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« On ne connaît pas la vérité par les hommes, mais connais donc la vérité, et après tu connaîtras ceux qui la suivent. »


THREAD | La dot en Islam

Publié par convertistoislam - l'islam pour tous sur 24 Juin 2020, 02:55am

THREAD | La dot en Islam

La dot est autant un pilier du mariage qu'elle est un sujet polémique, au centre des débats les plus passionnels. Mais au delà des avis personnels, c'est à la législation seule que nous devons révérence

Alors que dit l'Islam sur cette prescription ?
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Tout d'abord, rappelons que l'Islam appelle en tous points à la juste mesure et à la modération

Allah dit : «[Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux] qui, lorsqu’ils dépensent, ne sont ni dépensiers, ni avares, mais se tiennent au juste milieu.» (Coran, 25:67)
Cette modération ne quitte pas le croyant et l'éclaire dans toutes les décisions de sa vie. Elle garantit la stabilité de l'humain, de son foyer et de l'ensemble de la société.

Les dépenses équilibrées sont retirées de là où il ne faut pas et données là où il faut, à qui il faut
Et c’est d’autant plus vrai en ce qui concerne le mariage. Le Messagerﷺ dit: «Les meilleurs mariages sont les plus faciles» (Al-Hākim)

Cette facilité dont parle le Messagerﷺ se déploie dans tous les aspects du mariage, ant le relationnel et ses démarches que l’aspect financier
qui en est une partie non négligeable. Ainsi, plus le mariage est facile, modeste et léger, et plus il est meilleur et béni au regard de la législation. Cette recommandation transparait jusque dans les piliers du mariage comme la dot à propos de laquelle le Prophète ﷺ dit :
« La meilleure dot est la plus facile » (Al-Bayhaqi).

C’est même un des critères de sélection du conjoint ou de la conjointe selon le Prophète ﷺ, comme il dit, s’adressant aux compagnons : « Les femmes les plus bénies sont les moins onéreuses » (Ahmad)
Umar disait: «L’un de vous exagère dans la dot qu’il donne pour son épouse jusqu’à qu’il ressente de la haine envers elle et lui dise: «Tu m’as coûté tout ce que je possédais, et j’ai du assumer toutes les dépenses pour toi, jusqu’à devoir payer la corde de l’outre!»» (Tirmidhi)
Mais pour autant ! Il est ici nécessaire de rappeler que le juste milieu, c’est aussi de ne pas tomber dans l’autre extrême. S’il est effectivement blâmé de céder à la dilapidation,la pingrerie est tout aussi blâmable et il faut avoir conscience que le mariage, ce n’est pas rien!
Allah nous parle de ce grand contrat dans son Livre en disant : «Comment oseriez-vous reprendre [ce que vous avez donné en dot] après que l'union la plus intime vous ait associés l'un à l'autre et qu'elles aient obtenu de vous un engagement solennel?» (Coran, 4:21).
L’engagement solennel, ce terme fort et puissant, qualifie ici le mariage ; ainsi, loin d’être une simple fréquentation passagère ou un contact frivole, c’est d’une union profonde et sacrée qu’il s’agit, qu’il faut estimer à sa juste valeur, ce qui passe aussi par le financier.
Il est donc tout aussi important de mettre la main à la poche que de ne pas faire d’excès. D'un point de vue global il est tout d’abord nécessaire d’être sûr de pouvoir s’acquitter de tous les frais qu’engendreront le mariage, ce pourquoi le Prophète ﷺ dit dans le célèbre hadith
«Ô vous les jeunes! Celui d'entre vous qui en a les capacités qu’il se marie. Ce sera plus à même pour lui de baisser le regard et de préserver sa chasteté. Et celui qui n'en a pas la capacité, qu’il jeûne car le jeûne sera pour lui une protection» (Bukhari, Muslim)
Ibn Hajar Al-'Asqalānī mentionne dans l'explication de ce hadith que la capacité ici désigne la capacité financière à assumer le mariage, comme l'explique Al-Māzari et d'autres.

