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« On ne connaît pas la vérité par les hommes, mais connais donc la vérité, et après tu connaîtras ceux qui la suivent. »


Prendre le Prophète comme intermédiaire dans les invocations ?!

Publié par convertistoislam - l'islam pour tous sur 17 Avril 2010, 19:19pm

Catégories : #LA CROYANCE ISLAMIQUE

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Q : Qu’en est-il de celui qui prend le plus noble des prophètes [Muhammad] comme intermédiaire pour exaucer ses invocations (At-Tawassul), et existe-t-il des preuves qui interdisent cette pratique ?

 

R : Prendre le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, comme intermédiaire pour exaucer ses invocations est un point qui mérite d’être bien expliqué.

 

S’il s’agit de le prendre comme un modèle, de l’aimer et d’obéir à ses ordres et d’éviter ses interdits et d’être sincère envers Allah dans les actes d’adoration, ceci est l’islam et c’est avec cette religion qu’Allah a envoyé Ses prophètes, et c’est une obligation pour tout individu. C’est également le meilleur moyen pour acquérir le bonheur ici bas et dans l’au-delà.

 

Par contre, s’il s’agit de faire des requêtes au Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, lui demander secours, la victoire contre l’ennemi ou encore de guérir les malades, cette pratique représente l’associationnisme majeur (Shirk Akbar). C’était la religion d’Abû Jahl et ses semblables parmi les adorateurs d’idoles. Cette pratique est interdite en prenant comme intermédiaire le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, ou les autres prophètes, les gens pieux, les Jinns, les anges ou toutes autres idoles (arbres, pierres, statues…) adorés en dehors d’Allah, gloire et pureté à Lui.

 

Il existe un troisième genre appelé lui aussi moyen d’exaucer les invocations (Tawassul), qui consiste à chercher à ce que les invocations soient exaucées auprès d’Allah à l’aide de la haute position du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, de son droit ou encore de sa propre personne. Par exemple, la personne dit dans son invocation : « Ô Seigneur, je Te demande par Ton Prophète (bi Nabiyyika), ou par la haute position de Ton Prophète (bi Jahi Nabiyyika), ou par le droit de Ton Prophète (bi Haqqi Nabiyyika), ou par la haute position de Tes prophètes, ou par le droit de Tes prophètes, ou par le rang qu’occupent les saints et les pieux, etc. »

 

Ce genre de pratique est une innovation et un moyen qui mène vers l’associationnisme ; il n’est donc pas permis de le faire, ni avec le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, ni avec quelqu’un d’autre car Allah, gloire et pureté à Lui, ne l’a pas légiféré, dans sa Loi pure ; en matière de culte, il n’est permis de mettre une adoration en pratique que si l’on possède une preuve de la Loi islamique.

 

En ce qui concerne l’acte de l’aveugle avec le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, de son vivant, il a demandé au Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, d’invoquer Allah pour lui et d’intercéder auprès d’Allah en sa faveur, afin qu’Allah, gloire et pureté à Lui, lui rende la vue. Il n’y a pas ici la moindre preuve pour prétendre que c’est une invocation adressée à Allah par l’intermédiaire de la personne du Prophète, de sa haute position, ou de son droit, prière et salut d’Allah sur lui, pour obtenir l’exaucement des prières, comme le montre clairement le hadith[1] ainsi que les commentaires des savants de la Sunna.

 

Le très célèbre savant Cheikh ul-Islâm Abû Al-‘Abbâs Ibn Taymiyya, qu’Allah lui soit Clément, a très bien exposé la question du Tawassul dans ses nombreux ouvrages, et surtout dans celui intitulé Al-Qâ’ida Al-Jalîla fit-Tawassul wal-Wassîla  (la règle importante dans le fait de prendre quelqu’un comme intermédiaire dans l’exaucement des prières). A vrai dire, ce livre mérite d’être consulté vu le grand profit que l’on peut en retirer.

 

Ce dernier moyen d’exaucer les invocations est permis avec toute personne vivante ; par exemple, tu peux dire à ton frère, à ton père ou à une personne que tu penses pieuse : « Fais des invocations pour moi afin qu’Allah me guérisse, ou me rende la vue, me donne une bonne descendance… » ou d’autres genres d’invocations. Cette pratique est permise selon le consensus des savants. Et qu’Allah nous facilite toute chose !

 

 

  • Fatwa de cheikh Ben Baz tirée de son recueil de fatwas
  • Tome 5 page 322 et 323
____________

[1] Il s’agit du hadith du Compagnon ‘Uthman ibn Hanîf : rapporté par Ahmad (8/138), At-Tirmidhî, chapitre des invocations (3578), An-Nassâ’î dans ‘Amal ul-Yawm wal-Layla (p. 204) et Ibn Mâjah, chapitre de l’accomplissement de la prière (1385).

 


* * * * *



Q : Quelle est la position de l’islam sur celui qui invoque le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, comme moyen d’exaucer ses invocations (Tawassul) ?

