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« On ne connaît pas la vérité par les hommes, mais connais donc la vérité, et après tu connaîtras ceux qui la suivent. »


L'Islam n'est pas une religion d'ingénuité et de candeur, mais de justice et d'honneur

Publié par convertistoislam - l'islam pour tous sur 10 Octobre 2020, 00:11am

L'Islam n'est pas une religion d'ingénuité et de candeur, mais de justice et d'honneur


On a souvent tendance, en particulier ceux chez qui l'émotionnel a pris le pas sur la raison, à dénaturer notre religion - et plus généralement tout ce qui a attrait à la spiritualité - en déréglant la balance de la juste mesure et en édulcorant à outrance ce qui est censé notre rapport au divin en brandissant des concepts mal compris tels que la miséricorde, la paix etc.


Ainsi, dans le cas où une personne religieuse réclamerait justice, lutterait contre l'injustice, enjoindrait le convenable et réprimanderait le blâmable, avec verve voire véhémence, on lui rétorquerait qu'il faut au contraire patienter, pardonner et être miséricordieux.


Encore pire, si cette personne, toujours dans sa lutte noble contre l'injustice et les injustes, emploie des outils puissants, ou utilise le même arsenal que ses bourreaux, on ira même jusqu'à la condamner elle - alors qu'elle est pourtant la victime - en justifiant cela par la rhétorique de l'amour, du pardon et de la mansuétude, comme si l'offensé en se défendant y avait commis la plus grave des entorses.


Or si effectivement l'Islam a comme principes importants la miséricorde, la mansuétude et le pardon, commandés par nombre de versets à commencer par : "Pratique le pardon, ordonne le convenable et écarte toi des ignorants" (7:199), il est néanmoins nécessaire de comprendre que notre religion est un ensemble de valeurs qui s'équilibrent entre elles et qui doivent être vus comme un tout, et non fragmentés à notre guise.
En ce sens, le principe de miséricorde ne peut subsister que si et seulement si il est équilibré par le principe de justice, sans quoi il se changerait en faiblesse. Tout comme le principe de pardon ne peut être pratiqué que si et seulement si il est encadré par le principe d'honneur, sans quoi il se changerait en pleutrerie.
C'est avec cet équilibre harmonieux et parfait que le croyant vit sa foi apaisée et assumée, sereine et décomplexée, dans ce Graal qu'il cherche toute sa vie durant à atteindre et auquel il aspire à se conformer qu'on nomme le juste milieu.


L'équilibre entre la sévérité de la justice et la douceur de la miséricorde, l'équilibre entre l'impartialité face aux injustes et la mansuétude face aux repentants. L'équilibre entre l'honneur et le pardon, sans candeur ridicule ni outrecuidance exagérée, afin que la société perdure dans sa stabilité sans tendre vers les despotes ni se laisser dompter par les criminels.


C'est la même toute l'essence de la législation divine et son fil conducteur dans toutes ses prescriptions. Le Législateur - qu'Il soit exalté - invite au pardon, mais Il a prévu des peines légales pour les récalcitrants. Le Législateur se réserve l'amnistie divine, pourtant Il a établi un droit sur terre qu'Il a confié à des légataires qui jugent avec son Livre. Le Législateur pardonne mais châtie, gracie mais punit, absout mais sévit : "C'est ainsi que ton Seigneur frappe les cités de Sa rigueur lorsqu'elles sont injustes. Son châtiment est bien douloureux et bien dur." (11:102).


C'est cet équilibre même qui, une fois qu'il est défait, amène aux extrêmes du laxisme ou de l'exagération. Et l'une des tares de notre époque c'est que la balance penche excessivement vers le laxisme, corrodée par les concepts chrétiens du "tendre la joue" et de la "première pierre", qui servent ensuite de passe-droit à passer toute les pires ignominies - sauf bien sûr quand ça touche les intérêts personnels - et à éviter toutes les prises de position qui demandent fermeté et sérieux.


On pourrait même aller plus loin en disant que cette tendance au "miséricordisme" exacerbé dénote (souvent) d'une dépréciation et d'un mépris du fait religieux, qui est déclassé dans les priorités, mis en arrière-plan, comme un simple hobby occasionnel ou une sérénade d'arrière-plan censée nous aérer l'esprit quelques minutes ou nous revigorer dans les moments de spleen, au même titre qu'un café ou une balade en forêt. Le religieux n'a plus de valeur sociétale, n'a plus de portée juridique, n'a plus de sacralité hégémonique dans la vie du croyant, et n'a ainsi plus de raison d'être défendu ou a fortiori de procurer des outils de défense.


