Question :
Selon vous, de quel ordre sont les causes à l’origine du déclin de la civilisation islamique ? A partir de quel siècle situerez-vous l’inversion du rapport de force entre l’Occident et l’Islam ?
Abou Imran
Réponse :
Pour vous répondre, je voudrais faire la distinction entre les facteurs internes à la civilisation islamique et les facteurs externes qui procèdent de manœuvres politiques et militaires du monde européen qui est parvenu peu à peu à supplanter le monde musulman. Entre les facteurs internes et externes, les facteurs internes sont bien entendu prépondérants et décisifs dans la mesure où les facteurs externes seraient inopérants si les musulmans n’avaient pas déjà perdu leur immunité religieuse, civilisationnelle et morale.
Les causes du déclin
Concernant les facteurs internes, j’ai développé dans « Histoire Politique de l’Islam »[1] une théorie du pouvoir qui se situe dans la droite ligne de celle d’Ibn Khaldoun, Ibn Taymiyya et de leurs prédécesseurs communs, pour affirmer que les « vertus » sont décisives pour expliquer la force ou la faiblesse d’une nation. Un peuple, une nation prend l’ascendant sur ses concurrents ou acquiert de la puissance matérielle quand ses élites et ses masses sont imprégnées par un ensemble de vertus que j’ai divisé en deux catégories : les vertus de fermeture et les vertus d’ouverture :
Les vertus de fermeture, qui sont réunies en arabe sous le concept de ‘asabiyya, traduit en français par le Baron de Slane par l’expression « esprit de corps » (Voir : « les Prolégomènes », Ibn Khaldoun), représentent la base puisque ce sont elles qui font d’un groupe social une réalité à travers la conscience de ses membres d’une identité commune, d’un intérêt commun. Cette communauté politique prend vie à partir du moment où les individus qui la composent se conçoivent comme des membres de cette communauté et agissent en fonction.
Ces vertus relevant de la ‘asabiyya se résument, selon la théorie que j’expose dans HPI, aux quatre points suivants :
Il y a d’abord la majesté (du latin majestas) qui est un sentiment de fierté voire de supériorité qui procure à l’individu une satisfaction à appartenir à ce groupe et l’incite à s’identifier à ce groupe, ses valeurs et ses intérêts et fusionner de manière fraternelle avec les autres membres de ce groupe.
Il y a ensuite la combativité qui définit l’aptitude de chaque membre à se sacrifier pour la survie, la victoire de ce groupe ou même la simple réalisation de ses intérêts. Par exemple, si on observe l’évolution des sociétés occidentales depuis 1940 à nos jours, on constate une baisse spectaculaire de leur combativité et donc de leur ‘asabiyya car il existe beaucoup moins d’occidentaux prêts à se sacrifier pour leurs patries respectives de nos jours.
Il y a l’unité qui s’incarne à travers un chef, une organisation ou un Etat qui donnera au groupe social une réalité institutionnelle et politique. Il suffit de comparer l’unité institutionnelle du monde occidental à travers l’OTAN, l’UE et les dizaines de traités, pactes, accords qui relient organiquement ces pays, avec l’émiettement du monde musulman déchiré entre des structures politiques centrifuges.
Et enfin la solidarité entre les membres du groupe exprimée par le hadith « quand un membre souffre, tout le reste du corps tremble et réagit par des convulsions » et qui se mesure concrètement à la difficulté pour les ennemis du groupe en question de recruter parmi eux des traîtres.
Ibn Khaldoun considérait que cette ‘asabiyya est le principal facteur pour rendre une nation puissante. Dans « Histoire Politique de l’Islam », je nuance cette approche en montrant, à travers les textes islamiques ainsi qu’à travers l’histoire de l’Arabie préislamique puis islamique, que ces vertus fermées et viriles ne sont pas suffisantes et qu’elles doivent être contrebalancées par 4 autres vertus d’ouverture que sont : la tolérance ethnique (consubstantielle à l’islam) et religieuse (qui s’incarne dans le dhimma, c’est-à-dire l’acceptation sur les territoires musulmans de communautés alter-confessionnelles), le partage des ressources (toute la gouvernance islamique va dans ce sens) et des décisions politiques (à travers le système de consultation/Shûra et l’association des corps intermédiaires –tribus, communautés- à l’exercice du pouvoir).
