Qu’est ce que la bid’a ?
C'est un point très important qui, lorsqu’il est discuté, clarifie des principes détaillés sous la lumière desquels on peut savoir si une action est une bid’a ou non. « Ceci parce qu'Allah, le Béni et Glorifié, n'acceptera pas une action tant que deux conditions ne sont pas remplies:
- Qu’elle soit faite sincèrement, en cherchant la Face d'Allah, le Tout Puissant.
- Qu’elle soit correcte et elle ne peut être correcte que lorsqu’elle est en conformité avec la Sunna, et non en contradiction. »
[Hujja Nabi (p. 100) de shaykh Al-Albani (qu’Allah lui fasse miséricorde). Je dis et c’est sur ces deux principes que Shaykh Al-Islam ibn Taymiya a basé son superbe livre 'Al-‘Ubudiya'.]
Notre shaykh, Al-Albani, a dit dans son livre ' Ahkam Al-Jana'iz ' (p. 242) :
« Certes la bid'a que la Shari'a a textuellement exposé comme étant un égarement comporte de nombreux types :
1. Tout qui contredit la Sunna, que ce soit une action,
parole ou croyance, même si cela provient d'un ijtihad.
Je dis (shaikh ‘Ali Hassan) : As-Suyuti dit dans Al-Amr bil-Ittiba’ (pp. 92-93) :
« Cela varie selon les différentes circonstances et la mesure dans laquelle elle contredit la Shari'a. Parfois cela mène à ce qui nécessiterait l’interdiction et parfois cela n'excède pas les limites du détestable. Il est possible à tout juriste habile de différencier les deux types, surtout s'il a une connaissance enracinée et la foi.
[ Plutôt toutes les innovations dans la religion sont interdites].
Cette catégorie d'innovation vile se divise en deux :
a. Dans les questions de croyance qui mènent à l’égarement et à la perte.
Les adhérents des sectes égarées sont de six types et chaque type est divisé en 12 sectes – ce qui donne les 72 sectes dont le prophète (Prières et bénédictions d’Allah sur lui) nous a informés qu’elles seraient dans le Feu. Nous n’allons pas les détailler ici, mais celui qui s’accroche à la Sunna et à la Jama'a et voit clairement les bases et les ramifications de ces innovations sera parmi la Secte Sauvée avec la Permission d'Allah.
b. Les actions sont divisées en deux :
i. Le type que chacun connaît, l'élite et la masse, pour être une bid'a, interdite ou détestée.
ii. Le type que la majorité pense être des actes d'adoration et des moyens de se rapprocher d'Allah et une Sunna.
Ainsi, dans le premier type, est tombé un groupe d’ignares - ceux qui ont cessé de suivre les imams de la Religion - ceux qui appartiennent au Faqr dont la réalité doit être pauvre de foi, en se liant d’amitié aux femmes et en restant seul avec elles.
Ceci est interdit d’après le consensus des musulmans et celui qui considère que cela est licite est un mécréant. Celui qui fait cela, en le considérant de moindre importance est un pécheur, égaré et égarant (les gens), ayant abandonné la religion et s’étant détaché de la Jama'a des musulmans – qu’Allah nous éloigne de celui qui le fait – car regarder les femmes qu’il n’a pas le droit de regarder et rester seul avec elles et les écouter parler est illicite (haram) pour toute personne pubère, à moins qu'il n’ait des liens de parenté. Haram selon le Livre, la Sunna et le consensus des musulmans.
Ce n'est pas le lieu pour détailler les preuves concernant cela, plutôt le but est de clarifier ce qui constitue une bid'a et ce qui en constitue la preuve et ceci n'est pas caché du musulman. »
Puis cheikh albany dit (p. 153) :
« Quant au deuxième type que les gens pensent être une obéissance à Allah et un moyen de se rapprocher de Lui, alors que ce n'est pas le cas, ou le laisser est meilleur que de le pratiquer - alors c'est ce que le Législateur a ordonné de faire sous une forme spécifique, à un temps spécifique ou en lieu spécifique. Par exemple, jeûner le jour et tourner autour de la Ka'ba. Ou ce qui a été commandé à une personne spécifique comme les choses spécifiques au prophète (Prières et bénédictions d’Allah sur lui), si bien que l'ignare trouverait une analogie avec lui et les accomplirait alors qu’il lui est interdit de les faire, ou qu’il fasse une analogie entre une adoration et une autre, sans prendre en considération le temps et le lieu. »
ensuite il dit :
2. « Chaque chose par laquelle le rapprochement d’Allah est cherché, mais que le messager d'Allah (Prières et bénédictions d’Allah sur lui) a interdit. »
Je dis : Comme jeûner continuellement, ou spécifiquement, le jour du Jumu'a jeûner ou prier la nuit et ce qui se rapproche de cela. Ceci parce qu’en elles, ce sont des choses qui rapprochent d'Allah, car à la base ce sont des adorations, mais elles ne rapprochent pas d'Allah, car elles sont faites d’une manière interdite.
