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« On ne connaît pas la vérité par les hommes, mais connais donc la vérité, et après tu connaîtras ceux qui la suivent. »


Les Gens de la Sounnah au Maroc

Publié par convertistoislam - l'islam pour tous sur 14 Octobre 2015, 11:10am

Les Gens de la Sounnah au Maroc

Les Gens de la Sounnah parmi la dynastie des Alaouites :

La dynastie des Alaouites* (soulalah al-'Alawiyyah en arabe) est la famille sharifienne (descendante du Prophète - Paix et bénédiction d'Allah sur lui, par 'Ali - qu'Allah l'agrée), qui règne sur le Maroc depuis la moitié du XIe siècle hégirien (XVIIe siècle grégorien). Elle fut fondée par Mouley (titre marocain porté par les descendants de la famille du Prophète - Paix et bénédiction d'Allah sur eux) Sharif Ibn 'Ali, prince de Tafilalt.

Le contexte :

L'ascension de cette famille se déroule alors dans une époque agitée. Les puissances nazaréennes ("chrétiennes") accentuent leur pression sur les pays musulmans, notamment en Afrique du Nord, contre les états dits "barbaresques" (Maroc, Régence d'Alger, Tunisie beylicale et Régence de Tripoli) et contre l'Empire Ottoman dans les Balkans. Les Ottomans perdent alors la maîtrise d'un certain nombre de provinces. L'époque est aussi marquée par l'importance qu'ont prise le culte des saints, des tombes et toutes sortes de dérives soufies (sans oublier les rafidites en Perse sous la dynastie des Safavides et dans le sud de l'Iraq)... dans les pays musulmans, en totale contradiction avec la Voie Prophétique.

A cette même époque, partie du village de Dir'iyyah, dans la péninsule arabique, près de Riyad, la prédication de Sheykh Mohammed Ibn 'Abd Al-Wahhab commence à porter ses fruits, grâce à Allah, et l'appel du Sheykh atteignit même le Maroc et l'Inde, essentiellement par le biais des pèlerins revenant de La Mecque.

En tout, le Royaume Sharifien eut plusieurs sultans, entre les XII et XIIIe siècles hégiriens (XVIII et XIXe siècles grégoriens), qui adoptèrent et propagèrent la Voie Salafie : Mohammed Ibn 'Abd Allah (dit Mohammed III), Mouley Yazid Ibn Mohammed (fils de Mohammed III) et Mouley Souleyman Ibn Mohammed (autre fils de Mohammed III).

Mohammed Ibn 'Abd Allah dit Mohammed III :

Le Sultan Mohammed Ibn 'Abd Allah regardait avec inquiétude les revers subits par l'Empire Ottoman face aux Européens mais surtout les attaques menées par ces derniers contre Salé et contre al-'Areysh (Larache) autour de 1177-1178 de l'Hégire.

Ayant senti le danger guetter le Royaume, Mohammed Ibn 'Abd Allah avait donc tenté de réformer la société. Il fit appel pour cela à la prédication salafie et mobilisa le peuple autour de la lutte pour la libération des dernières possessions européennes sur le territoire.

Mohammed Ibn 'Abd Allah appela les Marocains au Djihad et mena plusieurs batailles qui se se soldèrent par la libération de Mazagan (ville connue de nos jours sous le nom d'al-Djadidah), après plus de deux siècles d'occupation portugaise (de 1512 à 1769 G.). Cependant, il ne parvint pas à déloger les Espagnols de Maliliyyah (Melilla), d'al-'Areysh (Larache), de Sibtah (Ceuta) et d'al-Hoseymah.

Après lui, à partir de 1204 (1790 G.) régna son fils Mouley Yazid, pour une durée très courte (deux ans).

Souleyman Ibn Mohammed dit Mouley Sliman :

Autre fils de Mohammed III, il est né vers l'an 1173 de l'Hégire (1760 G.). Il passa sa jeunesse à Sidjilmasah, capitale du Tafilalt. Petit, il apprit le Coran par cœur. À la mort de son père, ce fut son frère Yazid qui hérita du trône. Mais les troubles se multiplièrent dans le pays. Après l'assassinat de Mouley Yazid, Souleyman fut proclamé sultan en 1206 (1792 G.) et pacifia le Royaume en quelques années.

Sous son règne, les épidémies de peste firent des ravages. Mouley Sliman organisa alors l'aide à la population, ce qui accrut sa popularité et permit de stabiliser le pays.

L'économie repartit et le commerce se développa. Les liens avec l'Empire Ottoman, la France et les Etats-Unis se renforcèrent face à l'Angleterre et à la Russie.

L'absence de sérieuses menaces extérieures permit à Mouley Sliman d'instituer sa réforme religieuse.

