَصَلَوَاتِ الرَّسُولِ وَمِنَ الأَعْرَابِ مَن يُؤْأَلا إِنَّهَا قُرْبَةٌ لَّهُمْ سَيُدْخِلُهُمُ اللّهُ فِي رَحْمَتِهِ إِنَّ اللّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ
9.99. (Tel autre,) parmi les Bédouins, croit en Allah et au Jour dernier et prend ce qu'il dépense comme moyen de se rapprocher d'Allah et afin de bénéficier des invocations du Messager. C'est vraiment pour eux (un moyen) de se rapprocher (d'Allah) et Allah les admettra en Sa miséricorde. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
Quant aux musulmans de la Mecque, Médine, à Thakif et dans une partie du Yémen et à Bahrain, leur foi était solide.
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IMPACT DU SUCCES DE L’APPEL
Le prophète sut, sur les ordres d’Allah révélés au début de la sourate Mudathir, se lever, répondre à l’appel et rester debout plus de 20 ans, portant le lourd fardeau qu’était sa mission envers le monde des hommes. Il alla de bataille en bataille, contre les hommes ennemis d’Allah mais aussi contre Shaytan. Son œuvre révolutionna la société , réalisa l’égalité des hommes, tous perçus comme « frères ».
LE PELERINAGE D’ADIEU
Le samedi 24 du mois de Dhul Qa’da de l'an 10, le prophète se prépara à effectuer ce dernier pèlerinage, avec l’intention de cumuler omra et pèlerinage. Il fit alors la circumambulation autour de la Kaaba le 4 dhul Hijja, puis le parcours entre as Safa et al Marwa. Le 8, il alla vers Mina puis s’installa sous une tente à Arafat. Une foule de 124 000 ou 144 000 hommes l’entourait. Il fit quelques recommandations lors d’un discours, affirmant qu’il ne savait pas s’il y aurait pour lui un autre pèlerinage après celui-ci. Après son discours, Allah lui révéla ces versets :
الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي وَرَضِيتُ لَكُمُ الإِسْلاَمَ دِيناً 5.3. Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous.
Il se rendit ensuite à Mouzdalifa puis au Haram et à la Kaaba. Sur la route de Muzdalifa à Mina, il croisa sur son chemin l’arbre appelé Jamratou l Akaba, il y jeta 7 cailloux en disant chaque fois le Takbir. Il immola 100 moutons, 63 de sa propre main et 37 par Ali. Le 10 de Dhul Hijja, jour du sacrifice, il prononça aussi un discours, demandant aux hommes s’il avait bien transmis le message. Il prononça aussi un discours pendant les jours du Tachrik, après la révélation de la sourate an Nasr. Il se rendit une nouvelle fois à la Kaaba faire la circumambulation d’adieu.
LES DERNIERES MISSIONS
L’état romain avait décidé de tuer tous ses sujets se convertissant à l’islam, comme ce fut le cas du gouverneur de Maân, Farwa ibn Amr al Jouthami. Le prophète décidé donc de réagir et leva une armée gigantesque au mois de Safar de l’an 11 sous le commandement de Osâma ibn Zayd ibn Haritha, afin de terroriser les romains. Seulement, l’expédition fut retardée à cause de la maladie du prophète et fut finalement la première mission du califat d’Abou Bakr as Siddiq.
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LE DECES DU PROPHETE
Signes d’adieu Avant sa mort le prophète montra plusieurs signes laissant présager sa mort prochaine. Au Ramadhan de l’an 10, il fit la retraite pieuse pendant 20 jours, alors qu’il la faisait 10 jours d’habitude. Jibril étudia 2 fois le Coran avec lui. Lors du pèlerinage d’adieu, il avait affirmé qu’il ne savait pas s’il reverrait les gens l’année suivante. La révélation de la sourate aN Nasr fut aussi un signe d’adieu, et il comprit alors ce que cela signifiait. Au mois de Safar de l’an 11, il se rendit à Ohod pour prier en faveur du repos de l’âme des martyrs. Il se rendit également à Al Bakia et demanda pardon pour les morts.
