Le comportement du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam,
avec les enfants.
Voici un ensemble de situations illustrant le comportement de notre Prophète, Salla
Allahou 'Alaihi wa Sallam, avec les enfants et la manière dont il les traitait.
Avec les enfants, notre Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, faisait preuve de
patience et ne s’ennuyait jamais avec eux.
Selon Umm Khâlid bint Khâlid ibn Sa'îd, qu'Allah soit satisfait d’elle : « Un
jour, (alors que j’étais encore enfant), mon père m’amena voir le Messager d’Allah,
Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam. Me voyant habillée d’une chemise jaune, le
Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, me dit en langue abyssine (à titre
de cajolerie) :
- « Sana ! Sana ! » (c'est-à-dire : Jolie ! Jolie !)
Je me mis alors à jouer avec le sceau de la prophétie lorsque mon père me vit et me
réprimanda. Or, le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, lui dit :
- « Laisse-la ! », puis, s’adressant à moi, il me dit :
- « Use et rends désuet ! Puis Use et rends désuet ! Puis Use et rends désuet ! »
(c'est-à-dire : puisses-tu vivre longtemps et l’user).
Il est à noter que Umm Khâlid, qu'Allah soit satisfait d’elle, bénéficia d’une longévité
exceptionnelle. (Boukhari)
Le fait d’être préoccupé par les pratiques cultuelles, l’invocation du Seigneur de la
terre et des cieux n’empêcha aucunement notre Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa
Sallam, de faire preuve de bienveillance et de douceur à l’égard des enfants.
D’après Chaddâd ibn al-Hâd, qu'Allah soit satisfait de lui : « Lors de l’une des deux
prières du soir (al-Maghrib ou al-'Ichâ`), le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi
wa Sallam, sortit (pour diriger la prière), portant al-Hasan ou al-Husayn. Il s’avança,
Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, le déposa par terre, puis prononça le takbîr et
commença la prière. Pendant la prière, l’une de ses prosternations, Salla Allahou
'Alaihi wa Sallam, fut si longue que je dus relever la tête. Je vis alors l’enfant assis
sur le dos du Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, qui était toujours
prosterné. Je poursuivis alors ma prosternation et, une fois la prière accomplie, les
gens lui demandèrent :
- « Ô Messager d’Allah ! Pendant cette prière, une de tes prosternations fut si
longue que nous avons cru que tu avais eu un empêchement quelconque ou que
tu étais en train de recevoir la Révélation ».
- « Rien de ceci n’a eu lieu, Mon fils était sur mon dos et je n’ai pas voulu le
faire descendre avant qu’il ne le fasse de son propre gré », répondit-il.
(Ahmad et al-Nisâ'î)
Notre Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, ne voulant pas presser le petit pour
qu’il descende, attendit que celui-ci en ait eu assez de s’amuser sur le dos de son grand-père.
Il est à noter qu’al-Hasan et al-Husayn, qu'Allah soit satisfait d’eux, n’auraient jamais
agi de la sorte s’ils n’avaient pas été habitués préalablement à être traités par le
Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, avec bienveillance et patience. Il, Salla
Allahou 'Alaihi wa Sallam, aurait pu écarter le petit jusqu’à ce qu’il achève sa prière
puis s’occuper de lui ensuite. Or, notre Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam,
s’abstint de le froisser, même au moment où il sollicitait Son Seigneur, exalté soit-Il.
Selon Abû Qatâda l’Ansarite, qu'Allah soit satisfait de lui : « Je vis le Messager
d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, présider la prière tout en portant 'Umâma
bint al-'Âss – fille de Zaynab, sa fille, qu'Allah soit satisfait d’elle. Quand il se
prosternait, il déposait l'enfant à terre et il la reprenait en se relevant ». (Boukhari et
Mouslim)
Et ce, quoiqu’il ait dit, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam : « La prière est pour moi
source de joie et d'apaisement », raison pour laquelle il disait toujours à Bilâl,
qu'Allah soit satisfait de lui, lorsqu’il se levait pour l’accomplir : « Ô, Bilâl ! Apaisenous avec la prière » (Abû Dawoud). Cependant, même lorsqu’il accomplissait sa
prière, il ne changeait pas de comportement vis-à-vis des enfants.