Si ces vertus d’ouverture ne viennent pas nuancer et équilibrer la ‘asabiyya, cela conduit au suprématisme et à une attitude prédatrice, que l’historien des civilisations Arnold Toynbee appelait le « militarisme ». Cet excès de ‘asabiyya n’apporte la puissance qu’à court-terme avant d’entraîner la destruction de ce groupe social selon un mécanisme que j’explique en détail dans la postface de HPI. Le nazisme est l’idéaltype absolu, à l’échelle de l’histoire humaine, du groupe doté des vertus fermées et dépourvu des vertus d’ouverture et qui, malgré des premières victoires fulgurantes, est condamné à la défaite face à la coalition de tous ceux qu’il menace. Dans le monde musulman, l’équivalent de ce militarisme n’est autre que le « kharidjisme » sous ses diverses ramifications et l’EI en est la forme la plus récente.
Pour répondre à votre question : la cause du déclassement de la Oumma tient aux mêmes raisons qui ont entrainé les autres civilisations dans les abîmes de l’histoire. La puissance a été acquise dans un premier temps car le message de l’Islam synthétisait ces deux aspects : les vertus ouvertes et fermées. Dans un processus antidialectique, ces deux forces se sont séparées : certains musulmans n’ont pris que les vertus fermées et ont renié les vertus ouvertes (les tendances militaristes, rigides et « littéralistes »), et les autres au contraire n’ont retenu que les vertus ouvertes (ouverture aux influences étrangères, ramollissement des mœurs, perte de combativité).
Concernant les vertus ouvertes, très tôt, les pouvoirs musulmans se sont écartés du modèle de gouvernance du Prophète (sws) qui garantissait ces principes. On sait que le califat omeyyade s’est accaparé tout le pouvoir en rompant avec la Shûra pour réduire la décision politique à son seul clan, avant de promouvoir une forme d’« arabisme » avec des politiques discriminatoires à l’égard des groupes ethniques non-arabes désireux d’embrasser l’islam. De même que l’appât du gain a conduit leurs gouverneurs à exiger de plus en plus d’impôts (voir les changements dans la politique fiscale en Egypte par le gouverneur Sa’d ibn Abî Sarh évoqués dans « La conquête de l’Egypte »).
Les musulmans ont peu à peu perdu leur ouverture et leur universalisme qui avaient fait leur force dans un premier temps et se sont repliés sur eux-mêmes (comme aujourd’hui les peuples occidentaux). Ces mêmes dirigeants ont par ailleurs perdu les vertus fermées telles que la combativité en adoptant un mode de vie raffiné et décadent (« (…) Lorsque vous délaisserez le Jihâd, Allah vous accablera d’humiliation, jusqu’à ce que vous reveniez à votre religion (…) »)[2], ils se sont ouverts totalement aux influences extérieures, culturelles et religieuses (Hadith : « vous suivrez/imiterez les traditions des peuples qui vous ont précédés à l’identique, à tel point que s’ils entraient dans un trou de lézard, vous les y suivrez »).[3]
Ces derniers siècles, dans son rapport aux nations européennes, la Oumma a perdu ce qui faisait le socle de son projet civilisationnel, sa ‘asabiyya, ses vertus fermées. L’écrasante puissance occidentale et les innovations impressionnantes que cette civilisation a produites, a laissé les musulmans dans un état d’hébétude. Leur certitude d’incarner {la meilleure des nations apparue parmi les Hommes} a laissé place à une attitude inverse : le complexe d’infériorité, le défaitisme, la haine de soi, la certitude que l’Occident est un modèle à imiter sans réflexion et que l’Islam est l’obstacle au développement.
Les musulmans ont donc dans leur histoire perdu tour à tour l’un et l’autre, les vertus ouvertes et les vertus fermées, face à un Occident qui en a hérité. Sûrs d’eux, les peuples occidentaux se sont construits une identité commune et un sentiment de supériorité reposant sur la certitude d’incarner un niveau supérieur de civilisation et de valeur qui a pris forme, à partir de 1945, à travers l’unité politique du bloc « occidental ».
