Le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) a été crée de ce dont ont été crées les humains. Aucun être humain n’a été crée de lumière. Bien plus, il est certes établi dans le Sahîh que le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) a dit : « Certes Allâh a crée les Anges de lumière ; Il a crée Iblîs d’une étincelle de feu et Il a crée Adam de ce dont Il vous a crée. » [Rapporté par Muslim ].
La prédominance reconnue à certaines créatures sur d’autres n’est pas due seulement à ce dont elles sont créées. Bien plus encore, le croyant peut être crée d’un mécréant et un mécréant d’un croyant, tel le fils de Noûh [Noé] qui fût crée de ce dernier et Ibrâhîm de Azar. Allâh créa Adam d’argile. Il le façonna [harmonieusement], insuffla de Son esprit et fit prosterner les Anges devant lui. Il lui donna la prédominance sur eux en lui enseignant les noms de toutes choses, en l’ayant crée de Ses deux mains et autre que cela. Lui, ainsi que les pieux de sa descendance sont meilleurs que les Anges, quand bien même ils sont crées d’argile alors [que les Anges] sont crées de lumière.
Cette question est importante et développée ailleurs. L’éminence des fils d’Adam est due à des raisons qu’il serait long d’expliquer ici et cette éminence apparaît seulement quand ils entrent dans la demeure de la stabilité :
« De chaque porte, les Anges entreront auprès d’eux : Paix sur vous, pour ce que vous avez enduré ! - Comme est bonne votre demeure finale ! » [Coran, 13/23-24]
L’être humain est crée d’un liquide, puis d’une mâchure, puis d’une adhérence. Ensuite il passe de la petitesse à la grandeur, puis d’une demeure à une autre. Son éminence n’apparaît donc pas alors qu’il est au début de divers états qui sont les siens. Son éminence n’apparaît que lors du parfait parachèvement des différents états qu’il vit ; à la différence de l’Ange dont la situation du commencement et de sa fin se ressemblent. Delà provient l’erreur de ceux qui donnent prédominance aux Anges sur les Prophètes en observant les états vécus par les Prophètes, alors qu’ils sont en train de les vivre, avant qu’il ne soit arrivé ce qu’il leur a été promis comme degrés ultimes de perfection dans la demeure de l’au-delà. [Madjmu’ al-Fatâwa de Ibn Taymiyyah, 11/56-57 ]