Une fois, notre Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, prêchait lorsqu’il vit alHasan et al-Husayn, qu'Allah soit satisfait d’eux, arriver, chacun avec une chemise
rouge, marchant en trébuchant.
Le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, descendit alors de son minbar, les porta et les fit asseoir devant lui puis il dit :
« Certes Allah dit en toute vérité (sens du verset) : « Vos biens et vos enfants
ne sont qu’une tentation, alors qu’auprès d’Allah est une énorme
récompense ». (Coran 64/15). Lorsque j’ai vu ces deux enfants marcher en
trébuchant, je n’ai pu patienter et j’ai interrompu mon sermon pour les
porter . » (Abû Dawoud, al-Tirmitdhî et al-Nisâ`î).
Personne n’était plus clément que Muhammad ibn 'Abdallah, Salla Allahou 'Alaihi
wa Sallam, à l’égard des enfants.
Selon Anas, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa
Sallam, a dit :
« Parfois, je commence une prière avec l’intention de la prolonger, mais
lorsque j’entends les pleurs d’un enfant, je l’écourte car je sais que les pleurs
de cet enfant troublent sa mère. » (Boukhari et Mouslim).
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, indiqua également que celui qui ne fait
pas montre de clémence à l’égard des enfants ne fait pas partie des musulmans. A ce
sujet, il dit :
« Ne fait pas partie de notre communauté celui qui ne fait pas preuve de
clémence à l’égard des enfants ni de déférence à l’égard des personnes
âgées » (Al-Tirmidhî)
Cette clémence s’illustra parfaitement lors de l’incident que rapporta son Compagnon
Anas, qu'Allah soit satisfait de lui, qui rapporta les paroles suivantes du Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam : « Cette nuit, m'est né un fils à qui j'ai donné le nom de mon père Ibrâhîm (le père des Prophètes, Ibrâhîm, Alaihi Assalâm) ».
D’après Anas, qu'Allah soit satisfait de lui : « Ensuite, il le confia à Umm Sayf,
épouse d’un forgeron nommé alors Abû Sayf. Il alla, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam,
le voir, et je le suivis. Arrivés chez Abû Sayf, nous trouvâmes la maison envahie par
la fumée, car celui-ci était en train de souffler la forge. J’ai devancé alors le Messager
d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, et j’ai dit à Abû Sayf :
- « Ô Abû Sayf ! Arrête ! Le Messager d’Allah est arrivé »
Il arrêta alors de souffler et le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, demanda
qu’on lui apporte le petit. Ensuite, il l’embrassa et proféra les paroles qu’Allah, exalté
soit-Il, voulut qu’il profère.
Anas poursuivit :
- « J’ai vu le petit lorsqu’il exhalait son dernier soupir entre les mains du
Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, dont les yeux fondaient en
larmes alors qu’il disait :
« Les yeux versent leurs larmes, le cœur est meurtri de tristesse, mais
malgré cela, nous ne prononçons que ce qui plaît à notre Seigneur.
Certainement, nous sommes tristes de devoir te quitter, ô Ibrâhîm ! »
(Boukhari et Mouslim).
A cet égard, je me souviens que l’on dit une fois à l’un des oulémas : « Lorsque la
fille d’al-Fudayl ibn 'Iyâd, qu'Allah lui fasse miséricorde, mourut, il ne fit que rire, et
telle fut sa réponse lorsqu’on l’interrogea sur cette réaction :
- « J’ai agréé favorablement ce qu’Allah m’avait prescrit ».
Or, lorsque le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, perdit son fils, il
pleura ».
Cela pourrait sous-entendre la question suivante : al-Fudayl faisait-il preuve de plus
de patience que le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam ?
Et telle fut la réponse du savant : « Le cœur d’al-Fudayl fut entièrement consacré à un
seul genre d’adoration, à savoir : celle de la résignation vis-à-vis des revers du destin.
Or, le cœur du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, embrassait une multitude
de genres d’adorations, comme, entre autres, celle de la satisfaction aussi bien que
celle de la clémence à l’égard de ce petit ».
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, plaisantait avec eux.
