Dans la spiritualité profonde et le détachement de ce bas monde que le musulman(e) se doit d’avoir de manière sincère, il y a un rappel fondamental à faire aujourd’hui, quand justement s’estompe en nous de plus en plus ce référant important de la spiritualité. Ibn al-Qayyîm (rahimahullâh) rapporte qu’il a entendu son SHeikh Ibn Taymiyyah dire : « Si tu ne trouves pas, dans l’application de ton œuvre pieuse, une douceur dans ton cœur et une augmentation, alors tu dois la réévaluer. Car certes le Seigneur (Allâh) est reconnaissant. » Ibn al-Qayyîm explique – de cette parole énoncée – qu’il voulait dire que la personne est nécessairement récompensée par Allâh pour l’œuvre pieuse qu’elle a fait dans ce bas monde, récompense qu’elle éprouve par une douceur dans son cœur, une augmentation et une joie. Si la personne ne la trouve pas, c’est que son œuvre est défectueuse [Kitâb « Madâradj as-Sâlikîn » de Ibn al-Qayyîm, p.423].
Allâh - Ta’âla – dit :
« C’est toi que nous adorons et auprès de toi que nous recherchons le secours. » [Coran, 1/5]
Ibn Taymiyyah précise concernant ce verset, que nous avons en cela la sincérité dans l’adoration d’Allâh ainsi que la recherche du secours. Certes le croyant n’adore qu’Allâh et il ne recherche le secours qu’en Allâh. Celui qui invoque autre qu’Allâh parmi les créatures ou recherche le secours auprès d’eux parmi les gens des tombes ou autres qu’eux, n’aura pas accompli la véritable Parole d’Allâh :
« C’est toi que nous adorons et auprès de toi que nous recherchons le secours. »
Nul n’aura accompli cela si ce n’est celui qui aura fait la différence entre l’entrevue légiférée (dans l’adoration) et l’entrevue (Ziyârah) innovée. L’entrevue légiférée consiste en l’adoration d’Allâh, l’obéissance à Son Envoyé, l’Unicité d’Allâh et son excellence dans Son adoration, ainsi que les œuvres pieuses et visites (légiférées) par lesquelles il y a les récompenses. L’entrevue innovée est le polythéisme avec le Créateur, l’injustice envers la créature et son âme [Madjmu’ al-Fatâwa de Ibn Taymiyyah, 1/667]. La personne injuste envers son âme est celle qui fait partie des gens du péché et y persiste. Et celui qui se repent de quelques péchés que ce soit, d’un repentir sincère, il ne sort pas de la catégorie de ses prédécesseurs. La personne suivant une voie modérée est celle qui accomplit les obligations et évite les interdictions. Et les prédécesseurs dans les bonnes actions sont ceux qui accomplissent les actes obligatoires et surérogatoires, comme cela a été mentionné dans les versets. Et celui qui se repent de quelques péchés que ce soit, d’un repentir sincère et authentique, il ne sort pas de la catégorie des prédécesseurs et des gens modérés. [Madjmu’ al-Fatâwa de Ibn Taymiyyah, 2/289].