Les gens [savants] ont divergé [sur cela] et deux opinions ont été avancées :
L’une de ces deux opinions est celle provenant des adeptes de l’Imâm Ahmad (rahimahullâh). Ils soutiennent qu’ils seront interrogés de part le fait qu’il est légiféré de prier sur eux, de faire des invocations [ad-Dou’â] pour eux, et de par la demande à Allâh qu’Il les préserve de la discorde [fitnah] de la tombe. Comme ce que l’Imâm Mâlik a rappelé dans son « Mouwattâ », d’après Abî Hurayrah (radhiallâhu ’anhu) que le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) fit la prière funéraire sur un enfant et on l’entendit dire dans son invocation : « Ô mon Dieu ! Préserve-le du tourment de la tombe. » [Rapporté par Mâlik dans « al-Mouwattâ - vol-1 p.228 » et al-Khatîb dans « al-Târikh al-Baghdâd - vol-11 p.374 » ]
Et aussi ce qui a été rapporté par ’Alî Ibn Ma’bad, d’après ’Âisha (radhiallâhu ’anha) qui passa près du convoi funèbre d’un petit enfant et pleura. Il lui a été dit : quels sont ces pleures Ô Mère des Croyants ? - Elle répondit : J’ai pleuré pour cet enfant par compassion pour lui et du fait du rétrécissement de sa tombe.
[...]
D’autres [parmi les savants] ont dit : La question ne sera posée qu’à ceux [parmi les enfants] qui ont eu la raison [pour comprendre] les Envoyés. Et s’il est demandé : est-ce qu’ils seront interrogés sur la foi aux Envoyés [Roussoûl] et leur obéissance ou pas, et qu’il leur serait dit : « que disais-tu sur cet homme qui vous a été envoyé ? » Certes l’enfant est celui qui ne peut [en réalité] distinguer ce point, comment alors peut-on lui dire : « que disais-tu sur cet homme qui vous a été envoyé ? » Il devrait [pour cela] lui être accordé dans la tombe la raison [al-’Aql], et certes, il ne sera pas interrogé sur l’ensemble tant qu’il n’est pas possible [pour l’enfant] qu’il comprenne et qu’il ait de la connaissance sur le sujet, il n’y a donc pas de leçon [à tirer] de cette question.
Mais dans l’au-delà, Allâh - Subhânahu - leur enverra [à ces enfants] un messager. Et Il leur donnera l’ordre d’obéir à cela et il leur sera accordé la raison. Et celui qui obéira aura la félicité et celui qui désobéira entrera en enfer. Cela sera donc une épreuve pour eux, et non pas une question au sujet de choses passées dans ce bas monde, à savoir d’obéir ou de désobéir comme pour ce qui est des questions des deux anges dans la tombe.
Quant au hadîth rapporté par Abî Hurayrah, il ne s’agit pas du châtiment de la tombe appliqué sur un enfant pour avoir délaissé l’obéissance ou avoir commis des actes de désobéissance. Certes Allâh ne châtie pas un individu qui n’a pas commis de péchés dans ses actions. Au contraire, le châtiment de la tombe peut être une douleur que subit le mort pour des raisons autres, quand même cela n’est pas une punition pour des actes qu’il a commis. Le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) a dit : « Le mort sera châtié pour les pleurs de sa famille sur lui. » [Rapporté par al-Bukhârî et Muslim - n°932 ] Ce qui veut dire qu’il ressent la douleur, qui est autre que le châtiment, pour un péché qu’a commis un vivant. Allâh dit :« Personne ne portera le fardeau (responsabilité) d’autrui. » [Coran, 6/164 ]
Et le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) a dit : « Le voyage est une partie du châtiment. » [Rapporté par al-Bukhârî et Muslim - n°1927 ] Ainsi donc, le châtiment est plus général que la douleur.
Il n’y a aucun doute, que dans la tombe il y aura douleur, angoisse et soucis, dont une partie atteint l’enfant pour le faire souffrir. Il est donc légiféré pour celui qui prie sur un enfant, de demander à Allâh - Ta’âla - pour lui la préservation du châtiment. Wa Allâhu A’Lâm [Et Allâh Seul Sait]. [Kitâb « ar-Roûh » de L’Imâm Ibn al-Qayyîm, p.237-239 ]