Le Sultan entretenait par le biais de pèlerins d'étroites relations avec la famille as-Sa'oud d'Arabie. En 1226 (1811 G.), Sa'oud Ibn 'Abd Al-'Aziz, petit-fils de Mohammed Ibn Sa'oud (le fondateur, avec Mohammed Ibn 'Abd Al-Wahhab, du premier Etat Saoudien) envoya une lettre au Sultan marocain, par le biais de savants tunisiens, l'exhortant à la Salafiyyah. Mouley Sliman répondit favorablement à cette invitation. Une délégation officielle marocaine dirigée par l'Emir Mouley Ibrahim s'était même déplacée en Arabie, à l'occation du pèlerinage, pour remettre la réponse du Sultan et pour pouvoir y étudier.

Mouley Sliman était réputé pour son écoute attentive des savants, auxquels il accordait une grande importance. Et c'est sur leurs conseils, qu'il abolit l'impôt non légal. Ce fut le premier signe de la suprématie de la Loi d'Allah sous son règne. Il durcit son discourt, rejeta les traditions non islamiques, notamment tribales (comme par exemple, l'interdiction faite aux filles d'hériter des terres), et appela à se conformer à la Shari'ah.

Mouley Sliman interdit les mawasim, des fêtes saisonnières et régionales, souvent dédiés à un saint, ainsi que les pèlerinages sur les tombes des saints, il combattit l'influence des zawiyat et des marabouts dans tout le pays. Il interdit notamment la consommation de tabac.

Un espion espagnol au service des Britannique décrivit l'absence de faste dans la cour du Sultan à tel point que l'aristocratie ne se distinguait pas du petit peuple.

Certaines tribus acceptèrent plus ou moins les réformes. D'autres, comme les Zemmour dans le Moyen Atlas, s'y opposèrent avec force et entrèrent en insurrection contre le Sultan, qui les combattit par la suite.

Pour mettre sa politique en application, Mouley Sliman s'appuya sur les savants en religion mais aussi sur les autres lettrés (fonctionnaires, historiens...) comme Mohammed Arkensous.

Ahmed Ibn Khalid an-Nasiri, grand historien marocain et auteur du Kitab al-Istiqsa li-Akhbar Al-Maghrib douwwal al-Aqsa, retraçant l'histoire du Maroc depuis la conquête islamique d'Oqbah Ibn Nafi', détailla la croyance du Sultan et démonta la propagande et la désinformation ottomane et nazaréenne ("chrétienne") de l'époque !

Mouley Sliman est l'auteur d'une célèbre khotbah connu sous le nom de Le Secours de la Sounnah.

A partir de (1806 G.), la guerre entre l’Angleterre et la France conduisit à une interruption du commerce maritime. De son côté, la Russie organisa l'insurrection nazaréenne dans les Balkans contre l'Empire Ottoman. La Sublime Porte demanda alors à Mouley Sliman de fermer le détroit à l'Angleterre, alliée des Russes. Le commerce avec les Britanniques fut stoppé. Le Sultan justifia cette décision par le fait que la vente de produits alimentaires (la principale exportation du Maroc) faisait grimper les prix et affaiblissait l’autosuffisance du pays et que l'importation des produits de luxe ou manufacturés, tout en affaiblissant la balance commerciale, conduisait à un abaissement des mœurs et à l’explosion de l’orgueil des riches. Le pays entre dans une période d'isolationnisme.

Autour de l'année 1235, le Sultan décida de nommer comme successeur son neveu Mouley 'Abd Ar-Rahman pour ses qualités : droit, pieux, courageux et modeste. De plus, ce fut avec son soutien que le Sultan avait repris les villes rebelles.

En 1237 de l'Hégire, il rédigea son testament dans lequel il rappella, qu'à la fin du Ier siècle hégirien, le Calife Omeyyade Souleyman Ibn 'Abd Al-Malik avait préféré nommer comme successeur à la place de ses fils, son cousin 'Omar Ibn 'Abd Al-'Aziz, dit 'Omar II, arrière petit-fils de 'Omar Ibn al-Khattab, qu'Allah les agrée.

Il délaissa ainsi le pouvoir à son neveu afin de se consacrer à l'adoration et mourra peu après.

Qu'Allah lui fasse miséricorde.

Au cours du XIVe siècle hégirien (XXe siècle grégorien), alors que le Maroc passe sous protectorat français, l'occupant voit d'un mauvaise œil la prédication salafie, d'autant plus que cette dernière dénonce la collusion des sectes soufies avec les autorités françaises.

En 1928, Michelle Bellaire, lors d'une conférence tenue à Salé et intitulée Le Wahhabisme au Maroc, fit part de ses craintes de voir la prédication salafie triompher au Maroc. Il lui opposa l'Islam soi-disant "marocain", selon lui beaucoup plus tolérant...(envers l'occupant !)

Le Maroc Alaouite, après cette période, ne tarda pas à donner des savants au monde musulman.

*Ne pas confondre avec la secte misérable et vile des "Alaouites", de leur vrai nom les "Nouseyris
" (de Mohammed Ibn Nouseyr an-Namiri al-'Abdi, le fondateur) !

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