Il faut comprendre une notion primordiale dans cette civilisation dont nous sommes membres, souvent malgré nous, plutôt deux notions. Relativiste dans le domaine moral et idéologique, scientiste dans le domaine technologique et historique.
Relativiste dans le jugement moral, même si le juge décide du moral.
“Tout se vaut”, “Tous les goûts sont dans la nature”, “À chacun sa vérité”. Ces phrases éveillent sûrement chez vous des sentiments contradictoires, soit une bienveillance, soit un dégoût. Pourtant ce relativisme est un ciment de l’idéologie de l’Occident. En deux mots, le relativisme est le fait de dire que la vérité ou “le Bien” est dépendant du milieu social, de la culture, et dans le fond, n’existe pas. Il n’est que circonstanciel et ne dépasse jamais le ciel. Évidemment, une fois ce postulat en place, on peut dire que tuer des fœtus est anodin, que deux hommes qui s’aiment, dans le fond le ciment du couple c’est l’amour et non plus la procréation.
Mais il faut quand même des limites, sinon on se retrouve dans la jungle, donc les limites, le code Napoléon les fixent. De temps en temps on les retouchent suivant le nombre de jeunes dans les rues ou suivant les orientations et les fantasmes des ploutocrates ou des lobbys en charge du pays. Un non-arbitraire de principe (Dieu), a donné place à l’arbitraire de juges qui décident et deviennent, dans les cours de droit, sacralisés par la formule “Le législateur”. On a donc l’arbitraire qui décide du moral, tout en faisant la morale à ceux dont les canons sont divins.
D’ailleurs quel est la limite aux “avancées” morales quand on considère les limites sociales comme des cibles à abattre pour finir 1er sur le podium du progressisme.
Scientisme aveugle et croyance au progrès, idoles athées.
Après la jungle de l’arbitraire, rejoins-moi dans la caverne du progrès. Le monde, avec le temps, évolue et avance vers le bien, le bien commun. Cela paraît logique lorsqu’on fait une analogie avec nous-même, nous grandissons chaque jour, notre savoir augmente, notre esprit s’affine.
Pourtant, en soi, est-ce que la voiture représente le bien, ou un juste un bien ?
Nous pouvons traverser des plus grandes distances plus rapidement, mais les cancers nous touchent tout aussi rapidement. Nous pouvons rejoindre des pays étrangers et partir en vacances avec aisance, mais nous sommes déracinés et devenons esclaves des autoroutes et des bouchons en délocalisant notre vie entre un bureau, un trajet qui se compte en heures, et une maison devenu un dortoir.
Il y a pas d’avancée en soi, même dans le domaine technologique. Il faut voir ça plutôt comme un échange, comme un compromis. L’accès à l’information sur internet, contre le flicage. Contre la perte de temps sur des MMORPG et des vidéos YouTube inutiles. Contre le monde de la gratuité qui permet de télécharger, mais qui ne permettra jamais à celui qui n’a pas de seau de le remplir d’eau. C’est un échange, et malheureusement, les qualités de regard critique, d’analyse, de synthétisation, sont tout aussi nécessaires aujourd’hui, la quantité ne pouvant jamais se substituer à la qualité.
Ce qu’il faut comprendre de cette courte introduction, est que deux pensées contradictoires :
- Chacun peut avoir les standards qu’il veut et la morale qui lui plait.
- La solution du monde est le progrès technique et la science et seule la science est vérité.
Cohabitent dans un même esprit, mais pour comprendre cela, faudrait-il d’abord qu’on soit capable de nommer ces idées…
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