Mais ce monde occidental était parvenu à conserver un parfait équilibre entre vertus ouvertes et fermées, car cette ‘asabiyya occidentale qui a failli dériver en suprématisme total (avec les nationalismes européens) a été relativisée par la philosophie humaniste qu’ils ont produite. Leur assurance qu’ils étaient porteurs d’un modèle de civilisation supérieur aux autres a été tempérée par l’importance qu’ils donnent à la compassion, la charité et la tolérance. Je pense même que la civilisation occidentale a poussé plus loin que toute autre dans le passé les vertus d’ouverture et de fermeture, ce qui leur a conféré une puissance sans précédent… mais sans doute plus pour longtemps, puisqu’à leur tour, ils perdent ces vertus.
Cette analyse sur l’importance des vertus explique ma position sur les tendances islamiques. Des lecteurs se sont souvent étonnés de mon indulgence envers le courant djihadiste malgré ses nombreux défauts et dérives et ma sévérité envers le courant des « Frères musulmans ». Il faut savoir que le djihadisme pêche par excès de ‘asabiyya et par manque d’ouverture, alors que le Frérisme pêche par défaut de ‘asabiyya et excès d’ouverture. Le courant djihadiste, très minoritaire, a pour caractéristique d’être une sorte de « nationalisme musulman » qui exalte des valeurs viriles et combatives, alors que les FM se caractérisent au contraire par un complexe d’infériorité vis-à-vis de l’Occident et un pacifisme extrême.
Or, c’est de valeurs fermées, de ‘asabiyya dont le monde musulman a prioritairement besoin en ce moment. Pour enclencher un processus de régénération, la priorité actuelle des musulmans doit être de rebâtir un socle à partir d’une ‘asabiyya forte. Les FM se montrent incapables de réinjecter une ‘asabiyya dans le corps décadent de la Oumma et ils ne sont donc pas en mesure de concourir à sa régénération.
Il faut impulser un processus de réforme sur la base des bons aspects du djihadisme, c’est en partie ce que j’appelle le « post-djihadisme » : les musulmans doivent prendre du djihadisme son exaltation de l’identité islamique et sa combativité, rejeter tous ses défauts bien sûr (et il y en a pas mal), et équilibrer ses valeurs fermées avec une ouverture et une tolérance que ce soit à l’égard des autres tendances de l’Islam que des non-musulmans.
Quand le basculement a-t-il eu lieu ?
Sur le plan matériel, la force des musulmans a résidé pendant des siècles dans leur maîtrise de la quasi-totalité (sans doute 80%) des axes terrestres et maritimes mondiaux. Les musulmans contrôlaient et régulaient la circulation à l’échelle mondiale des richesses et des savoirs, aussi bien dans l’aile « orientale » de la Oumma avec la fameuse route de la soie qui reliait la Chine au monde méditerranéen (et donc à l’Europe) via l’Asie centrale, que dans son aile « occidentale », c’est-à-dire l’Afrique du Nord musulmane depuis les rivages méditerranéens jusqu’aux frontières du monde animiste en Afrique équatoriale. Les musulmans contrôlaient les voies de trafics transsahariens qui charriaient des flux intarissables de richesses (or, sel, esclaves, peaux, ivoire, bois exotiques, etc.), de savoirs et d’urbanisme à travers les royaumes et les cités qui fleurirent le long de ces routes commerciales.
Au niveau géopolitique, le basculement qui a définitivement entraîné le transfert de puissance du monde musulman vers l’Europe a eu lieu lorsque les musulmans ont perdu le contrôle des flux mondiaux au profit des Européens. Ce basculement s’est déroulé de manière brutale et rapide, il y a environ 500 ans dans le sillage de la Reconquista, lorsque les souverains portugais et espagnols, conscients que la richesse des musulmans provenait de leur maîtrise du commerce mondial, ont décidé de créer dans la périphérie du globe, de nouvelles routes maritimes qui concurrenceraient les voies contrôlées par les musulmans.
Ils ont lancé pour cela des expéditions maritimes pour atteindre l’Asie par leurs propres moyens. En contournant par le sud le continent Africain en 1498, l’explorateur portugais Vasco de Gama a inauguré un bouleversement géoéconomique de grande ampleur qui se transforma rapidement en un cataclysme géopolitique pour les musulmans, entraînant une désurbanisation de tout le monde musulman et l’affaiblissement de ces deux « ailes », orientales et occidentales.