As-Suyuti dit dans Al-Amr bil-Ittiba' (p. 152) en mentionnant la bid'a :
« … Et cela arrive chez certains d'entre eux en raison de leur désir d'exécuter beaucoup d'adorations et d’actes d'obéissance, donc leur désir les mène à faire cela en des temps et lieux où la Shari'a a interdit de les pratiquer.
Par cela, il y a ce que l'on interdit et ce que l'on déteste. L'ignorance et l'ornement de Shaytan mettent ces gens dans un dilemme lorsqu’ils disent : « Ce sont des actes d'obéissance, il est établi qu'ils ont été faits à d'autres moments, donc nous les ferons continuellement, car Allah ne nous punira jamais pour des actes d'obéissance sans regarder le moment où nous les exécutons! »
Puis notre shaykh a dit :
3. « Chaque chose ne peut être légiférée que par un texte et il n’y a aucun texte pour cela alors c'est une bid'a, à l'exception de ce qui est rapporté d'un compagnon qui accomplissait régulièrement cet acte, sans l’objection de quiconque. »
Je dis : Abu Sulayman Ad-Darani a dit :
« Il n’appartient pas à celui qui reçoit l'inspiration (ilham) que quelque chose est parmi les bonnes actions de le mettre en pratique, jusqu’à ce qu'il l'entende d'un texte. Ainsi quand il l'entend d'un texte il doit le mettre en pratique et louer Allah que ce qui est dans son cœur soit conforme au texte. »
[ Al-Ba'ith (p. 108) d'Abû Shama.]
Et il n'y a rien qui a été dit de plus beau que la parole de l’imam Ibrahim Nakha'i :
« Si les compagnons avaient essuyé (mas’h) sur leurs ongles alors je ne les aurais pas lavés en raison de la grande vertu de leur suivi. »
[Al-Ibana (n°254) d'Ibn Batta. Une narration semblable a été rapporté par Ad-Darimi dans ses Sunan (1/72)]
Ibn Abi Ad-Dunya rapporte dans Kitab Al-Iyal (n°56) que ‘Ata a dit :
« J'ai interrogé ‘Aisha à propos de la ‘aqiqa : quel est ton avis sur celui qui sacrifie un chameau d'abattage ? ' Elle a répondu : La Sunna est meilleure et plus excellente. »
Je dis : Et y a-t-il quelque chose de meilleur à suivre !!
On a interrogé Taqi As-Subki dans ses Fatawa (2/549) sur une question nouvellement inventée et pratiquée par certains de ses contemporains à qui il a répondu :
« La louange est à Allah. C'est un bid'a sans aucun doute et personne ne doit avoir de doute sur cela. Il est suffisant de déclarer que l'on ne l'a pas connu du temps du prophète (Prières et bénédictions d’Allah sur lui) et ni du temps des Sahaba et cela n’est connu d’aucun des savants des Salaf. »
Ce sont des mots en or qui cimentent ce qui a précédé, que la Shari'a est suffisante et complète et que le droit de législation appartient à Allah. Il n'est pas permis d'outrepasser ses limites ou d’inventer de nouvelles choses.
Parmi les exemples de ceci est ce qu'Al-Hakim dit dans son Mustadrak (1/370) en commentaire au hadith qui est rapporté concernant la prohibition de l'écriture sur les tombes [dont la base est dans Sahih Muslim (n° 970)] :
« Ce hadith ne doit pas être appliqué ! En effet les imams des musulmans de l'est à l'ouest ont des mots écrits sur leurs tombes, c'est une action que les Khalaf ont pris des Salaf ! »
Adh-Dhahabi a suivi cette déclaration en la corrigeant et en disant :
« Ce que vous dites n'a aucune conséquence ! Nous ne connaissons aucun compagnon qui ait fait cela, plutôt c’est quelque chose qui a été introduit par quelque tabi'in et ceux qui sont venus après eux parce que la prohibition ne les a pas atteints (c’est à dire qu’ils ne la connaissaient pas). »
Une discussion détaillée concernant cela suit plus tard.