Début de la maladie
A son retour d’un enterrement à al Bakia, le 28 ou le 29 Safar de l’an 11, il fut sujet à des maux de tête et une forte chaleur. Sa maladie dura 13 ou 14 jours. La dernière semaine La maladie devint plus intense, ses femmes l’autorisèrent à aller où il voulait et c’est chez Aicha qu’il décida de passer sa dernière semaine. 5 jours avant sa mort, la fièvre l’atteignit, il demanda à ce qu’on lui verse de l’eau et se sentant mieux, il alla sur le mimbar et prononça un discours, exhortant les gens à ne pas adorer sa tombe. Il affirma également que s’il devait choisir un ami autre qu’Allah , il choisirait Abou Bakr. Sous l’effet de la douleur, il appela les gens leur proposant de leur écrire un document leur permettant de ne pas s’égarer, mais Omar, sachant que c’était là des paroles non souhaitées, s’y opposa, affirmant que le Coran suffisait. Il fit également 3 recommandations, dont le narrateur n’a mémorisé que 2, à savoir expulser les juifs, les chrétiens et les polythéistes de la péninsule arabe et traiter les délégations comme à l’accoutumée.
Jusque 4 jours avant sa mort, le prophète dirigeait toutes les prières, jusqu’à ce que la maladie se fit trop douloureuse et qu’il ordonne à Abou Bakr de diriger celle-ci. La veille de sa mort il affranchit ses esclaves, fit une aumône et donna ses armes aux musulmans. Sa cuirasse fut hypothéquée chez un juif. Le prophète mourut le lundi 12 Rabi’ al Awwal de l’an 11, dans la matinée, à 63 ans et 4 mois. Sa dernière recommandation aux gens fut de dire « la prière, la prière et la bienfaisance ! ».
Il demanda également à Allah de le faire rejoindre l’éternel.
Réaction des compagnons
Omar ibn al Khattab fut tellement affligé qu’il pensa que la nouvelle de la mort du prophète venait des hypocrites et que le prophète était allé auprès d’Allah de la même façon que Moussa s’était absenté de son peuple 40 nuits. Cependant, après qu’il eut entendu le discours d’Abou Bakr, il se rendit à l’évidence. Abou Bakr en effet annonça la nouvelle aux hommes, leur parlant en ces termes : « A présent, ceux d’entre vous qui adoraient Mohammed, qu’ils sachent que Mohammed est mort. Ceux d’entre vous qui adoraient Allah, qu’ils sachent qu’Allah est vivant et ne saurait mourir. » Suite à quoi il récita ce verset
3.144 وَمَن يَنقَلِبْ وَمَا مُحَمَّدٌ إِلاَّ رَسُولٌ قَدْ خَلَتْ مِن قَبْلِهِ الرُّسُلُ أَفَإِن مَّاتَ أَوْ قُتِلَ انقَلَبْتُمْ عَلَى أَعْقَابِكُمْ شَيْئاً وَسَيَجْزِي اللّهُ الشَّاكِرِينَعَلَىَ عَقِبَيْهِ فَلَن يَضُرَّ اللّهَ . Muhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont
passés - S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos talons ? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants.
Il y eut des discussions au sujet de la succession du prophète à l’issue desquelles Abou Bakr fut finalement choisi.
La toilette du prophète se fit sans ôter ses vêtements, il fut lavé 3 fois avec l’eau contenant du Sidr (jujubier) puis enveloppé de 3 vêtements blancs de coton. Il fut enterré à l’endroit même de sa mort, sous son lit, selon une parole qu’il avait dite à Abou Bakr. Il ne fut enterré qu’au début de la nuit du mercredi.
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LA MAISON PROPHETIQUE
La maison à la Mecque du prophète ne comprenait que lui et sa femme Khadija Bint Khouwaylid, qu’il épousa alors qu’elle avait 40 ans et lui 25.
Elle enfanta des garçons qui moururent tous en bas âges et des filles : Zaynab, qu’il maria au fils de sa tante Abil As ibn Al Rabi’a avant l’hégire, Roukayya et Oum Koulthoum qu’il maria à Othman ibn Affan et Fatima, qu’il maria à Ali, qui eurent ensemble al Hassan et al Houssayn, ainsi que Zaynab et Oum Koulthoum.
Au total, le prophète épousa 13 femmes, dont deux moururent de son vivant, à savoir Khadija et Zaynab Bint Khouzayma.
Sawda Bint Zamaa : Epousée au mois de Chawwal de l’an 10 de la prophétie, quelques jours après la mort de Khadija Elle était la veuve de son cousin as Sakran ibn Amr.
Aicha Bint Abi Bakr as Siddik : Epousée au mois de Chawwal de l’an 11 de la prophétie, alors qu’elle avait 6ans, elle rejoignit le domicile conjugal à 9 ans. Elle était la seule vierge de ses femmes.