L’aile occidentale d’abord, a vu en quelques décennies son commerce s’effondrer, les populations vivant jusque-là des flux transsahariens se sont appauvries. Les centres urbains se sont vidés et une grande partie des populations autrefois commerçantes et citadines ont été contraintes de retourner au nomadisme et à l’élevage, ce qui impliquait une régression brutale sur le plan civilisationnel. Cet exode urbain a accéléré la perte des vertus de civilité qui avaient fait la force des musulmans, au moment même où un processus inverse de développement urbain se produisait en Europe.
Je ne peux ici m’empêcher de citer cet avis (fatwâ) qui condamne le retour à la vie nomade pour les musulmans citadins en se basant sur cette tradition attribuée au Prophète (sws) : « Celui qui vit dans le nomadisme (bâdiya) devient rustre ».[4] Dans les commentaires de ce hadith, il a été dit que la rudesse et la rusticité des nomades étaient aussi synonyme d’ignorance. Quand le commerce transsaharien s’est effondré, que les populations sont retournées au nomadisme, il n’y avait plus de riches marchands pour financer les écoles et les bibliothèques.
Dans un hadith cité plus haut, le Prophète (sws) a décrit le déclin des musulmans à travers leur désurbanisation, le retour à la campagne : « (…) lorsque vous vous satisferez de la vie de campagne et que vous délaisserez le Jihâd, Allah vous accablera d’humiliation jusqu’à ce que vous reveniez à votre religion (…) »)[5]. Plus généralement, toute la gouvernance islamique qui avait permis le développement de ces territoires pendant 1000 ans s’est effondrée. Prenons l’exemple du système du waqf qui permettait de financer des infrastructures, des écoles, des hôpitaux et tous les autres services, et reposait sur les donations. Sans commerce et circulation de richesse, les sources des waqf se sont taries.
Quant à l’aile orientale du monde musulman, c’est-à-dire l’Asie centrale qui avait vu éclore les royaumes musulmans les plus prospères et donc les plus avancés sur le plan de l’enseignement et de l’innovation, elle s’est éteinte encore plus brusquement entre 1530 et 1580. Les expéditions russes vers l’est et la conquête de la Sibérie leur ont permis de créer au nord de l’Eurasie de nouvelles voies commerciales, reliant directement l’Europe à la Chine et rendant inutile la « route de la Soie ». Les grandes métropoles musulmanes d’Asie centrale sont devenues en une génération les ombres d’elles-mêmes.
Depuis cette époque, les musulmans sont restés en marge de tous les circuits mondiaux après en avoir été les maîtres pendant 1000 ans. Cependant, je constate que depuis une dizaine d’années un processus inverse s’est enclenché avec le retour discret mais certain aux anciennes routes commerciales. Les axes du commerce mondial sont en train, lentement, de reprendre les tracés qu’ils avaient il y a 500 ans. Les échanges entre la Chine et l’Asie centrale, mais aussi avec l’Afrique et la Méditerranée augmentent chaque année, conduisant le gouvernement chinois à envisager de « nouvelles routes de la soie ».
Le retour de la Oumma au centre des enjeux est à portée de main, mais il est suspendu à un changement radical de gouvernance dans le monde musulman qui permettrait de tirer profit de ce nouveau bouleversement géoéconomique.
Conclusion
Je n’ai pas intégré dans ma réponse l’aspect technologique et industriel car la supériorité technologique occidentale, souvent citée pour expliquer la puissance de cette civilisation est, en réalité, très négligeable. Sans les facteurs moraux, leur avance technologique ne les aiderait en rien dans la compétition mondiale des civilisations. La preuve en est que les peuples « occidentaux » ou plutôt leurs ancêtres germaniques étaient déjà en avance dans le travail des métaux sur les peuples méditerranéens. On admet que l’artisanat romain était grossier en comparaison avec l’orfèvrerie des peuples germaniques de la même époque. Pour autant, les Romains étaient supérieurs aux Germains sur le plan civilisationnel et les considéraient comme des barbares méprisables.
Je citerais un deuxième exemple, plus parlant : il n’y pas si longtemps que cela, l’empire Moghol musulman d’Inde était au 18ième siècle la nation la plus avancée technologiquement de son temps, et tout particulièrement dans les domaines métallurgique et militaire (ils ont par exemple inventé l’ancêtre des rockets). Cette puissance matérielle ne leur fut d’aucune aide contre les expéditions coloniales britanniques qui vinrent à bout de leur empire pour prendre le contrôle de tout le sous-continent.