Le Prophète ﷺ a ainsi orienté celui qui ne peut pas assumer les frais du mariage à jeûner plutôt que 
de lui dire de se marier quand même, ce qui indique clairement que c’est une responsabilité qu’il doit assumer !

Et cela commence déjà par la dot: il est impératif de donner une dot raisonnable à l’épouse, qui valorise son mariage ; au point où l’imam Malik considérait sa valeur 
minimale comme étant d’un quart de dīnār prophétique : sachant qu’un dīnār est de 4,25 grammes d’or, donc 50€ environ. Ce n’est donc pas raisonnable ni même valide chez l'imam Malik de se marier, comme on l’entend souvent, pour une datte, un verre d’eau ou un stylo !!
De même que la dot est un droit solennel de l'épouse qu'il est important de respecter pour lui comme pour elle. Ainsi, il ne lui est pas autorisé de renoncer à ce droit avant le mariage, au point où si les époux se mettent d'accord pour supprimer la dot le mariage sera invalide
Et si jamais ils se marient ainsi par ignorance et consomment on imposera à l'époux de donner une dot selon la moyenne des dots que demandent les épouses de la même catégorie que la sienne.

Ainsi, l'affaire est extrêmement importante et mérite d'être considérée comme il se doit
Dans tout cela, on pourrait se poser la question légitime : si le Prophète ﷺ est notre exemple, quel est son modèle ? Comment a-t-il organisé ses mariages et ceux de ses filles ?

Etudions donc comment le Prophète ﷺ gérait cette affaire de ce qui nous est rapporté
Concernant la dot, le montant que le Prophète ﷺ donnait à ses femmes et exigeait pour ses filles était en moyenne d’environ 1428 grammes d’argent. Preuve en est la parole de Umar ibn Al-Khattab qui dit : « Prenez garde à ne pas tomber dans l’excès quant au montant de la dot.
Si c’était une noblesse ici-bas ou une protection auprès d’Allah, le Messager d’Allah ﷺ aurait mérité plus que quiconque d'en augmenter le montant. Or je ne sache pas qu'il ait offert à l'une de ses femmes ou demandé pour l'une de ses filles plus de 12 uqiyya » (Tirmidhi)
Une uqiyya étant égale à 40 dirhams prophétiques, et un dirham prophétique pesant 2,975g d’argent, on tombe bien sur 1428g.

Il faut savoir qu’à l’époque les prix de l’or et de l’argent étaient bien plus proches qu’aujourd’hui.

Ainsi, si on sait que 12 dirham (35,7g d’argent) 
étaient équivalent à 1 dinar (4,25g d’or) comme c'est rapporté, on peut en déduire que 1428 grammes d’argent étaient équivalent à 170 grammes d’or. Cette dot équivaudrait donc aujourd’hui à environ 7544,6 euros !!

Même si le prix de 1428 grammes d’argent aujourd’hui équivaut à 
environ 750 euros, ce qui n’était pas le cas à l’époque…

Et celui qui rétorquerait "ça ne représentait pas la même chose à l'époque", on lui répondrait : si !

Preuve en est le fait que le nissāb (seuil imposable) de la zakāt qui est l'élément distinguant le riche du pauvre, 
donc la somme d'argent pour être considéré "riche" est de 85 grammes d'or ou 595 grammes d'argent.

Or ici 170 grammes d'or (ou 1428g d'argent) représente le triple de cette somme ! C'est donc indéniablement une somme conséquente même pour l'époque.
Bien sûr, le but ici n'est pas de rendre impossible le mariage, et chacun devra faire en fonction de ses moyens sans dépasser le minimum.

Mais le but est plutôt de recadrer cette tendance ridicule à la négligence et au laxisme propagée sur les réseaux sous couvert de modestie !
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