La préservation des biens
L’Islam protège avec vigilance les biens des individus en prescrivant des sanctions très sévères pour garantir leur préservation et les prémunir contre tout préjudice. C’est dans ce cadre qu’il a prescrit l’amputation de la main du voleur. Allah -Pureté à Lui- dit : ( Le voleur et la voleuse, à tous deux coupez la main, en punition de ce qu’ils se sont acquis, et comme châtiment de la part d’Allah. Allah est Puissant et Sage. )[Sourate 5, verset 38. ].
L’amputation ne se pratique pas de façon aveugle et arbitraire, comme se l’imaginent ceux qui ne connaissent pas réellement l’Islam. Il faut absolument que certaines conditions soient réunies pour son application, si l’une de celles-ci venait à manquer ou s’il y a un doute, la peine n’est pas appliquée.
- Le bien doit être dans un abri que le voleur brise pour s’en approprier. Quant au bien exposé, sans protection, si le voleur s’en accapare, il n’y a pas d’amputation, mais le coupable doit subir une peine forfaitaire définie par l’autorité et qui assure la préservation des biens individuels. Dans ce cas, en effet, c’est le propriétaire du bien qui a été négligent en ne prenant pas soin de son bien.
- Le motif du vol ne doit pas être la faim ou la soif, si tel est le cas, il n’y a pas d’amputation à appliquer conformément à ce qu’Oumar a fait l’année de la disette.
- La valeur de bien volé doit atteindre le seuil minimum légal. En dessous de ce seuil, il n’y a pas d’amputation.
Il est à noter que cette peine et les autres peines légales dans l’Islam ne sont appliquées qu’en cas d’absence de tout doute possible, car le Prophète -paix et salut sur lui- a dit : «Repoussez, autant que vous le pouvez, les peines criminelles contre les Musulmans. Si vous trouvez une issue pour le Musulman, laissez-le, car il vaut mieux pour le souverain d’être indulgent par erreur que de sanctionner par erreur » [Ad-Darouquoutni (3/84). ].
Cependant, tout en repoussant l’application de la peine en cas de doute, la Charia islamique prescrit une sanction forfaitaire qui est moins sévère que la peine légale et est laissée à l’appréciation du juge. L’intensité de la peine varie selon le délit et le coupable et peut aller de l’emprisonnement à la flagellation en passant par le blâme ou l’amende etc., selon l’appréciation du juge.
De même, l’Islam a sévèrement interdit tout ce qui constitue une violation de la propriété matérielle, comme l’usurpation, l’appropriation injuste des terres ou des biens d’autrui, par escroquerie ou malversation. Allah -Pureté à Lui- dit : (Et ne dévorez pas mutuellement et illicitement vos biens. ) [Sourate 2, verset 188. ] .
Celui qui se rend coupable de tels délits s’expose à une sévère punition le Jour de la Résurrection, car le Prophète -paix et salut sur lui- a dit : «Quiconque s’approprie injustement le bien d’un Musulman, rencontrera Allah alors qu’Il est en colère contre lui»[Mousnad Al-Imam Ahmad (1/416), Hadith 3946. ].
La Charia islamique somme l’usurpateur de restituer le bien spolié ; s’il l’a usé ou dilapidé, il doit en restituer le prix. Toutefois, si le propriétaire renonce à son droit, le coupable en est exempté, mais subit néanmoins une sanction disciplinaire.
Mieux, l’Islam a accordé au propriétaire le droit à la légitime défense pour mettre ses biens à l’abri de l’agresseur : même si cela aboutit à la mort de ce dernier, il n’y a pas de talion à faire. Si en revanche, le propriétaire est tué par l’agresseur, il est alors considéré comme un martyr, car le Prophète -paix et salut sur lui- dit : «Quiconque est tué en défendant ses biens est un martyr» [Al Boukhari (2/877), Hadith N° 2348. ].