La Foi et la Croyance
La plupart du temps, que l'on soit athée ou adepte d'une religion, on place le débat sur un niveau intellectuel: rationnel contre irrationnel, croire suivant un raisonnement contre ne pas croire
suivant un autre. De ce fait, de nombreux croyants sont dans l'illusion de la foi par une croyance, une auto-persuasion, soit fondée sur une logique souvent fragile - une évidence jamais remise
en question - soit héritée de la famille. Solide ou pas, une logique ne peut engendrer une véritable foi, et si la plupart des croyants avaient la foi, ils pratiqueraient aussi, ou ils
pratiqueraient plus et/ou plus intensément. Une telle croyance a son intérêt malgré tout. Cela peut être une forme d'espoir ou de force pour vivre.
Pour simplifier nous allons différencier la foi de la croyance, mais le but n'est pas de nous perdre dans une dissertation définitionnelle. Le principal est de distinguer deux rapports
diamétralement différents au divin. Derrière la croyance tant critiquée, il y a le ressenti personnel d'une présence tellement forte qu'il amène souvent à un sentiment d'émerveillement, de grâce
ou d'extase, ce qui amène le plus souvent à "la foi". Pour Abraham Maslow, célèbre psychologue humaniste, les expériences d'extase sont des "expérience paroxystiques". Ce sont des choses qui
arrivent hélas rarement aux personnes n'utilisant que leur intellect.
Je connais certaines personnes qui ont senti - à un moment de leur vie - être en union avec l'univers, ou quelque chose d'incommensurable entrer dans leur corps. Ce ressenti n'a aucun rapport
avec une quelconque démonstration scientifique ou logique. C'est une chose que l'on ne peut atteindre par le débat ni par la réflexion. Il est donc inutile de convaincre, car il faut le "sentir
pour le croire". En fait, une seule expérience de ce genre peut mettre fin à tout débat. Et il ne serait plus question de l'existence du divin ou d'autre chose, mais de la certitude d'une
présence impalpable, non mesurable, non localisable. Ce ressenti d'une présence, quelle qu'elle soit, n'enlève pas à l'individu la capacité de réflexion ou de rationnalité. Classer les croyants
dans l'irrationnel et la bêtise est indéniablement hâtif. On aura beau débattre des dizaines d'années durant sur le goût du chocolat au lait aux amandes suisse, une personne qui n'y a jamais
goûté ne connaîtra jamais son goût. Il en est de même pour la foi.
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