Puis notre shaykh a dit :
4. « Les choses qui sont prises comme adoration, mais sont en réalité des habitudes des mécréants. »
Je dis : As-Suyuti dit dans Al-Amr bil-Ittiba’ (p. 141) :
« Et parmi les bid'a et les mauvaises actions est de ressembler aux mécréants et de se joindre à eux et accepter leur fêtes et festivités maudites comme cela est fait par beaucoup de musulmans ignorants … »
Shaykh ibn Al-Islam Taymiya dit dans Iqtida As-Sirat Al-Mustaqim (p. 214) :
« L’ensemble de ces actions prises des chrétiens et d'autres qui ne sont pas rapportées (dans notre religion) - Satan les a ornés et les a faits sembler attirantes à ceux qui revendiquent l’islam, et il a fait que leurs cœurs les acceptent et aient une bonne opinion d'elles. Ainsi ceux-ci (les musulmans) ont ajouté certaines choses et enlevé d'autres, ils ont mis en avant certaines et retardé d'autres, de même qu'ils changeaient quelques aspects de la Vraie Religion. Mais en raison de ces jours (de fête) et de leurs semblables qui ont été spécifiés alors que la Shari'a ne l'a pas fait, et les rendre spéciaux dans la Religion est faux et invalide plutôt la base du fait de les rendre spéciaux vient de la religion des mécréants, et en réalité, cette spécification leur ressemble.
Et il n'est pas possible que quelques ignares pensent qu'en changeant ces aspects venus des mécréants, ils ont réussi dans leur opposition à eux, comme cela est arrivé dans le cas du jeûne le Jour de ‘Ashura. Ceci parce que la base de ce jeûne a été légiférée pour nous et ils avaient l’habitude de le faire, mais la forme de notre jeûne diffère du leur. Quant à ce qui ne fait nullement partie de notre Religion, et est plutôt parmi leur religion innovée et abrogée, alors nous ne devons pas leur ressembler - ni dans sa base, ni sa description. »
Je dis : Un des exemples les plus clairs de cela qui a été inventé dans le passé par beaucoup de musulmans ignorants est la célébration annuelle du Mawlid du messager (Prières et bénédictions d’Allah sur lui). En cela, ils ressemblent aux juifs et chrétiens qui font ce genre de célébrations dans leur fêtes et saisons festives !!
J'ai réfuté les doutes que ces gens ont levé dans mon introduction au livre, Al-Mawrid fi Amal Al-Mawlid de Taj Al-Fakihani et la louange est à Allah.
Alors notre shaykh dit
5. « Ce que certains savants, particulièrement les derniers, ont textuellement exposé comme étant recommandé alors qu'il n'y a aucune preuve pour cela. »
Je dis : Malheureusement les exemples de ceci sont abondants. Parmi eux est ce que An-Nawawi (qu’Allah lui fasse miséricorde) cite d'Abul-Hassan Al-Qazwayni dans Al-Adhkar (p. 276) qu'il a dit :
« On recommande à celui qui voyage de réciter : « li Ilafi Quraysh » parce que cela le préserve de tout mal »!
Et An-Nawawi a approuvé cela !!
Notre shaykh, Al-Allamah Al-Albani dit à la suite de cela dans Silsila Ad-Da'ifa (1/374) :
« C'est légiférer quelque chose dans la religion pour laquelle il n'y a aucune preuve sauf la simple revendication, donc où qu’il aille cela le protège de tout mal ?! Certes, ce genre d'avis pour lequel rien n’est rapporté dans le Livre ou la Sunna aurait été parmi les moyens de changer cette religion par des voies que l'on ne connaît pas, si Allah n’avait promis de la sauvegarder. »
As-Sakhawi dit dans Ibtihaj bi Adhkar Al-Musafir wa Al-Hajj (p. 17) :
« Je n'ai rencontré aucun hadith concernant cela. »
Puis notre shaykh dit :
6. « Tout acte d'adoration dont le mode d'exécution vient seulement d’un hadith faible ou inventé. »
Je dis : Il a aussi dit dans Hajja Nabi (p. 102) en comptant les différents aspects de la bid'a :
« Il n'est pas permis de dépendre d’un hadith faible ou de l’attribuer au prophète (Prières et bénédictions d’Allah sur lui) et à notre avis il n'est pas permis d'agir sur un tel hadith. C'est l'avis d'un groupe des savants comme ibn Taymiya et d'autres …
Quant au hadith inventé ou qui n'a aucune base alors ce fait n'était connu par aucuns des juristes et c’est pourquoi ils ont des jugements basés sur eux ! Ceux-ci sont le cœur de la bid'a et des choses nouvellement inventées. »
Un exemple de ceci est Salat Al-Ragha'ib que l'on prie le premier vendredi de Rajab. As-Suyuti dit dans Al-Amr bil-Ittiba’ (p. 166) :
« Sachez, qu’Allah vous fasse miséricorde, que glorifier ce jour et cette nuit a été inventé dans l’islam après le quatrième siècle et le hadith à ce sujet est inventé selon l'accord des savants. Le contenu de ce hadith concerne l'excellence du jeûne ce jour et la prière pendant cette nuit et ils l'ont appelé Salat Al-Ragha'ib !