La supériorité technologique n’a donc aucune importance dans le rapport de force entre les nations, seules les vertus déterminent la puissance. J’ai déjà dit, avec provocation, dans un de mes livres que les USA auraient gagné la guerre de Golfe contre Saddam Hussein en 1991 avec des arcs et des flèches, car l’enjeu de ce conflit ne se situait absolument pas au niveau militaire ou technologique.[6]
Mais il ne suffit pas d’analyser ces facteurs et de se lamenter sur la marche de l’histoire, comme si nous étions dans une compétition historique avec l’Occident. Le Coran nous enseigne une vision de l’histoire bien plus complexe qui voit dans les défaites des croyants et les événements a priori négatifs de l’histoire le moteur réel de la progression, comme je l’ai exposé dans mon livre « Le Califat d’Adam ».[7]
Ces 500 dernières années qui ont vu la montée en puissance puis le triomphe du monde occidental est en apparence une catastrophe pour le monde musulman qui a subi d’abord un tarissement de ses ressources, comme je l’ai brièvement décrit plus haut, puis l’arrivée de puissantes armées coloniales qui ont commencé par grignoter les territoires à ses marges (des comptoirs commerciaux au début), avant de s’attaquer au XIXe siècle au cœur du dâr ul-islâm, entraînant cette civilisation dans une abîme effrayante…
Pour autant, tout cela s’inscrit dans un plan divin parfait. L’Occident, malgré son matérialisme et son athéisme, a joué un rôle salvateur en forçant les musulmans à réagir, s’interroger, se remettre en cause et à puiser dans cette civilisation occidentale les vertus qu’ils ont perdues il y a des siècles. De ce conflit de civilisation naîtra, je pense, une synthèse, car l’Occident a produit beaucoup de moyens bénéfiques pour servir de très mauvaises fins. Maintenant, à nous d’hériter de ces moyens pour les mettre au service des finalités supérieures (maqâsid) de l’Islam.
AS Al-Kaabi
https://editions-nawa.com/smartblog/68_Les-causes-du-d%C3%A9clin-musulman-.html
________________________________________________________________________________________________
[1] « Histoire Politiques de l’Islam », Nawa 2016. REF
[2] إذا تبايعتم بالعينة وأخذتم أذناب البقر ورضيتم بالزرع وتركتم الجهاد سلط الله عليكم ذلا لا ينزعه حتى ترجعوا إلى دينكم
http://www.islamweb.net/newlibrary/display_book.php?flag=1&bk_no=55&ID=5975
[3] لَتَتْبَعُنَّ سَنَنَ مَنْ كَانَ قَبْلَكُمْ شِبْرًا شِبْرًا ، وَذِرَاعًا بِذِرَاعٍ حَتَّى لَوْ دَخَلُوا جُحْرَ ضَبٍّ تَبِعْتُمُوهُمْ ، قُلْنَا : يَا رَسُولَ اللَّهِ ، الْيَهُودُ ، وَالنَّصَارَى ، قَالَ : فَمَنْ
http://www.islamweb.net/hadith/display_hbook.php?bk_no=146&pid=105643&hid=6802
[4]فعَنْ ابْنِ عَبَّاسٍ، عَنِ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ: ( مَنْ سَكَنَ البَادِيَةَ جَفَا) رواه الترمذي (2256) وقال: " هَذَا حَدِيثٌ حَسَنٌ غَرِيبٌ "، ورواه أبو داود (2859 )، والنسائي (4309)، وصححه الألباني في "صحيح سنن الترمذي" (2256).
[5] http://www.islamweb.net/newlibrary/display_book.php?flag=1&bk_no=55&ID=5975
[6] Voir ASAK : « La conquête de l’Egypte et l’art de la guerre de ‘Amr ibn al-‘Âs ». Nawa.
https://editions-nawa.com/home/24-la-conquete-de-legypte-l-art-de-la-guerre-d-amr-ibn-al-as.html
[7] Le Califat d’Adam - Essai sur la temporalité coranique :
https://editions-nawa.com/home/27-le-califat-dadam-essai-sur-la-temporalite-coranique.html