 


R : Le Tawassul par le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, se divise en plusieurs catégories :

Premièrement : invoquer la croyance en lui comme moyen d’être exaucé. Ce genre de Tawassul est correct. C’est de dire par exemple : « Seigneur Allah ! J’ai cru en Toi et en Ton Messager, alors pardonne-moi. » Ce genre de Tawassul est permis et a été cité dans la parole d’Allah le Très-Haut dans Son Noble Coran :

 

 

 

« Seigneur ! Nous avons entendu l’appel de celui qui a appelé ainsi à la foi : ‘Croyez en votre Seigneur’. Et dès lors nous avons cru. Seigneur, pardonne-nous nos péchés, efface de nous nos méfaits et place-nous à notre mort avec les gens de bien. » La Famille d’Imrân, v. 193. 

 


D’autre part, la croyance au Messager, prière et salut d’Allah sur lui, est un moyen autorisé de demander le pardon des péchés et l’effacement des mauvaises actions. Donc, on peut dire que ce genre est licite et consiste à faire le Tawassul à l’aide d’un moyen licite.


Deuxièmement : demander au Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, d’invoquer Allah ; ce genre de Tawassul est aussi permis, mais uniquement du vivant du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui. On rapporte dans les textes authentiques qu’Umar, qu’Allah l’agrée, a dit : « Seigneur ! Nous Te demandions la pluie en demandant à notre Prophète d’invoquer Allah, et Tu la faisais descendre. Maintenant, Nous Te demandons de nous exaucer par l’intermédiaire [des invocations] de l’oncle de notre Prophète, abreuve-nous donc » et il ordonna à Al-‘Abbâs d’invoquer Allah de les abreuver. Donc, le Tawassul par le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, de son vivant, était permis et licite.


Troisièmement : invoquer la haute position du Messager, prière et salut d’Allah sur lui – de son vivant ou après sa mort. Ce type de Tawassul est une innovation et est illicite, pour la simple raison que la haute position (Jah) du Messager, prière et salut d’Allah sur lui, ne profite à personne si ce n’est au Prophète lui-même. Pour cela, il n’est permis à personne de dire : « Seigneur ! Je Te demande par la haute position de Ton Prophète de me pardonner ou de m’accorder telle ou telle chose. » D’autre part, Al-Wassîla n’est qu’un moyen et le mot Al-Wassîla en arabe vient du mot Al-Wasl qui veut dire aboutir à la chose ; donc le moyen utilisé doit faire aboutir à la chose et s’il n’aboutit pas à la chose, l’utiliser alors comme moyen n’est d’aucun profit, ni bénéfice.


 

Par conséquent, je dis que le Tawassul par le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, est de trois catégories :


La première : invoquer la croyance en lui et le fait de le prendre en exemple : ce type de Tawassul est licite de son vivant et après sa mort.


La deuxième : demander au Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, d’invoquer Allah, c’est-à-dire demander au Messager, prière et salut d’Allah sur lui, de faire une invocation pour soi : ce type de Tawassul est permis durant sa vie et non après sa mort car le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, ne peut formuler de requête pour personne après sa mort.


La troisième : invoquer comme intermédiaire la haute position et le rang du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, auprès d’Allah : ce type de Tawassul n’est permis ni durant la vie du Messager, prière et salut d’Allah sur lui, ni après sa mort, car la haute position et le rang qu’occupe le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, n’est pas un moyen d’exaucer les invocations adressées à Allah par l’homme, car elles ne font pas partie de ses œuvres.


Quelqu’un pourrait dire : je suis allé à la tombe du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, et je lui ai demandé d’intercéder en ma faveur, et de demander mon absolution auprès d’Allah, est-ce que ce type de pratique est permis ou non ?


Nous disons : cet acte n’est pas permis, et s’il proteste, alors [qu’il sache qu’]Allah a dit :

 

 

 

« Si, lorsqu’ils ont fait du tort à leurs propres personnes, ils venaient à toi en implorant le pardon d’Allah et si le Messager demandait le pardon pour eux, ils trouveraient certes Allah Très Accueillant au repentir Miséricordieux. » Les Femmes, v. 64. 

 


Donc, nous lui disons : c’est exact, seulement Allah dit :


« Si, lorsqu’ils ont fait du tort… »


l’expression est au passé et non au futur. D’autre part, le verset évoque une situation qui s’est produite du vivant du Messager d’Allah, prière et salut d’Allah sur lui ; aussi, le Messager ne peut pas demander le pardon à qui que ce soit après sa mort, car tout le monde sait, lorsque l’individu meurt, ses œuvres s’arrêtent, sauf pour les trois choses que le Messager, prière et salut d’Allah sur lui, a citées :


« Un bien durable qu’il a légué en aumône, une science dont on tire profit, et un enfant vertueux qui fait des invocations pour lui. » Muslim, chapitre des recommandations (1631).  


Il est donc impossible à qui que ce soit de demander le pardon, après sa mort, pour une personne, et encore moins, pour lui-même car ses œuvres se sont arrêtées.



  • Fatwa de cheikh Otheimine tirée dans son recueil de fatwas

  • p. 277-279.

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