Quant à ce sur quoi sont les savants, est d’interdire la spécification de ce jour pour le jeûne et interdire la prière pendant la nuit avec cette prière inventée et tout qui contiendrait l'exaltation de ce jour comme les banquets et ornements, etc, avec le but que ce jour arrive au même niveau que d'autres jours (normaux). »
[ Référez-vous à : Iqtida As-Sirat Al-Mustaqim (p.283), Al-Fatawa Al-Kubra (1/177), Al-Ba'ith (p. 39), Tabyin Al-Ajab (p.47), Al-Madhkal (1/293), Masajila Ilmiya d'ibn Salah et Al-Izz ibn Abd As-Salam. Référez-vous aussi à Al-Mawdu'at (2/124) et Al-La'i Al-Masnu'a (2/57).]
Puis notre shaykh a dit :
7. « Excéder dans l’adoration. »
Je dis : Allah blâme les mécréants pour leur extrémisme dans leur religion en disant : « Ô gens du Livre (Chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allah que la vérité. » [An-Nisa : 171]
Le messager d'Allah (Prières et bénédictions d’Allah sur lui) a averti contre cela en disant :
« Je vous mets en garde contre l'extrémisme dans la religion, en effet ceux qui sont venus avant que vous n'ont été détruits qu’en raison de leur extrémisme dans la religion. » [Rapporté par An-Nasa'i (5/268), ibn Maja (n°3029), Ahmad (1/215, 347) avec un isnad sahih.]
Shaykh Al-Islam ibn Taymiya dit dans Iqtida Sirat Al-Mustaqim (1/72) :
« Exagérer en ce qui concerne les prophètes et les pieux est arrivé parmi quelques groupes de fidèles et soufis, au point que beaucoup d'entre eux ont mélangé cela avec la croyance en l’incarnation et ittihad qui a fini par être plus vil que la parole des chrétiens ou parfois semblable ou parfois un peu moins que cela. »
Tous cela tombe sous la signification d’excéder dans l'adoration.
La signification d'excès (ghulu) est de transgresser les limites appropriées. Parmi les exemples de cet excès est ce que certaines personnes disent dans l'éloge du prophète (Prières et bénédictions d’Allah sur lui) :
« Certes c’est toi qui accorde le plaisir et le mal de ce monde
Parmi ta connaissance est la connaissance des Tables Préservées et de la Plume »
Peut-il y avoir un excès plus extrême que cela ?!
L’imam As-Shatibi a dit dans Al-Muwafaqat (2/242) :
« Dans les limites de temps mises par le Législateur pour les actes d'adoration, obligatoires et recommandés, à certains temps connus pour des raisons apparentes ou non, résident assez pour amener la certitude que la raison derrière la législation est de tenir les actions continues et constantes.
Il est dit concernant la Parole d'Allah : « Mais ils ne l’observèrent pas comme il se devait. » [Al-Hadid : 27] qu'en effet leur manque d’observation de cela réside en son abandon après l’avoir commencé et pratiqué (un court moment.)
A ce stade nous pouvons tirer un jugement pour ce que les soufis font en ce qui concerne l'exécution de rituels et dhikr (wird) à certains moments. »
Je dis : A ce point, il serait bon de mentionner le livre publié par Al-Luknawi Abû Al-Hasanat, Iqama Al-Hujja ala Anna Al-Ikthar min Ad- Ta'bud Laysa bi Bida'a. Il déclare bon ce qui a été rapporté de certains savants et imams en ce qui concerne l’exercice à l'extrême dans l'adoration, comme rester debout la nuit entière pour prier, ou réciter tout le Qur'an en une raka'a, ou faire 1000 raka'at !
L’énorme majorité de ces narrations est rapportée par des chaînes desquelles on ne peut dépendre ! Ces citations sont-elles des actions légiférées par la Shari'a ou des innovations nouvellement inventées ?!
Je dis : Il n'y a aucun doute dans les yeux de celui qui comprend la signification de la Sunna et la signification correcte de la bid'a et dont le cœur a orné pour lui le suivi continu de la Sunna et a enlaidi le suivi de la bid'a, que ces voies, manières et dépassement des limites sont en opposition avec la Sunna du prophète (Prières et bénédictions d’Allah sur lui), et tombent en fait dans ce qu'on a interdit - excéder dans la religion et l'innovation méprisable.
L’imam Adh-Dhahabi dit dans son livre étonnant Siyar Al-A'lam Nubala (3/84-86) après la mention de la parole du prophète (Prières et bénédictions d’Allah sur lui) à ‘Abdullah ibn ‘Amru, « … récite le Qur'an en sept jours et ne va pas au-delà de cela. » [Rapporté par Muslim]
Shaikh ‘Ali Hassan Al-Halabi