Selon Anas ibn Mâlik, qu'Allah soit satisfait de lui : « Le Messager d’Allah, Salla
Allahou 'Alaihi wa Sallam, était la meilleure personne en matière de bon
comportement. J’avais un frère que l’on nommait Abû ‘Ummayr. A chaque fois que le
Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, venait nous voir et le voyait, il
lui disait pour le taquiner :
- « Dis-moi Abû ‘Ummayr ! Qu’a donc fait le petit nughayr (terme diminutif
désignant le rossignol nourri et abreuvé par Abû ‘Ummayr)? » (Boukhari et
Mouslim).
Si l’on médite un peu sur cette phrase qu’Anas, qu'Allah soit satisfait de lui, proféra :
« A chaque fois que le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, venait
nous voir […] », l’on devine que la plaisanterie du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa
Sallam, se répétait […] ; ce qui prouve que c'était intuitif, que cela ne l’affectait pas,
sinon elle n’aurait pas été si fréquente.
A cet égard, al-Râzî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Un comportement affecté
ne saurait pas être durable, car celui qu’il affecte doit inévitablement retourner à sa
nature ».
Lorsque le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, passait près des enfants dans la
rue, il les saluait. Selon Anas, qu'Allah soit satisfait de lui, il marchait avec le
Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, qui passa près des enfants et les
salua (Mouslim). Cela m’amène à me poser la question suivante : qui parmi nous,
cher lecteur, se pare d’une telle modestie et agit de la sorte de nos jours ?!
Le Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, embrassait les enfants.
Selon la mère des croyants, Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle : « Des bédouins
vinrent trouver le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, et demandèrent
:
- « Embrassez-vous vos enfants ? » « Oui », fut la réponse.
- « Nous, par contre nous n'embrassons jamais les nôtres », répliquèrent-ils.
Là, le Messager d’Allah, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, dit :
- « Que puis-je faire si Allah a arraché la clémence de vos cœurs ? ».
Ya'li ibn Murra, qu'Allah soit satisfait de lui, dit qu’un jour, ils sortirent avec le
Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, pour se rendre à une invitation. Chemin
faisant, le Prophète, apercevant al-Husayn en train de jouer, accourut vers lui devant
tout le monde, ouvrit les bras, laissa l’enfant passer tantôt par-ci tantôt par-là,
s’amusa avec lui et le fit rire. Il finit par l’attraper, posant une main sous son menton
et l’autre sur sa nuque. Puis l’étreignant et l’embrassant, il dit :
- « Al-Husayn est de moi et je suis de lui. Qu’Allah aime celui qui aura aimé
al-Husayn. Al-Husayn incarne le savoir de toute une nation » (Ahmad, alTirmidhî et Ibn Mâdja).
Dans ce contexte, il importe de savoir que priver l’enfant d’une part suffisante de
tendresse et de douceur risque d’être à l’origine de sa déviation du droit chemin.
En réponse à la consultation d’un patient homosexuel, le docteur 'Alî al-Zahrânî,
psychologue saoudien, indiqua : « Au sujet de votre problème sexuel et de votre
attachement aux hommes plus âgés quant à l’accomplissement de l’acte sexuel,
sachez que, selon certains psychologues, ce problème est inhérent à l’enfant qui n’a
pas joui d’une part suffisante de tendresse de la part de son père. Ceci se manifeste
dans sa recherche des hommes plus âgés, son besoin de tendresse étant tel qu’il ressent le désir d’avoir une relation sexuelle avec eux. Or, il s’agit en réalité de la tendresse qu’il a tant recherchée lors de son enfance sans jamais la trouver ».
Certains psychologues conseillent à tout père d'être affectueux avec son fils afin de
lui apporter la tendresse qu’il recherche, et ce lors des premières années de l’enfance.
Ils leur conseillent de ne pas négliger plus tard de s’amuser et de jouer avec lui afin
d’éviter que cette forme de déviation ne se manifeste chez le petit.
En effet, d’après certaines études, les déviations sexuelles se manifestent plus
amplement chez les enfants qui vécurent sans pères, soit à cause des pr éoccupations
continuelles de ceux-ci hors de la maison, soit de leur voyage pour de longues
périodes, soit de leur mort ou de leur séparation d'avec leurs mères.