Hafsa Bint Omar ibn Al Khattab : Epousée en l’an 3 de l’hégire, veuve de Khanis ibn Houthafa as Sahmi.
Zaynab bint Khouzaima : Surnommée Oum al Massakin, la mère des démunis, elle fut épousée en l’an 4 de l’hégire mais mourut quelques mois après le mariage. Elle était la veuve de Abdillah ibn Jahch, tombé en martyr à Ohod.
Oumm Salama Hind Bint Abi Omayya : Épousée au mois de Chawwal de l’an 4. Elle était la veuve d’Abi Salama.
Zaynab bint Jahch ibn Rayyâb : Epousée au mois de Thul Qa’da de l’an 5. Elle était la fille de la tante paternelle du prophète et la femme divorcée du fils adoptif du prophète , Zayd ibn Haritha.
Jouwayriyya bint al Hârith : Fille du maître de Bani Moustalak : Epousée au mois de Cha’ban de l’an 6.
Oumm Habiba Ramla Bint Abi Soufyan : Fille de Abou Soufyan, veuve de Oubaydallah ibn Jahch. Elle avait émigré avec son mari en Abyssinie mais son mari redevint chrétien et mourut. Amr ibn Omayya ad Damori, envoyé par le prophète remettre une lettre au Négus, demanda la main de Oumm Habiba pour le prophète au mois de Moharram de l’an 7.
Safiyya bint Houyay ibn Akhtab : Femme juive, prisonnière de Khaybar, affranchie puis épousée par le prophète en l’an 7.
Maymouna bint al Harith : Sœur d’Oumm al Fadl Loubaba bint al Harith, épousée lors de la Oumra de compensation au mois de Thul Qa’da.
Le prophète eut également 2 captives, Maria la copte, offerte par al Makawkis qui lui donna Ibrahim qui mourut en bas âge, et Rayhanna bint Zayd, faisant partie des prisonniers Kouraidhites. Il épousa donc un grand nombre de femmes à la fin de sa vie, après avoir passé 30 années de sa jeunesse avec une seule femme, Khadija, bien plus âgée que lui.
Le prophète épousa les filles de Omar et de Abou Bakr, tout comme il donna ses filles en mariage à Ali et Othman, afin de renforcer les liens qu’il avait avec ces quatre personnages, tous très impliqués dans l’islam. Il épousa également des femmes de tribus ennemies, ou filles d’ennemis, afin de désarmer cette hostilité, la place que tenait le gendre chez les Arabes étant très importante. Enfin, il veilla également à choisir de nombreuses femmes différentes, afin de les éduquer et des les instruire, et qu’elles puissent ainsi propager l’islam auprès de la gente féminine. Il y eut également le cas de Zaynab bint Jahch, ancienne femme de Zayd, son fils adoptif, qu’il épousa sur ordre d’Allah , afin de faire comprendre aux Arabes qu’en islam, le fils adoptif n’avait désormais plus le même statut que le vrai fils. Les mères des croyants avaient des qualités hors du commun, malgré la vie qu’elles menaient, dans la privation et la pauvreté.
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QUALITES ET MORALITES
Le prophète se différenciait des autres hommes par la perfection de son caractère. Physiquement il était de taille moyenne, le visage rond, blanc et frais, qui rougissait lors de la colère. Son rire consistait en un simple sourire. Ses yeux étaient noirs, avec de longs cils. Entre ses épaules, il y avait le sceau de la prophétie, se constituant d’un ensemble de tâches pareilles à des grains de beauté. il jouissait également d’une éloquence hors du commun, et d’une générosité sans limites. Il était également timide. Avant l’islam il était surnommé « le probe ». Il étaithumble et modeste, et respectait fidèlement ses engagements. Il répondait au mal par le pardon et ne s’affligeait pas pour un intérêt personnel. Il ne parlait qu’en cas de besoin. Il fit aux gens entre autres 3 recommandations ; ne blâmer ni ne déshonorer personne, s’abstenir de la fornication et ne parler que de choses pouvant valoir une récompense de la part d’Allah, Allah l’avait donc éduqué de la plus parfaite manière, et fit même son éloge dans le Coran :
وَإِنَّكَ لَعَلى خُلُقٍ عَظِيمٍ 68.4. Et tu es certes, d'une moralité imminente.
Il reste le plus grand homme de tous les temps.
Que les Prières et les Salutations d’Allah soient sur notre maître Mohammed ainsi que sur sa famille et ses compagnons