Par capillarité donc, le croyant religieux n'a plus vocation à défendre ses droits, à exprimer sa position, à assumer son credo, à lutter contre les injustices qu'il subit, parce que la religion qu'il porte est perçue comme un facteur d'affaiblissement, et que donc la ferveur de sa lutte fait tâche avec l'image de léthargie spirituelle et de sourire béat qu'on voudrait le voir porter.


L'Islam est aux antipodes de cette vision dénaturée et de cette caricature insipide, pour la simple et bonne raison que notre religion se veut être un système uniforme de société qui sert de code de vie à tous ses fidèles et qui enseigne la fierté, l'honneur et la justice : "Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité. Quelle bonne exhortation qu'Allah vous fait! Allah est, en vérité, Celui qui entend et qui voit tout." (4:58).


L'Islam nous autorise ainsi à faire entendre notre voix et à défendre nos droits, face à l'oppression, même s'il faut répondre à l’oppresseur sur le même acabit, en reprenant la même artillerie. N'est-ce pas qu'Allah nous dit : "Et si vous punissez, infligez [à l'agresseur] une punition égale au tort qu'il vous a fait. Et si vous endurez… cela est certes meilleur pour les endurants" (16:126).


L'Islam nous autorise même explicitement à avoir recourt à des paroles ou actes qui peuvent sembler déplacés ou impertinents dans un autre contexte si l'on est victime d'injustice. Allah nous dit : "Allah n'aime pas qu'on profère de mauvaises paroles sauf quand on a été injustement provoqué. Et Allah est Audient et Omniscient." (4:148).


L'exégèse de ce verset a été enrichi par plusieurs interprétations, comme celles d'Ibn 'Abbas qui dit : "Cela signifie : Allah n'aime pas que quiconque invoque contre quiconque sauf celui qui est victime d'injustice pour qui il est autorisé d'invoquer contre celui qui s'est montré injuste. Mais s'il endure c'est mieux pour lui". Il est rapporté de lui également ainsi que d'As-Suddi qu'ils dirent : "Il n'y a pas de mal pour celui qui est victime d'injustice de chercher victoire contre celui qui en est coupable en lui infligeant la même chose qu'il lui a injustement fait subir, et qu'il lui dise des mauvaises paroles". D'autres encore comme Mujahid ibn Jabr dirent : "Ce verset a été révélé concernant celui qui passe par chez une personne qui refuse de lui offrir le gîte, il lui est autorisé de s'en plaindre et de dire [aux gens] qu'il ne l'a pas hébergé comme il se devait".


Ainsi, dans leur disparité, tous ces exégèses convergent vers une même signification : il est autorisé d'utiliser les mêmes règles que l'oppresseur pour se venger de son injustice et réclamer son droit, quitte à lui infliger la même injustice qu'il a infligée, à lui faire subir ce qu'il a fait subir et à retourner contre lui son propre jeu.
Ces éminentes sagesses qui prouvent à quelle point notre religion est équilibrée, préserve les droits et impose les devoirs, vient au secours des victimes et accable les injustes, et contrastent ainsi avec le laxisme des ouailles qui ne font que conforter les tyrans dans leurs positions et conserver les victimes sous leur oppression.


Qu'Allah nous accorde la juste mesure et la pleine rectitude dans toute chose.
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En ce sens, et parce que c'est en lien avec l'actualité, j'en profite pour affirmer mon soutien public à notre frère Idriss Sihamedi qui mène un combat contre les égéries de l'injustice et de la tyrannie politico-médiatique qui tordent leurs principes pour faire des lois d'exception et une anti-justice qui censure et opprime, sans tribunal ni décret, au nez et à la barbe de ces principes de "liberté" qui servent d'opium pour endormir et étouffer la contestation sur une bataille idéologique rondement menée.


Répondre à ces gens sur le terrain médiatique, en exposant les contradictions de leur pseudo-combat et leur apanage qu'ils s'arrogent dans les fiefs mêmes de ceux qu'ils combattent et de qui ils ont fait l'attaque diffamatoire leur fond de commerce, tout en restant en ligne avec les principes d'éthique et de respect, est un combat noble et respectable qui mérite le soutien des musulmans comme des non-musulmans.

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