Les mariages forcés
Question : Est-il permis au père de contraindre sa fille à un mariage avec quelqu'un elle ne désire pas ?
Réponse : Il n'est pas permis au père, ou à quelqu'un d’autre que lui, de contraindre celle qui est sous sa tutelle à épouser quelqu'un avec qui elle ne désire pas se marier. Plutôt il est nécessaire de chercher son consentement et sa permission en raison de la parole du messager (salallahu ‘alayhi wa salam) : « la vierge ne doit pas être épousée avant d’avoir cherché son consentement. Ils dirent : ô messager d'Allah! Quel est son consentement ? Il a répondu : Son silence. Et dans une autre formulation : Et quant à la vierge, son père cherche son consentement et son consentement est son silence. » Rapporté par Al-Bukhârî dans le chapitre du mariage (n°5136), et par Muslim dans le chapitre du mariage (n°1419 et 1421).
Donc il est obligatoire au père lorsqu’elle atteint l'âge de neuf ans ou plus, qu'il demande son consentement. De même pour ses tuteurs, ils ne la marient pas sans son consentement. Ceci est obligatoire à tous. Quiconque marie sa fille sans permission/consentement alors le mariage n'est pas correct parce qu'une des conditions du mariage est le consentement et l’agrément des deux parties. Ainsi s'il la marie contre sa volonté et la contraint par des menaces ou en la battant, le mariage n'est pas valable...
Il est donc obligatoire pour le père de consulter sa fille au sujet de son mariage à partir de l’âge de neuf ans. De même, ses tuteurs ne peuvent la marier qu’après avoir eu son autorisation. Ceci est le devoir de tous. Celui qui marie une femme sans son autorisation, alors le mariage est caduc, car le consentement des deux époux est l’une des conditions du mariage. Si la femme est mariée sans son accord, sous la menace ou en étant battue, alors le mariage n’est pas valable. Cependant, le père, particulièrement, peut marier sa fille n’ayant pas encore atteint l’âge de neuf ans, selon l’avis le plus correct des savants. En effet, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a épousé cÂ’îsha sans son autorisation avant ses neuf ans, comme il est rapporté dans un hadith authentique. [Rapporté par Al-Bukhârî dans le chapitre du mariage (n°5133 et 5134) et par Muslim dans le chapitre du mariage (n°1422).]
Il est du devoir du mari, s’il est au courant du refus de la femme, de ne pas avancer dans les procédures du mariage, même si le père de celle-ci lui facilite les choses. Il doit craindre Allah et ne pas accepter une femme qui ne veut pas de lui, même si son père prétend qu’elle n’est pas forcée. Il est de son devoir de s’éloigner de ce que Allah lui a interdit, car le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a ordonné de demander la permission à la fille.
Par ailleurs, nous conseillons à la femme qu’on demande en mariage de craindre Allah, et d’accepter l’opinion de son père s’il désire la marier et si le prétendant à son mariage est un bon croyant et qu’il a une bonne moralité. En effet, ce genre de mariage comporte un immense bienfait et un profit, et le célibat est un grand danger. Nous conseillons à toutes les filles d’accepter de se marier lorsque des hommes doués de qualités se présentent à elles, et de ne pas donner comme prétexte les études ou l’enseignement ou autre chose. Et Allah est le Garant de la réussite.
Fatwa de Cheikh Ben Baz
Fatwas concernant les femmes, pages 55 et 56.
http://www.fatawaislam.com/content/view/601/44/
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Question : J’ai une sœur et mon père l'a marié à quelqu'un sans chercher son avis et sans que cela lui plaise. Elle a vingt et un ans et il a fait un faux témoignage pour le contrat de mariage (disant) que la fille est d'accord pour le mariage... Ainsi quelle est le jugement ce contrat de mariage... ?
Réponse :... Cependant la réponse correcte est, à cet égard, qu’il n'est pas légal pour le père ou quelqu'un d'autre de contraindre la fille au mariage avec quelqu'un qu’elle ne désire pas, même s'il convient, parce que le messager (salallahu ‘alayhi wa salam) a dit : « n'épousez pas la vierge avant d’avoir cherché sa permission. » Et ceci est général - personne n'en est exempté, pas (même) ses tuteurs. Il est rapporté dans le Sahih Muslim : «quant à la vierge, son père doit chercher son consentement... »
Shaikh Ibn Uthaimin dans Fatawal-Mar'a Vol. 1. P.47
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Conseil de Chaykh Ridâ a une sœur pour un mariage dont l'homme ne prie pas
Assalâmou ‘alaykoum wa Rahmatoullâhi wa Barakâtouh,
J’ai téléphoné à Chaykh ‘Alî Ridâ pour un conseil à la sœur qui est forcée au mariage. J’ai peut-être mal exposé la chose (il ne faut pas hésiter à le dire) ou négligé un point fondamental.
Auquel cas je rappelerai, in châ Allâh. Qu’Allâh nous préserve des épreuves et qu’Il nous assiste, car nous sommes faibles et c’est de Lui qu’émane le secours, âmîn.
Questionneur: La dernière question in châ Allâh [émane de] une sœur de France, son père l’a promise en mariage à son cousin [à elle] depuis de nombreuses années. Mais elle n’y a pas consenti,
parce que le prétendant ne prie pas. De plus, elle ne renie pas la piété filiale, mais elle a plutôt peur pour sa foi, comme l’abandon de la prière ; ou d’être contrainte de séjourner en France,
l’obligation d’exercer un emploi en situation de mixité, etc. Maintenant, elle est dans la détresse et vous demande conseil.
Chaykh : Par Allâh, je lui conseille, si cet individu ne prie pas, de ne pas accepter […] parce qu’il n’y a pas d’obéissance possible à une créature dans ce qui se
révèle désobéissance envers le Créateur. Et ceci ne relève pas du tout de la désobéissance envers les parents, en aucun cas. C’est bien plutôt de la piété filiale en réalité, parce que le
Prophète Sallallâhou ‘alayhi wa Sallam dit : « Conseille ton frère, oppresseur ou opprimé ». Et cela fait partie de l’assistance apportée aux parents, car ils
sont injustes (oppresseurs) dans [le domaine de] cette question en réalité, car ils n’ont pas le droit de marier leur fille à quelqu’un qui ne prie pas. Nous savons que le Prophète Sallallâhou
‘alayhi wa Sallam a dit : « le pacte qu’il y a entre eux et nous est la prière. Celui qui l’abandonne est un mécréant ». Oui, nous sommes sur le Manhaj et la
bonne réponse, la vérité est que la mécréance ici ne le fait pas sortir de la religion s’il l’a abandonnée par paresse. Mais cela ne signifie pas que nous devions regarder avec légèreté un homme
qui abandonne la prière, ce qui fait partie des grands péchés les plus graves. Il n’est pas permis en aucun cas que ceci soit le sort de cette jeune femme croyante et des enfants qu’ils auront :
leur châtiment quel sera-t-il ? Ils abandonneront la prière, comme leur père – [nous disons cela] en nous réfugiant auprès d’Allâh (‘Iyâdhan Billâh). Oui, ceci est ma réponse.
L’audio est disponible à :
http://www.box.net/shared/a8y8q6h0kc